ALCINA A GARNIER
OPERA SERIA EN TROIS ACTES (1735)
MUSIQUE DE GEORG FRIEDRICH HAENDEL (1685-1759)
LIVRET ANONYME ADAPTÉ DE L’OPÉRA DE RICCARDO BROSCHI L’ISOLA DI ALCINA D’APRÈS ORLANDO FURIOSO DE L’ARIOSTE
EN LANGUE ITALIENNE
LIVRET
Alcina est l’histoire d’une enchanteresse ou plutôt d’une ensorceleuse qui attire les hommes sur son île puis les transforme en pourceaux, rochers ou bêtes sauvages après consommation…Une magicienne de la pire espèce qui s’adonne à des « Métamorphoses »… Au début de l’Opéra, librement inspiré des chants de l’Orlando furioso la « collectionneuse » a jeté son dévolu sur Ruggiero, un homme marié tombé complètement sous ses charmes et qu’elle retient dans une grotte. Mais Bradamante, son épouse légitime déguisé en homme aborde sur l’île bien décidée à rompre le maléfice…
- Troisième opéra d’Haendel, Alcina compte aussi parmi les plus beaux du théâtre baroque . Sur le plan musical, c’est un opéra seria. Haendel en est un maître européen et même un révolutionnaire qui n’hésite pas, lorsque c'est nécessaire, à prendre des distances avec le récitatif ou introduire duos, trios voire, quatuor. Sa recherche de la caractérisation dramatique en font un précurseur de l’opéra moderne.
- Conséquence : ses opéras offrent aux solistes des pages brillantes qui leur permettent de donner toute leur palette et réclament une grande virtuosité.
- Ces trois rôles principaux tenus par des femmes sont éblouissants: Myrto Papatanassiu est une Alcina dans la lignée de Joan Sutherland, la jeune russe Anna Goryachova (même si elle manque au premier acte d’un peu plus de volume) est un Ruggiero lumineux, Patricia Bardon (malgré une mauvais trachéite le soir de la première) donne à Bradamante les armes d’une guerrière sûre et pugnace. A noter dans les petits rôle la performance étonnante de Cyrille Dubois très présent face à Cendrine Piau (MORGANE)
- L’exécution sans bavure du célèbre " Verdi prati » .
- Autre point fort : le parti pris fort de la mise en scène qui consiste à refuser le côté héroïco-magique » de l’opéra et de privilégier la tension psychologique entre les personnages. Cette mise en scène de l’épure qui privilégie le côté humain est une réussite de plus pour Robert Carsen.
- L’œuvre est un peu longue (trois heures ,deux entractes ).. Et le sentiment qu’elle prend du ventre au dernier acte est perceptible. La direction appliquée et sérieuse de Christophe Rousset (même s’il n’y a rien à redire) manque parfois de punch ».
- Cendrine Piau qui chante remarquablement a tendance à surjouer la « soubrette » dans la plus pure tradition Dessay et aurait mérité d’être dirigée plus sobrement dans le rôle de Morgane.
EN DEUX MOTS
Une exécution admirable pour une œuvre géniale. De quoi passer une bonne soirée de plus à l’Opéra Garnier
OPÉRA GARNIER jusqu’au 12 FÉVRIER 2014
Direction musicale Christophe Rousset
Mise en scène Robert Carsen
Avec
Myrtò Papatanasiu (Alcina)
Anna Goryachova(Ruggiero)
Sandrine Piau(Morgana)
Patricia Bardon(Bradamante)
Cyrille Dubois (Oronte)
Michał Partyka (Mélisso)