Retour à Prague, et laissage de côté des églises et autres politiqueries, pour se consacrer à l'art. Aujourd'hui, je vais vous parler d'un musée fabuleux, que peu, beaucoup trop peu de gens visitent, et pas seulement indigènes, mais exogènes encore moins, parce que malheureusement, la plupart du temps ils en ignorent l'existence. Et souvent ils n'en trouvent même pas la direction (les andouilles seulement, parce que les touristes lettrés savent lire une carte). Mon sujet d'aujourd'hui est donc le lapidarium (du Latin "lapis", "pierre" suivi du suffixe "arium" utilisé pour désigner la contenance de, comme dans "crétinarium" qui désigne le parlement de notre République) de Prague qui se traduit en Français par musée lapidaire, voire glyptothèque (du Grec "gluptós", machin gravé suivi de "thếkê", coffre, qui comme en latin, désigne la contenance de, comme dans "crétinothèque" qui désigne également le parlement de notre République) pour les grécophones philhellènes. Pour ceux qui ne lisent que les premières lignes de mes publies puis abandonnent au meilleur moment, donc ceux-là je les informe que ce musée est splendide, fascinant, et que pour s'y rendre, il suffit de prendre un tram (numéro 12, 17 ou 24) jusqu'à la station "Výstaviště", puis marcher quelques 150 m en direction du palais des expositions. Le musée lapidaire se trouve alors sur la droite, exactement là: 50.1053719N, 14.4311225E. Alors pourquoi splendide et fascinant me demanderont ceux, qui lisent un peu plus que les premiers lignes de mes publies? Ben tiens pourquoi? Permettez-moi de vous répondre par une question. Ne vous êtes-vous jamais interrogés de l'authenticité des statues du pont Charles? Du devenir des objets abîmés par le temps? Des fontaines et abreuvoirs retirés du monde moderne? Des sculptures écartées de la place publique pour raison politique? La plupart de ces "gluptós" terminent dans notre lapidarium, et c'est là, et seulement là, que vous pouvez admirer les sculptures authentiques et originelles sur lesquelles des "Braun", des "Brokoff", des "Bendl", ou des "Platzer" ont sué leur génie artistique. Tiens, savez-vous par exemple que sur le pont Charles, seuls 1/3 des statues sont des originaux baroques, que les 2/3 sont des copies (de la fin XIXe, début XXe siècle)? Et heureusement, compte tenu du nombre d'imbéciles nuisibles qui dégradent pour le plaisir ces splendeurs centenaires. Voici la liste des originaux: - St Antoine de Padoue- Stes Barbe, Marguerite et Lizabeth- Le Calvaire, Crucifix, ou Golgotha (selon la dénomination, mais c'est la même statue) - St Côme et St Damien avec St Christ (tout récemment restaurés, sinon remplacés par une copie?) - St Gaétan- St Guy- St Jean de Matha, St Félix de Valois et St Ivan- St Jean Népomucène- St Jude Thaddée- St Philippe Benizi Mais le premier crétin que je chope à saloper les statues, je le jette du pont dans le fleuve. HistoriqueLa conservation des vieilles pierres est une activité relativement récente. Auparavant, la pierre retirée était réutilisée comme matériau dans d'autres constructions, quant aux oeuvres d'art, elles finissaient au mieux n'importe où, pourvu qu'elles n'encombrent pas, au pire comme remblai dans les trous de la ville. Ce n'est qu'à partir du XIXe siècle, et dans le cadre des restaurations d'églises, cathédrales, palais, et autres monuments monumentaux, que l'on se dit que les pierres taillées abîmées et remplacées pourraient être conservées pour leur valeur esthétique, historique et comme témoins d'une fabuleuse tradition artisanale aujourd'hui disparue. La plupart du temps, ces originaux finissaient à l'intérieur des monuments mêmes (cf. par exemple ma dernière publie) afin d'être protégés des intempéries comme des imbéciles (en nombre croissant). L'un des initiateurs de notre lapidarium fut le comte, général, chevalier, ministre (et papa?)