Quel contraste avec la situation qui prévaut au Québec. Non seulement nous n’avons pas de fonds de prévoyance pour les mauvais jours, mais chaque Québécois hérite d’une dette de plus de 55 000 $ (municipale, provinciale et fédérale) à sa naissance.
Pourquoi une telle différence alors que le Québec bénéficie de nombreux avantages économiques : abondance de richesses naturelles, population éduquée, proximité du marché américain, etc.? Il semble bien que la principale différence entre les Norvégiens et les Québécois réside dans le style de gestion de l’État. En Norvège, les politiciens sont pleinement conscients qu’ils gèrent l’argent des contribuables et adoptent des comportements de bons pères de famille. Cette attitude prévaut autant dans la gestion de leurs dépenses personnelles que dans la gestion de la fonction publique et des investissements.
Au contraire au Québec, les politiciens considèrent qu’il faut profiter au maximum des fonds publics pendant qu’ils sont au pouvoir. Ils se servent à pleine main dans le plat de bonbons. La seule règle qui prévaut est celle de ne pas se faire prendre. Cette attitude domine autant la gestion de leurs dépenses personnelles que la gestion des ministères et des investissements. Il suffit de suivre les audiences de la commission Charbonneau pour s’en convaincre. N’oublions pas que pour chaque enveloppe brune du côté des bandits il existe une main tendue du côté de l’État.
De plus, comme pour nous faire oublier les abus et les dérapages, les politiques de développement économique sont empreintes d’angélisme vert. Mais l’angélisme, si électoralement rentable, nuit considérablement au développement de l’économie.
La bourse du carbone et les limites d’émissions de CO2 qui l’accompagnent nuisent à la compétitivité de nos entreprises. Déjà qu’elles souffrent d’un déficit de productivité, cette nouvelle contrainte n’augure rien de bon pour l’avenir.
Mais le plus ridicule est qu’on hésite encore à explorer le potentiel d’une industrie pétrolière et gazière québécoise par crainte d’être condamné par les disciples de la religion écologiste.
Gaspillage et frein au développement sont les ingrédients d’une recette infaillible pour maintenir les Québécois dans une pauvreté relative.