Ce samedi 25 janvier, notre président s’est adressé à l’AFP pour annoncer sa rupture avec Valérie Trierweiler, précisant qu'il s'exprimait à titre personnel et non en tant que chef de l'État. Ou bien il nous prend pour des imbéciles, ou bien …. Pensez-vous que, même avec toute l’aura que me confère mon pseudonyme, je puisse m’adresser à cette agence de presse pour qu’elle diffuse l’évidence suivante : « la vie privée ne peut être respectée que si elle est respectable. » ? Assurément non ! C’est donc bien au président de la République qu’elle a prêté son concours.
Je ne sais si l’on peut limiter les privilèges dont bénéficient nos hommes politiques, mais il serait sain qu’ils aient au moins conscience du fait que leur situation les rend irrémédiablement incapables de saisir ce qu’est la vie du citoyen de base. Pour poursuivre sur cette fiction de la vie privée, qu’est-ce qui a permis à Madame Trierweiler de résider au palais de l’Élysée et d’accompagner François Hollande dans ses déplacements ? C’est très précisément ce petit détail de leur vie privée, qui est s'introduit sans vergogne dans notre vie publique.
Nous avions déjà vu que le statut d’épouse de Cécilia Sarkozy l’avait qualifiée en 2007 pour négocier avec le colonel Kadhafi la libération des infirmières bulgares. Il est vrai qu’il s’agissait alors sans doute pour son époux de la convaincre de l’intérêt qu’elle aurait à rester auprès de lui président. Mais souhaitons nous emprunter la voie qui a permis à Core Aquino, Isabel Peron, Cristina Kirchner, Imelda Marco, Yingluck Shinawatra, et tant d’autres, de jouer un rôle, parfois le premier, dans la politique de leurs pays ?
Il serait trop long de relever toutes les dérives dues à l’envahissement du personnel politique par des personnes auxquelles leurs liens familiaux tiennent lieu de compétence. Je n’en citerai qu’une manifestation. Combien de députés n’ont pas trouvé de candidat plus qualifié comme assistant parlementaire que leur épouse ?
La frontière entre vie publique et vie privée est très poreuse mais lorsque celle-ci a envahi celle-là, elle est indigne de toute protection.