... "František Antonín hrabě Kolovrat-Libštejnský", l'un des multiples fondateurs du Musée National auquel il légua sa collection minéralogique. Encore que fondateur, c'est ce qu'affirme la famille sur son site woueb, afin de justifier leur présence dans l'histoire. Mais dans mes sources, le François-Antoine n'est pas plus cité que les rillettes de porc dans le Coran (d'air). Bref, ce n'est qu'en 1842 (parfois 1841), et sur l'initiative du père de la nation "František Palacký", que l'on commença à collectionner les originaux, mais également les moulages en plâtre des objets du patrimoine (par exemples les moulages des cloches avec leurs bas-reliefs, cloches dont bon nombre disparut lors des 2 boucheries mondiales). Bon, mais fallait bien les remiser par-devers soi quelques part ces colletions, aussi l'architecte "Antonín Wiehl" construisit un pavillon provisoire néo-renaissance pour l'Exposition Générale du Jubilé en 1891. "Antonín Wiehl" n'est pas des plus connus. Parmi les oeuvres remarquables, signalons la fameuse maison de Wiehl, au coin de la place Venceslas (numéro 34) et de la rue "Vodičkova". Signalons encore le fameux "Slavín" du cimetière homonyme de "Vyšehrad". Mais reprenons le fil de mon histoire. En 1898, il y eut une autre exposition sur le thème de l'architecture et de l'ingénierie, et le pavillon, alors provisoire, fut permanentisé, re-stylisé Art-Nouveau, et parachevé-fini par l'architecte "Antonín Hrubý" (architecte spécialisé dans les théâtres, "divadlo na Vinohradech", "divadlo Josefa Kajetána Tyla", "Slovensko narodno gledališče Opera in balet, Ljubljana"...). Au début, y avait pas velu à voir, mais au fur et à mesure, les artefacts s'accumulèrent. Une grande partie du trésor provient par exemple des divers chamboulements qui eurent lieu lors du grand assainissement de la ville d'au début du XXe siècle. L'ouverture au public eut lieu en 1905, avec une toute première exposition permanente d'objets divers et variés. Signalons par exemple la fameuse maquette de Prague de "Antonín Langweil", qui fut par la suite offerte à la ville, et qui se trouve encore aujourd'hui dans son musée (de la ville). En 1908, il y eut quelques remaniements: néo-baroquisation des toits et murage de certaines fenêtres. En l'entre-deux-guerres, la cour intérieure fut toitisée augmentant ainsi la surface du musée. Après la seconde guerre de partout dans le monde, il fallut retaper l'édifice, et ce n'est qu'en 1954 que le musée reprit du service. Ensuite il y eut des fuites d'eau en 1967, puis une reconstruction-restauration entre 1987 et 1993, et depuis, l'édifice se compose dorénavant de 8 salles d'exposition, de bureaux pour le personnel, 2 réserves et un atelier de sculpture (et des toilettes bien sûr). Qu'est-ce que c'est qu'il y a dedans?Eh oui, question essentielle, kêskeucékiliadedan? Ben dedans il y a des oeuvres du XI au XIXe siècle (XXe exceptionnellement), provenant de constructions diverses, sculptées-taillées finement comme grossièrement par des maîtres comme par des inconnus: des colonnes, des fenêtres, des portails, des voûtes, des clés de voûtes, des voussoirs, des claveaux, des pinacles, des corbeaux, des consoles, des dais, des gargouilles, des fontaines, des abreuvoirs, des pierres tombales, des plaques commémoratives, des reliefs, des vases de jardin, des statues, des monuments à la mémoire (d'éléphant) et des toiles d'araignées. La collection est constituée de quelques 2000 à 3000 pièces (personne ne sait vraiment), dont moins de 500 sont exposées (les meilleures pièces), le reste étant treposé par devers les réserves. Alors sans rentrer dans tous les détails, je vais quand même vous donner quelques conseils sur ce qu'il faut voir absolument sans faute. Et même salle par salle, afin que vous n'alliez pas vous planter non plus. Salle numéro 1, consacrée au roman et au bas-gothique.