Des doses modérées de radiothérapie sur le sein non affecté peuvent prévenir une récidive du cancer du sein, en éradiquant les cellules précancéreuses, suggère cette étude de la Columbia University. L’irradiation prophylactique « de l’autre sein » est confirmée comme une piste prometteuse, avec cette recherche présentée dans l’édition du 20 janvier de la revue PLoS ONE, alors qu’une patiente sur 6, survivante à un cancer du sein développe un cancer du sein dans l’autre sein.
Il s’agit d’une étude menée sur la souris, qui suggère cette réduction considérable du risque de rechute grâce à un traitement préventif par radiations modérées sur le sein non affecté, simultanément à la radiothérapie sur le sein touché. S’il était confirmé que cette thérapie préventive soit aussi efficace chez l’homme que chez la souris, ce serait des dizaines de milliers de rechutes de cancer du sein qui pourraient être évitées.
Le risque élevé de développement de cancer, à l’autre sein : Le Dr David J. Brenner, directeur du Centre de recherche et professeur de biophysique des radiations à la Columbia, auteur principal de l’étude, rappelle que grâce aux progrès du traitement, le taux de survie au cancer du sein, à 15 ans, atteint aujourd’hui 77%. Cependant subsiste le risque accru de développer un cancer dans l’autre sein qui, bien que réductible grâce aux médicaments comme le tamoxifène et les inhibiteurs de l’aromatase, restent élevé. En raison de ce risque, 10 à 20% des survivantes du cancer du sein subiront une mastectomie prophylactique de l’autre sein.
L’irradiation prophylactique du sein non affecté a déjà été étudiée, lors d’une précédente recherche, qui suggérait que le rayonnement est très efficace pour tuer les cellules précancéreuses non seulement au site de la tumeur primaire, mais aussi dans les 3 autres quadrants du sein. L’idée a ensuite fait son chemin, jusqu’à l’autre sein. La question essentielle restait de savoir si le traitement de la poitrine avec une dose modérée de rayonnement réduirait bien le risque global d’un deuxième cancer. Cette nouvelle étude a donc testé cette hypothèse en effectuant une irradiation prophylactique mammaire sur des souris transgéniques modifiées pour présenter un risque élevé de cancer du sein. Sur la souris, une dose modérée de rayonnement réduit effectivement par 3 le risque de cancer du sein du côté traité (Voir visuel ci-contre).
Il « reste » à tester l’irradiation prophylactique mammaire dans un essai clinique sur la Femme, mais si elle s’avère efficace chez les patientes, elle pourrait être utilisée comme thérapie complémentaire au tamoxifène ou aux inhibiteurs de l’aromatase pour les femmes présentant des tumeurs à récepteurs des estrogènes positifs et comme une thérapie autonome pour celles à tumeurs à récepteurs d’œstrogènes négatifs. Aux seuls Etats-Unis, toujours sous réserve de validation, cette thérapie en prévention, pourrait permettre d’éviter environ 100.000 cas de cancer du sein chaque année.
Source: PLoS ONE December 20, 2013 DOI: 10.1371/journal.pone.0085795 Potential Reduction of Contralateral Second Breast-Cancer Risks by Prophylactic Mammary Irradiation: Validation in a Breast-Cancer-Prone Mouse Model (Visuel cancer du sein chez la souris avec glandes mammaires traitées vs glandes mammaires non traitées)
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