Magazine Culture
Une fratrie se retrouve au Val, le village de montagne qui les a vus grandir. Philippe et Gaby sont restés. Carole est une citadine. Elle les rejoint en décembre sur la mystérieuse injonction de leur père, Curtil. Celui-ci a l'habitude d'envoyer quelques jours voire quelques semaines avant son retour une petite boule à neige de verre.
Commence alors une attente pour ces trois adultes, mal guéris de leurs peurs et souvenirs d'enfance. Le spectre d'une maison brûlée, d'un père absent, du besoin d'être préféré... Tout cela rejaillit chez Carole. L'héroïne, qui vient de voir s'éloigner son mari et ses enfants, redécouvre au Val l'attente. Elle tente de renouer, progressivement, avec sa soeur, qui vit avec une gamine dans un mobile home, avec la Baronne, qui sauve des chiens abandonnés, avec Jean, Yvon, Philippe et les autres.
Cette attente d'un mois, ces activités quotidiennes et répétitives, cette introspection, m'ont lassée. J'ai eu l'impression que je ne finirais jamais ce roman. Ce n'est pas une question de temps de lecture mais plutôt d'étirement du temps du roman. On attend avec l'héroïne. On attend son père, le Godot du livre. Mais aussi sa propre décantation. Et c'est lent. Et c'est long. Et ça ne nous intéresse pas. Heureusement qu'il y a d'autres personnages que cette Carole égocentrique !
Par ailleurs, je n'ai pas retrouvé ce style, très dialogué et haché, aux phrases courtes, que j'appréciais chez Claudie Gallay. Elle n'a pas laissé la place à l'imagination, à la sensation, tout nous est décrit, servi sur un plateau de mots qui disent tout, qui disent trop. Une rencontre qui ne s'est pas faite pour moi.