- Les fragments du tympan de l'église St Jean-Baptiste du château de "Oldříš". Le château, considéré comme l'un des plus anciens en notre pays (sa construction remonte à 995) n'est plus, et ces fragments du tympan sont les plus anciens bas-reliefs découverts en Bohême. Ils représentent le Christ (sans tête), St Pierre (sans tête itou) et St Paul (sans corps). - Un culot de voûte en portrait (supposé) de Ste Agnès de Bohême, provenant de l'église St François et St Sauveur du couvent Ste Agnès, et qui serait la plus ancienne représentation de la sainte. Notez que l'artiste (tchèque?) s'est inspiré du Sphinx de Gizeh pour la forme du nez. - La pierre tombale en marbre de la princesse Judith II ("Guta"), fille de Judith I, morte quelques jours après sa mère. Cette splendide pièce de 1297 qui représente la princesse comme adulte alors qu'elle n'était que nourrisson, provient du couvent Ste Agnès. Judith I, épouse de Venceslas II, était en constante prégnance III. A l'âge de 26 ans, elle accoucha de son 10e enfant, mais depuis son 9e elle était souffrante et fatiguée (du col de l'utérus?). Rien n'y fit, son vigoureux mari la chevauchait perpétuellement et sans cesse malgré tout. Lorsque le 2 juin 1297, Venceslas II se fit enfin couronner roi de Bohême (il régnait depuis 1283, sans parler de la période de régence de sa mère et de son amant "Záviš z Falkenštejna"), il insista sur la présence de son épouse souffreteuse à la cérémonie. La pauvrette venait d'accoucher prématurément de sa fille 11 jours auparavant, et avait clairement d'autres envies que d'assister au couronnement de son queutard de mari. Rien n'y fit, il fallut qu'elle assiste à la cérémonie. Deux semaines plus tard (le 18 juin 1297), Judith I rendit l'âme, suivie 6 semaines plus tard par son dernier enfant Judith II (cf. "Petri Zittaviensis, Cronica Aule Regie, Capitulum LXV, De morte domine Gute, inclite regine Bohemie, fundatricis Aule Regie"). Salle numéro 2, consacrée au haut-gothique et gothique tardif.- Les statues originales de la tour du pont Charles côté Vieille Ville, à savoir Charles IV, Venceslas IV, St Guy, St Adalbert, St Sigismond, et quelques bricoles comme un lion, des armoiries... Ces artefacts sont l'oeuvre de la corporation de "Peter Parler".- Toujours oeuvre de la corporation de "Peter Parler", des gargouilles originales en provenance de la cathédrale. Trouille-foutesque les bestiaux moi j'dis :-) - Le buste de la statue de "Bruncvík" sur les berges de Kampa, sous le pont Charles, de vers 1500, bousillé (buste) en 1648 par les Suédois (fumiers). A ce propos, je vous invite à inspecter non seulement notre torse, mais également les "signes" taillés sur le piédestal dudit "Bruncvík", parce que je vous prépare sur ces signes une complète publie (pour bientôt). Z'allez-voir, ça mérite le détour. - Des bricoles (gargouilles, statues...) de l'église Ste Barbara de "Kutná Hora", oeuvres de la corporation de "Matěj Rejsek".- Des culots (mais pas que) du balcon de l'horloge de la tour de la place de la Vieille Ville. Remarquez la splendide polychromie à même la pierre qui date de vers 1490. Salle numéro 3, renaissance et maniérisme.- La fontaine du bourgmestre "Krocín (starší z Drahobejle)", splendide fontaine de 1591-96 en marbre rouge de "Slivenec", se trouvant sur la place de la Vieille Ville, démontée en 1862 et remisée au musée lapidaire. L'auteur probable, un certain "Jindřich Beránek" (dit "Pražák") et talentueux maître tailleur de pierre au service du bon roi Rudolf II, aurait sculpté cette splendeur en échange d'une exemption d'impôt. La légende raconte que le prix de cette fontaine aurait été d'1 gros praguois moins cher que le pont Charles. Comme quoi la gabegie qui règne aujourd'hui à la mairie de Prague n'est que la suite d'une longue tradition. - Un buste de ce gros sac ventru de "Ottavio Piccolomini", lèche-cul en début de carrière de l'aut' fout' de Albrecht von Wallenstein, mais qu'il finit par trahir au point qu'Albrecht en fut assassiné. Il est moult historiettes croustillantes sur ce bougre rital, comme l'affaire des canassons de la bataille de Lützen, où la postérité raconte qu'il aurait combattu si vaillamment que 3 canassons trépassèrent dans les échauffourées. La vérité serait plus prosaïque. Les 3 canassons seraient morts d'épuisement lorsque l'Ottavio du haut de ses 150 kg les fit galoper en large et en travers du champ de bataille afin de paraître au four comme au moulin, alors qu'en réalité il s'évertuait à fuir le coeur du combat sans en avoir l'air. - Une