Quel drôle de pays que le notre. Ce n’est donc plus un pays ou le chômage serait dû à une structuration du paysage socioéconomique défaillante, mais aux chômeurs eux même.
Cette vieille diatribe de l’impuissance revient souvent. Plutôt que de chercher à pérenniser les emplois, à sécuriser les parcours, les fainéants de la phrases toute faite préfèrent fustiger le méchant chômeur qui serait un couard né.
Ainsi voit on apparaitre la nouveauté de ces derniers jours : l’offre valable d’emploi. Nous sommes déjà estomaqué de constater qu’il y aurait donc des offres non valables d’emploi à l’ANPE. C’est pour la boutade, certes, mais cela démontre déjà une partie de l’absurdité du texte qui devrait être présenté.
Donc voilà le principe : interdiction de refuser le troisième emploi proposé si celui-ci est équivalent au précédent, et qu’il se situe à moins d’une heure de route de chez soit (deux heures A/R). Sinon, sanction, baisse ou suppression des allocations.
C’est donc bien vers une forme de travail obligé que nous allons. Car vous avez bien lu : nous ne parlons pas là d’emploi dans la même branche, mais bien de rémunération et de temps de transport. C’est donc bien ce qui pour notre gouvernement définit l’emploi : un salaire et un temps de trajet. Ni les compétences, ni la formation initiale du demandeur n’entre en ligne de compte.
Mais qu’on se rassure : les interventions des différents ministres et autre élus de l’UMP semblent définir un profil sympathique : ce seront les plus paupérisés qui vont avoir le plus à donner de leur vie au travail à n’importe quel prix. Ben oui évidemment : quand on quitte un emploi au SMIC, il est bien plus facile de vous en imposer un autre.
Et que dire de la notion socio-environnementale de tout cela ? Deux heures de transports par jour serait une bonne chose ? Rejet de CO2, coût d’entretien d’un véhicule, de l’assurance… Pas mal de monde risque de devoir aller travailler pour pas grand-chose à la fin du mois ! Et il est loin l’esprit du Grenelle de l’environnement non ?
Ce genre de mesures, populistes et rétrogrades, n’ont qu’un seul but : flatter le français moyen dans le sens du vil poil de la haine de l’autre. A l’image de notre gouvernement qui n’a que mépris et haine à proposer comme solution, en appelant cela pragmatisme…