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« L’Héritage » provoque une révolution au village

Publié le 27 janvier 2014 par Thierry Gil @daubagnealalune
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Seul en scène, Laurent Eyraud-Chaume campe tous les personnages de cette fable poétique

C’est une invraisemblable et joyeuse histoire que raconte la pièce proposée vendredi soir sur la scène de L’Escale par la compagnie « Le pas de l’oiseau » : celle d’un village dont la petite vie tranquille, trop tranquille, va être bouleversée par le testament de Joseph Barbayer, un vieil agriculteur. Personnage facétieux, rouge jusqu’à son dernier souffle, ce dernier a en effet décidé de léguer sa fortune au village à la seule condition que cet héritage soit utilisé pour « l’instauration du communisme ». La lecture du testament va mettre tout le village sens dessus dessous, à commencer par son conseil municipal. Seul en scène, entouré de peu d’accessoires, Laurent Eyraud-Chaume réussit le tour de force de camper tous les personnages de cette pièce qu’il a écrite en collaboration avec le conteur Pépito Matéo et qui a été jouée une cinquantaine de fois, notamment à l’espace théâtre de la « Fête de l’Humanité », au festival « Région en Scène PACA » ainsi qu’au Festival Off d’Avignon.

Le texte a été publié dans la nouvelle collection des Éditions du Buëch. Dans sa préface, Pépito Matéo écrit : « L’héritage est une farce qu’on croirait empruntée à Dario Fo…. Le monde d’aujourd’hui y est interrogé sous l’angle du communisme, à travers le ressenti des personnages dans leur vie de tous les jours. En ce sens, il pose tout simplement la question du collectif, c’est-à-dire de la relation aux autres dans une société qui pousse de plus en plus à l’individualisme ».

On pense immédiatement à travers cette fable au petit monde de Don Camillo et Peppone. Et on se trompe. Si cet « Héritage » est un conte théâtral plein d’humour et de poésie, c’est aussi un conte philosophique qui  repose sans tabou, à sa manière, la question des chemins d’émancipation. Peut-on transformer la réalité ? Comment réinventer le vivre ensemble ? C’est de cela qu’il est question dans cette pièce qui nous invite à revisiter l’avenir. En promettant sa fortune au village, le vieux Joseph Barbayer réussit finalement à provoquer une petite révolution au Villard : son testament interrompt le ronronnement du village qui reprend vie, la parole est libérée et de nouveaux liens se créent entre les habitants qui veulent construire de nouvelles relations basées sur l’échange et la solidarité. Mieux encore, ses édiles vont se mettre à faire de la politique.

Thierry Gil

MJC-L’Escale, vendredi 31 janvier 21h. Tarifs : 8€ (réduit), 10€ (normal), adhésion à L’Escale 2€. Renseignements au 04 42 18 17 17 du mardi au vendredi de 14h à 19h. Billets en vente sur fnacspectacles


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