plaque commémorative de "Václav Budovec z Budova" et de son née Pouze datée de 1604. La plaque en soi n'est pas si intéressante que la fin de vie de notre bougre. Après avoir étudié, puis passé plus de 12 ans en Allemagne, Angleterre, France et Pays-Bas, l'érudit devint percepteur auprès de l'ambassadeur d'Autriche à Istanbul où il se perfectionna en langues turque et arabe. A partir de 1584, il officia à la cour d'appel impériale, au conseil impérial de Rudolf comme de son frère Matthias, et devint même plus tard directeur territorial, sous-fifre impérial, et président de la cour d'appel. Fervent patriote, il eut cependant la mauvaise idée de s'embringuer dans la défenestration de 1618, et malgré que sa participation ne fut que passive (il était aux toilettes au moment des faits), Ferdinand II (empereur d'Autriche mais roi de Bohême déchu) lui fit payer avec intérêts son soutien à Friedrich le Palatin (alors roi de Bohême en place de Ferdinand). Après la bataille de la Montagne Blanche, "Václav Budovec z Budova" fut condamné à mort avec les 27 seigneurs rebelles. La sentence originelle prévoyait son dépeçage en 4 parties égales, puis l'exposition des morceaux à la vue des badauds sur chaque route cardinale (nord, est, sud et ouest) menant de et vers Prague. Mais par grâce impériale, la sentence finale fut commuée en simple décollation. Le 21 juin 1621, il monta second parmi les 27 sur l'échafaud de la place de la Vieille Ville. Tout d'abord on lui trancha la main droite pour avoir trahi sa parole de fidélité envers l'empereur, puis on lui trancha la tête dans la foulée, histoire de ne pas laisser refroidir la sauce. En fin de journée, 12 têtes des 27 pauv' boug' furent mises dans un panier en fer, et exposées sur une pique de la tour du pont Charles jusqu'en novembre 1631, date de l'invasion des Passauvites (les habitants de Passau?). Le panier de cranes fut alors remisé en l'église Notre-Dame devant le "Týn", en attendant que les choses se calment à Prague et que l'on décide du devenir de ces restes. Mais après le départ des Passauvites en mai 1632, le panier de cranes disparut, et encore aujourd'hui, les archéologues en herbe comme les professionnels s'efforcent d'en retrouver la trace. Salle numéro 4, qui n'est pas une salle mais un couloir de jonction.- Ici ne se trouve qu'un seul artefact, mais de choix: les restes de la fameuse colonne mariale de la place de la Vieille Ville, avec la tête de la vierge d'en haut de colonne, et avec les 4 archanges latéraux combattant le mal sur le socle de ladite colonne. Alors pourquoi fameuse? Elle fut construite à partir de 1650 en remerciement à la vierge (qui n'a par ailleurs aucun mérite) d'avoir empêché les Suédois (fumiers) d'envahir la Vieille et la Nouvelle Ville en 1648 (le mérite de cette défense en revient à la population praguoise qui s'est battue bec et ongle contre les pilleurs). Bien que les archives n'aient pas retenu le nom de l'architecte, les statues sont l'oeuvre de "Jan Jiří Bendl", un génie du baroque. Haute de 14 mètres, son ombre indiquait précisément le méridien de Prague (à midi), et encore aujourd'hui vous pouvez voir la représentation du méridien comme du socle de la colonne sur le sol de la place de la Vieille Ville. Sur le socle, étaient donc représentés 4 archanges combattant le mal symbolisé par 4 démons: le démon en forme de lion (symbole de la guerre), le démon en forme de basilic (symbole de la peste), le démon en forme de dragon (symbole de la famine), et le démon en forme de serpent (symbole de l'hérésie). Bon, mais ne vous emballez pas, parce que du point de vue de l'originalité c'est d'une banalité effroyable. Eh oui, vous trouverez exactement la même colonne ("Mariensäule") sur la "Marienplatz" de Munich, et concours de circonstances, elle fut construite pour la même raison, en 1638: en remerciement à la vierge (décidément) d'avoir empêché les Suédois (fumiers, toujours eux) de piller la ville. La colonne praguoise par contre n'est plus. Elle fut mise à terre le 3 novembre 1918 par la plèbe, déjà en ces temps manipulée par