Looking // Saison 1. Episode 2. Looking for Uncut.
Durant toute la semaine, Looking a fait beaucoup parler sur les réseaux sociaux. Pas seulement parce qu’il s’agit d’une série parlant d’homosexualité mais surtout car des
homosexuels ne se retrouvent pas dans le portrait dépeint de ces trois amis. Si je peux comprendre que les personnages ne ressemblent pas à tous les gays du monde, il faut tout de même comprendre
que ce n’était pas le but. Le but n’est surement pas que le téléspectateur puisse trouver un peu de lui de partout, ce n’est qu’un portrait de l’homosexualité aujourd’hui. Ensuite, il y avait les
deux fameuses scènes qui ont fait jasé : l’ouverture dans la forêt et le plan à trois. Pour ce qui est de la première, je pense que justement, prise à la rigolade par Patrick comme un défi que
ses amis lui ont lancé, cette scène fustige cette manière aujourd’hui dépassée de rencontrer des gays. A l’ère du smartphone et d’Internet, il n’y a plus besoin de chercher des hommes dans les
bois pour se faire lécher le mikado. L’autre scène, celle du plan à trois, dire que ce n’est pas représentatif c’est nier l’existence de cette pratique.
En effet, énormément de couples gays, plus que l’on ne pourrait le croire, pratiquent le plan à trois comme si c’était quelque chose de normal. Sauf que Looking cherche aussi à
creuser un peu cela, notamment en parlant du fait qu’Agustin a peur de s’engager et d’entrer dans une routine avec l’homme qui partage sa vie. Cela se ressent à nouveau dans cet épisode alors
qu’il n’arrive pas à prendre de plaisir à regarder des trucs à la télévision le samedi soir avec son petit ami quand ils pourraient sortir et s’amuser. La vie de couple a ses barrières c’est
certain et Agustin ne semblait en tout cas pas près à mettre ces limites. Mais la scène finale de l’épisode où il accepte enfin de mettre un tableau de son petit ami sur les murs de leur
appartement permet justement de changer les choses et va certainement permettre à Agustin d’enfin pouvoir évoluer. Looking est une série étrange tout de même puisqu’en cherchant
à représenter l’homosexualité, elle ne cherche pas à étaler du cliché. Il n’y a pas d’hommes efféminés puisque ce n’est plus le standard qui définit l’homosexualité dans la société.
Et bien qu’il tente d’être comme ses amis vis-à-vis de la sexualité, on sent qu’il n’est pas forcément pour le plan cul pur et dur (sans mauvais jeu de mots). Enfin il y a Dom. Ce dernier va
croiser son dernier petit ami en date dans un coffee shop. Nous allons découvrir que Dom était sorti avec lui alors qu’il était accro à la meth et qu’il avait alors payé pour sa rehab. Sauf que
voilà, Dom aurait préféré utiliser cette argent pour ouvrir un restaurant, ce qu’il n’a jamais pu faire. C’est tout de même dramatique et cela montre aussi quelque chose qui pourrait très bien
arriver dans le monde hétéro. J’ai de la peine pour Dom car il est seul et pas heureux. Cela se ressent notamment quand il cherche un plan cul sur GrindR et se retrouve avec le
garçon du rez-de-chaussée. Looking s’amuse donc avec ses personnages avec une ambiance assez mélancolique mais parfois aussi amusante. Je sais que beaucoup voient ici ce côté
indépendant, que HBO aime bien (notamment car l’on retrouve ça chez Girls). Cette nouvelle vague n’a rien de mauvais et Andrew Haigh
(Week-end) a fait ici un très sympathique second épisode. Beaucoup plus complet que le premier.
Note : 8/10. En bref, de belles aventures encore une fois.