Cette fois-ci, c'est une leçon de lingerie que nous offre Vogue. Et pour adapter le corps des femmes aux robes de cette saison, il nous invite à choisir ses dessous en fonction de sa morphologie. Gaines, ceintures et soutien-gorges viennent mouler les hanches, la poitrine et la taille pour donner aux courbes féminines ces formes si caractéristiques de cette période, si glamour.
Le problème est en principe posé par la robe. Tandis que robes drapées et fourreaux mettent en valeur des hanches fuselées, la plupart des jupes amples veulent une taille fine. Il faut admettre tout d'abord qu'un corset ou une ceinture, si bien compris soient-ils, ne sauraient amincir en même temps les différentes parties du corps.
Diminuer le volume des hanches, c'est du même coup se résigner à augmenter d'autant celui de la taille. Pour cette raison, la ceinture doit être courte, et la gaine ne pas serrer la taille outre mesure. La gaine offre d'ailleurs l'avantage de pouvoir mouler le corps à volonté.
Il est d'excellents soutiens-gorge dont la réputation n'est plus à faire : le Kestos, qui existe en différentes profondeurs, pour poitrines fortes ou menues, est traité en tule, linon de fil, crêpe de chine, toile de soie. Le Récamier est une autre formule qui a fait ses preuves. Le modèle de Le Forestier soutient la poitrine d'un triangle piqué. Mais la mode souvent pose des cas d'espèce : ainsi l'absence d'épaulettes que chaque corsetière résoud à sa manière. Le soutien-gorge sans épaulettes ne donne toute sécurité que s'il est monté sur une gaine, et mieux encore une gaine-culotte au buste légèrement baleiné.
Les jupes amples exigent une taille de guêpe. Pour l'amincir, la ceinture doit monter assez haut, à quelque cinq ou sept centimètres au-dessus du point le plus étroit. Une ceinture courte ne peut qu'empâter la taille. Une gaine de coupe spéciale, telle celle de Gloriane, arrivera au même résultat en évitant tout bourrelet. Bien entendu, là encore, la taille ne peut être réduite qu'au détriment des hanches auxquelles la ceinture doit laisser une certaine aisance. Il est préférable aussi de porter le soutien-gorge court, et non celui qui est monté sur une haute bande.
Source : Vogue, décembre 1938 (gallica.bnf.fr - Bibliothèque nationale de France)