genre: drame
année: 1936
durée: 1h30
l'histoire: Un baron surprend un jour chez lui le cambrioleur Pepel. Ils sympathisent et Pepel entraine le baron, qui finit de dilapider sa fortune, dans son repaire, bouge infame, ou regne le sordide receleur Kostileff.
la critique d'Alice In Oliver:
A l'origine, Les Bas-Fonds, réalisé par Jean Renoir en 1936, est l'adaptation d'une pièce de théâtre homonyme de Maxime Gorki. Au niveau de la distribution, ce drame français réunit Jean Gabin, Louis Jouvet, Suzy Prim, Jany Holt et Junie Astor.
L'air de rien, Jean Renoir fait partie de ces réalisateurs qui vont marquer le cinéma français. En effet, entre 1930 et 1950, Jean Renoir va signer plusieurs films (entre autres, Partie de campagne, Boudu sauvé des eaux, La Grande Illusion ou encore La règle du jeu) qui vont énormément influencer la Nouvelle Vague, et donc des réalisateurs tels que Michel Audiard ou encore François Truffaut.
D'ailleurs, on peut considérer Les Bas-Fonds comme le premier volet d'une trilogie sur la misère. Le film sera suivi par La Grande Illusion et La Bête humaine, deux autres longs-métrages dans lesquels Jean Renoir retrouvera le ou l'un de ses acteurs fétiches, donc Jean Gabin.
Dans cette trilogie, Les Bas-Fonds reste probablement le film le plus "léger". C'est vraiment un terme à mettre entre guillemets. En tout cas, la tonalité est beaucoup moins dramatique que dans les deux films qui suivront. Les Bas-Fonds s'inscrit dans le cinéma du Front Populaire et symbolise également par les idées véhiculées l'engagement de Renoir au sein du parti communiste.
Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Pépel est un voleur qui vit dans une pension des bas-fonds tenue par Kostileff, un recéleur. Il est aimé par deux femmes, deux sœurs, Vassilissa, une jalouse, dont il est l'amant et la pure Natacha, qui l'aime secrètement. Lors d'un cambriolage, Pépel est surpris par le propriétaire des lieux, un baron ruiné, chez qui les huissiers doivent saisir, le lendemain, tous les meubles.
Les deux hommes sympathisent et deviennent amis. Afin d'échapper à la police qui a repéré ses trafics, Kostileff promet la main de Natacha au commissaire de Police qui a des vues sur celle-ci.
Amoureuse de Pépel, elle ne peut s'y résoudre et refuse de revoir le policier. Certes, comme je l'ai déjà souligné, Les Bas-Fonds offre un ton assez léger. Pourtant, il ne faut pas se tromper: ce film reste avant tout un drame humain. L'air de rien, Jean Renoir aborde ici l'histoire des misérables, des exclus, des marginaux et des grands oubliés de la société.
D'ailleurs, la première partie du film est tout de même assez noire. Finalement, Les Bas-Fonds est un film représentatif de son époque et symbolise parfaitement les mutations de la France dans les années 1930.
Pourtant, peu à peu, Jean Renoir abandonne la noirceur des 20 premières minutes du film pour donner davantage de lumière à ses différents personnages. Ce qui donne lieu à un contraste assez saisissant, comme si Jean Renoir espérait des jours meilleurs à travers le parcours atypique de son héros principal, donc Pépel (Jean Gabin). A partir de là, Les Bas-Fonds prend les allures d'une comédie dramatique. Mieux encore, le film se transforme en une véritable histoire d'amour.
Ce qui explique probablement le mega happy-end, assez surprenant par ailleurs. Les Bas-Fonds reste donc une oeuvre atypique dans la filmographie de Jean Renoir. Toutefois, ce n'est pas vraiment mon préféré. Par exemple, je lui préfère largement les deux autres épisodes de la trilogie (que j'ai déjà évoqués). Néanmoins, Les Bas-Fonds peut s'appuyer sur d'excellents interprètes, Jean Gabin en tête.
note: 14.5/20