Manos, The Hands Of Fate

Publié le 27 janvier 2014 par Olivier Walmacq

genre: horreur, épouvante
année: 1966
durée: 1h15

l'histoire: Une famille en vacances dans le désert du Texas est capturée par une secte païenne. Ils cherchent à s'enfuir pendant que les membres de la secte devisent de leur sort.    

La critique d'Alice In Oliver:

Pour ceux qui sont fans de ce blog (tout du moins, s'ils existent... Et auquel cas, j'en suis désolé pour eux), ils pourront remarquer que le site a abordé de nombreux nanars. Parmi ces mauvaises productions sympathiques, certaines sont même considérées parmi les pires films jamais réalisés.
C'est par exemple le cas de Manos, The Hands Of Fate, réalisé par Harold P. Warren en 1966. A cause ou plutôt grâce à sa médiocrité, le long-métrage a acquis le statut de film culte avec les années, notamment après sa diffusion dans la série télévisée The Mystery Science Theater 3000.

De nombreuses anecdotes entourent le tounage du film. Pour tourner, Harold P. Warren ne disposait que d'une caméra à ressort pouvant filmer maximum 30 secondes en une fois. Cette dernière ne pouvant pas enregistrer du son, toutes les répliques ont été post-synchronisées.
Le plan-séquence où le paysage défile devait contenir le générique, mais ce dernier est inexplicablement absent. Selon certaines rumeurs, le réalisateur aurait oublié de signaler au laboratoire qu'il voulait mettre le générique à ce moment-là.

L'actrice Joyce Molleur s'est cassée une jambe et a donc été incapable de jouer son rôle initial, c'est pourquoi ses apparitions se limitent à des scènes où elle embrasse langoureusement son compagnon dans une voiture. Le film a coûté moins de 19 000 dollars, la plupart des revenus émanaient des acteurs qui avaient payé pour jouer dans le film.
La scène où on voit le serpent est un stock-shot d'un documentaire sur les animaux réalisé par Walt Disney.

John Reynolds devait porter des prothèses pour que ses jambes aient la forme de celle d'un bouc. Ces dernières ayant été mal mises, elles ont provoqué une déformation des rotules qui le fera souffrir jusqu'à sa mort. La première du film a tourné à l'émeute, obligeant l'équipe du film à quitter la salle pour ne pas se faire lyncher. Selon certaines rumeurs, John Reynolds était sous LSD pendant le tournage, ce qui pourrait expliquer son comportement bizarre et ses tremblements incessants dans la quasi-totalité des scènes où il apparaît.

Vous l'avez donc compris: à travers ces différentes anecdotes, Manos The Hands Of Fate possède toutes les qualités (ou plutôt tous les défauts) pour intégrer le top 100 des pires films jamais réalisés. Clairement, cette pellicule horrifique n'a rien à envier aux série Z tournées par Ed Wood.
Dans l'ensemble, Manos The Hands of Fate tient les promesses annoncées. Le film suit l'histoire d'une famille ordinaire perdue dans la campagne qui trouve refuge dans une demeure isolée occupée par un certain Torgo qui prétend n'être là que pour "garder la maison lorsque Le Maître s'absente".

En vérité, "le Maître" est une sorte de sorcier qui aime collectionner les épouses et jettera son dévolu sur la jeune mère de famille. Pour le reste, Manos est censé être un film d'horreur à l'ambiance oppressante. Hélas, c'est au mieux une bouserie sans nom et un nanar totalement involontaire.
La faute revient à un manque cruel de budget. Le film contient de nombreuses séquences totalement nazebroques. Premièrement, le long-métrage patit d'un décor minimaliste, d'acteurs à la dérive et peu concernés par leurs personnages et d'une réalisation totalement à côté de la plaque.

Ensuite, comme je l'ai déjà souligné, le film contient également plusieurs stock shots animaliers. La photographie n'est visiblement pas au point puisque l'image saute souvent à l'écran. Parfois, sans que l'on comprenne pourquoi, le film passe aussi d'une séquence à une autre sans crier gare.
Toutefois, Manos The Hands of Fate ne vaut pas un bon vieux Turkish Star Wars. Il faut bien le reconnaître: le long-métrage souffre d'une certaine lenteur. En résumé, il ne se passe pas grand chose à l'écran. Néanmoins, pour tout nanardeur averti, Manos The Hands of Fate reste un cru de choix et une valeur sûre sur le nanaromètre. Vous voilà prévenus !

Note: je passe !
Note nanardeuse: 16.5/20


Manos The Hands of Fate - Trailer 1966 par Tushratta