les bolcheviques et les socialistes, au prétexte que la colonne représentait la dictature habsbourgeoise. Après ce saccage, la meute d'imbéciles s'en dirigea vers le pont Charles afin de jeter les statues dans le fleuve, mais heureusement, l'armée mit un terme au vandalisme et le stupide prolétariat s'en retourna chez lui regarder une télé-réalité afin de se cultiver avant la prochaine manifestation contre la pluie et le mauvais temps. Aujourd'hui, il existe une association qui s'efforce de ramener la colonne mariale en son emplacement originel. La copie de l'oeuvre est déjà terminée, prête à être érigée, mais le projet se heurte aux polémiques historico-politiques comme aux réticences de certains habitants. Personnellement je n'ai pas d'opinion. Je m'en fous un peu, car l'original n'étant plus, à quoi bon une copie? Salle numéro 5, haut-baroque et pont Charles.- Plusieurs originaux des statues du pont, principalement de "Matyáš Bernard Braun" et de "Ferdinand Maxmilián Brokoff". Splendide et unique. Salle numéro 6, haut et bas-baroque.- St Venceslas sur sa bourrique par "Jan Jiří Bendl", 1678-1680, à l'origine au milieu de la place du Marché aux Chevaux, aujourd'hui place Venceslas. - Plusieurs statues de "Václav Matěj Jäckel" provenant du monastère des frères minimes ("Paulaner" en Allemand, en référence à l'inventeur: St François de Paule), monastère aujourd'hui disparu mais anciennement sur l'emplacement du numéro 7/930 de la place de la Vieille Ville. Salle numéro 7, rococo et divers styles du XIXe siècle.- La fontaine des amoureux de 1797-99 par "František Xaver Lederer" sur la place du Marché au Charbon, en face des 2 Chats où je ne manque jamais d'aller m'en jeter une sur le pouce ("Na stojáka Plzně loček, nejlepší je U Dvou koček") lorsque je passe à moins de 15 km à la ronde :-) Un peu maudite la fontaine, car sujette au vandalisme. Déjà endommagée en 1974, elle dut être en partie remplacée par des copies. Le dernier vandale en date, plus imbécile malchanceux que vandale d'ailleurs, se souviendra toute sa vie de la fontaine de Wimmer (du nom de son commanditaire, "Jakub Wimmer"). Le fils de ce vilain foutre mafieux et ancien maire de Prague "Pavel Bém", eut la stupide idée de grimper dessus un soir de mars 2011. Le vase au-dessus de la colonne se rompit et les 200 kg de pierre s'abattirent sur la main droite du gosse, qui dû en être amputé à l'âge de 20 ans. Les boules moi j'dis, pour une soirée trop arrosée. Salle numéro 8, monuments et modèles réduits.- La statue en bronze du maréchal "Radetzky", sujet de la fameuse marche composée par Strauss père et connue de tout quidam qui aurait passé un nouvel an à Vienne. Du reste "Radetzky" est à l'origine d'une autre affaire de légende. Amoureux fou furieux de la "Scaloppina Alla Milanese", il s'en faisait cuire plusieurs fois par semaine par son tambouilleux alors qu'il résidait à Milan. Mais une fois à Vienne, va-t'en me trouver du parmesan frais? Le graisseux laissa alors tomber le fromage, et inventa ainsi le "Wiener Schnitzel", aujourd'hui plat national autrichien. Notez cependant qu'il est des historiens suspicieux qui mettent en doute cette histoire véridique. Ceci-dit, il en est une autre d'histoire encore plus cocasse. A l'âge de 92 ans, "Radetzky" n'en conservait pas moins la verge verte et ne pouvait s'empêcher de fanfaronner comme un coq de bruyère devant le moindre tendron quand bien même eut-il été laid comme le cul d'un phacochère lépreux. A la St Sylvestre 1857-58, alors qu'il s'en courrait chercher une coupe de champagne pour une courge juvénile qu'il venait de faire danser sur sa marche à lui dédiée, il s'en croûta tout plat sur le parquet fraîchement ciré, et se brisa si bien le col du fémur qu'il en décéda des suites de ses lésions. Il n'eut ainsi même pas l'heur d'assister à l'inauguration de son monument praguois en novembre 1858, sur la place de "Malá Strana". La statue en bronze de quelques 7 mètres et 10 tonnes fut créée par les frères Joseph Max (pour les faire-valoir) et Emanuel Max (pour le maréchal) à partir des canons confisqués