GAL, histoire confuse

Par Ffred

L'histoire

Espagne, années 80 : le pays est meurtri quotidiennement par les attentats de l'ETA, mouvement séparatiste basque, auxquels répond la violence du GAL, Groupe Antiterroriste de Libération. Manuel Mallo et Marta Castillo, journalistes d'un quotidien national, sont contactés par une taupe qui dit pouvoir leur amener la preuve des liens unissant le GAL à de hauts responsables du gouvernement espagnol. De quoi provoquer le scandale du siècle, à condition d'être prêt à risquer sa vie pour l'info...

Mon avis

Dans le genre films qui dénoncent on a nous a vendu ce GAL comme une sorte de Les hommes du président. Bon il ne faut tout de même pas trop poussé. Miguel Courtois n'est pas Alan J.Pakula et José Garcia n'est ni Robert Redford ni Dustin Hoffman. Le film se laisse gentiment regarder et s'il n'est pas vraiment réussi ni passionnant, il a le mérite de lever une partie du voile sur des zones d'ombres de l'Histoire contemporaine de l'Espagne. Le scénario est un peu chaotique, il faut bien s'accrocher pour tout comprendre, on voit beaucoup de personnages et on parle de beaucoup d'autres. L'utilisation des flashbacks explicatifs est d'un intérêt douteux et on ne sait pas toujours qu'on a changé d'époque. Cela donne un rythme hachuré. De plus on a du mal à s'attacher aux personnages qui ne sont pas du tout fouillé et qui n'apportent aucune émotion. La pseudo histoire d'amour entre les deux journalistes n'apporte rien et est traité par dessus la jambe. Le récit n'est donc pas spécialement excitant, je me suis même surpris à décrocher, à penser à autre chose et à avoir les paupières lourdes. L'image n'est pas vraiment belle et techniquement rien de renversant. Comme l'interprétation n'est pas au top, elle ne sauve rien. Garcia n'est pas vraiment expressif, de plus on dirait qu'il est doublé alors qu'il dit avoir tourné en espagnol directement. Bernard Le Coq est lui bien doublé, mais comme il n'est absolument pas crédible en premier ministre espagnol ça ne gâche pas plus. La seule qui s'en sort à peu près c'est Natalia Verbeke, plutôt convaincante. Jordi Molla est lui aussi très bien, mais pas aussi inquiétant que dans Elizabeth l'âge d'or.

Sur un sujet en or, Courtois aurait pu tirer un film fort et passionnant. Raté. Dans le genre dénonciation actuellement, Bataille à Seattle est bien supérieur. Voyez plutôt ce dernier.

  


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