Samedi dernier, Massy. Paul B. est une salle que j'aime beaucoup, vraiment et que je fréquente surtout à l'occasion du festival des Primeurs, pour être honnête et ça faisait un moment que je n'y avais pas mis les pieds. Il me fallait une motivation de taille pour me conduire à faire route jusque là-bas mais samedi dernier je n'ai pas hésité une seconde : Piers Faccini était annoncé.
Outre le fait que c'est toujours un plaisir d'assister à un de ses concerts, ça faisait longtemps que je ne l'avais pasvu sur scène, alors l'attente est réelle.
Ce soir là, c'est l'artiste que je connais qui est sur scène : sa réserve naturelle qu'il dépasse pourtant pour aller vers son public et un concert en deux temps, contrasté, à l'image de sa musique. Il débute en effet en interprétant les titres de son dernier album "Between Dogs and Wolves", ouvrant sur le vibrant "Like water, like stone", seul, à la guitare. Il sera rapidement rejoint par un batteur virtuose et l'on découvrira les premiers titres calmes de sa poésie naturaliste chantée. Titres qu'il interprète avec le recueillement qui s'impose.
Des chansons"crépusculaires" comme il les qualifie lui-même, "entre chien et loup". Le temps semble suspendre son vol un instant. Superbe moment.
La seconde partie du concert est consacrée à l'interprétation de ses morceaux plus rythmés, dont la merveilleuse interprétation d'un texte du poète réunionnais Alain Péters (texte en créole, s'il vous plait) :
"Three times betrayed, A storm is going to come, If I"... Les morceaux s'enchainent, le public, tout en retenue respectueuse tarde à s'impliquer mais participe à une chorale éphémère et accompagne d'un clapping bienvenu le dernier morceau "Home away from home".
Comme toujours, parfait moment que ce concert de Piers Faccini, mêlant des ambiances musicales variées mais toujours placé sous le signe d'une poésie inspirée parfaitement servie dans un décor minimaliste.
En guise d'écrin, la scène, placée dans une pénombre mystérieuse, s'illumine grâce à des toiles peintes pojetées en arrière, habillant la scène de décors énigmatiques reprenant les motifs qui lui sont chers : de grands espaces traversé par de longs chemins solitaires, des arbres majestueux. On retrouve là un peu de ce qui fait la particularité de cet artiste : le mélange des différents supports d'expression de son art.
Car outre la musique, est-il encore nécessaire de le rappeler? Piers Faccini officie aussi dans la peinture, la photographie, les arts plastiques au sens large (il a notamment réalisé la pochette de son dernier album à partir de papier découpé et pressé et on se souvient de ses vidéos home made en stop motion qui sont de parfaites réussites...
Aussi c'est intéressant de voir réunis sur scène différents supports d'expression, il en ressort une vraie cohérence esthétique, basée sur une façon artisanale de faire les choses. Un projecteur simplement posé au sol, des toiles peintes -que l'artiste change au gré de ses morceaux- et voilà que l'endroit, soudain, est devenu sien.
Pour assister à un de ses concerts, il faut te rendre par ici. Il n'arrête pas de tourner et je te conseille vivement de faire en sorte de croiser sa route un de ces jours prochains, on ne met j'amais trop de poésie dans sa vie...
Pour voir l'ensemble des photos du concert c'est par ici :
Je te laisse avec le titre qui a cloturé le concert samedi et ces quelques mots, si soigneusement choisis :
"She's a dreamer, a universe inside..."