en Sardaigne à l'armée d'Italie. Notez qu'Uderzo s'est inspiré de cette statue pour son "Abraracourcix sur bouclier". En 1919, et suite aux protestations de l'ambassade ritale située à seulement 200 m de là (rue "Nerudova 214/20"), le monument fut retiré et remisé en notre musée. Mais comme pour la précédente colonne mariale, il est des bougres monarchistes qui militent pour le retour du lourdaud à son emplacement d'origine. Personnellement je n'ai pas d'opinion. Je m'en fous un peu aussi. Y a juste que ça va faire hurler les Ritals, parce que leur ambassade n'a pas bougé depuis 1919. - En parlant des frères Max... La fontaine de "Kranner", sur le quai "Smetana" ("Smetanově nábřeží"), l'énorme flèche néo-gothique de 29 m, avec en plein milieu François Ier (d'Autriche, pas de France) sur bourrique en plomb. Il s'agit d'une oeuvre de 1845-50 de Joseph Max, qui s'inscrit dans cette composition nettement plus complexe qu'est la fontaine et sur laquelle je vous ferai un jour une publie complète. A la naissance de la République tchécoslovaque en 1918, l'empereur habsbourgeois fut tout d'abord recouvert d'un voile (contrairement à la colonne mariale en pierre, parce que casser le plomb était nettement plus coton. C'est con un bolchevique, mais c'est aussi faignant), puis retiré au printemps 1919. Lorsqu'en 2003, la fontaine reçut une bonne couche de restauration, le maire d'alors (tiens, ça faisait longtemps que je ne vous l'avais pas faite, la bonne vanne du "maire d'alors", avril 2012 la dernière fois) se dit (alors) que tiens, ça faisait bien quelques semaines d'écoulées sous le pont Charles, depuis la chute de l'empire des Habsbourg, et qu'après tout, François Ier faisait partie intégrante de l'oeuvre originelle, et qu'on pourrait donc bien le remettre là où qu'il avait été prévu tout en laissant de côté les crispations idéologiques surannées. Et ce fut fait, sans grand vacarme ni renfort de pub cependant, mais sans rencontrer d'hostilité ni de bienveillance non plus de la part des citadins je-m'en-foutistes. Et pour info, une copie de cette statue fut inaugurée en la ville thermale de "Františkovy Lázně" en 2002. - En parlant de "Františkovy Lázně"... La salle numéro 8 du musée abrite également la statue en bronze du p'tit père "promenade" (François Joseph Ier, vous pouvez lire l'anecdote de la "promenade" ici) par "Josef Pekárek" datée de 1908 et originellement située dans le salon impérial du Kaiser-Franz-Joseph-Bahnhof (à Prague). En 2004, une copie de cette statue fut inaugurée en la ville thermale de "Františkovy Lázně" en la présence (parmi d'autres) de l'héritier du trône "Otto von Habsburg" et de notre altesse c'est né rissime, le prince "Karel Schwarzenberg" (qui, à l'instar de "Radetzky", conserve à 76 ans la verge verte). Alors à nouveau, je ne vous ai parlé-là que des plus mieux qui sont à voir, mais il y en a bien plus, nettement bien plus, comme les carrelages d'origine d'entre le XII et XIVe siècle provenant de diverses églises du pays, les plafonds en bois peints (styles gothique, renaissance et baroque) provenant des maisons praguoises rasées lors du grand assainissement d'au début du XXe siècle, des tympans, des clefs de voûtes... C'est énorme, et il faut vraiment y aller, surtout lorsque vous connaissez les édifices/emplacements de provenance, et que vous essayez d'imaginer d'où précisément les "lapis" pourraient bien provenir. Dans la pub pour le musée, l'on raconte que notre lapidarium aurait été classé parmi les 10 plus beaux musées d'Europe dans le monde de notre galaxie dans l'univers, lors d'un concours. J'ai pas trouvé la moindre référence au concours afin de confirmer cette assertion, donc considérez-là avec le plus grand recul. Notez cependant qu'il existe des musées lapidaires dans toute l'Europe, Vienne, Regensburg, Avignon... mais celui de Prague est selon moi vraiment le plus mieux de tous. Alors comme déjà dit, oui, ce musée mérite assurément une visite si vous passez à Prague, et afin que vous n'alliez pas vous perdre, je rappelle qu'il se trouve là: 50.1053719N, 14.4311225E.