Portrait : Eva, Alban et Meryl dans la jungle (urbaine) de Singapour

Publié le 26 janvier 2014 par Lesexpatschinois

Partager son expérience d'expatriation est toujours intéressante ! Nous avons rencontré Eva, Meryl et Alban à Singapour où ils sont installés depuis maintenant plus de 6 mois. Originaires de Nantes et mariés depuis bientôt 3 ans, ils rêvaient tous les deux de vivre à l'étranger. Et c'est après la naissance de leur fille, Meryl qu'ils ont décidé de lancer sérieusement le projet. Rencontre.


Vous êtes à Singapour depuis le début de l'été 2013. Quelle a été votre première impression en arrivant ? Est-ce que ça a changé depuis ?

Notre première impression en sortant de l'aéroport fut la sensation d'avoir sauté dans un « rice cooker » : chaud, humide et une odeur de nourriture perpétuelle. Cette impression a bien changé depuis. Nous nous sommes tous les trois parfaitement habitués au climat et on fait beaucoup moins attention aux odeurs (celle du Durian mise à part...).

Est-il facile de rencontrer du monde sur place ? Plutôt des expatriés ou des locaux ?

Il est assez facile de lier connaissance avec des gens de sa propre communauté car il y a beaucoup d'associations pour chaque nationalité. Pour les francophones, l'AFS (Association Française de Singapour) est très active et propose de nombreuses activités et rencontres. A force de se croiser, on finit par se lier d'amitié avec certaines personnes et se recréé un cercle de copains assez rapidement.

Avec les locaux, c'est un peu plus compliqué. Si l'anglais est une des 4 langues officielles de Singapour, tous ne le maîtrisent pas forcément bien et la communication n'est pas toujours aisée. La plupart du temps les rapports restent cordiaux, mais une partie de la population singapourienne est agacée par la proportion d'expatriés au sein de leur pays, ce qui vient compliquer aussi les rapports entre les uns et les autres.

Que faites-vous là-bas ?

Alban est directeur de projets Asie du Sud-Est pour une société qui propose des solutions informatiques pour les médias. A mon arrivée, j'étais "celle qui suit" : pas de projet si ce n'est celui de prendre soin de ma fille et du quotidien. Au fil des mois, la dynamique qui existe à Singapour et l'esprit d'entreprise des expatriés qui m'entouraient m'ont contaminée. Je reprends donc une formation à distance en sophrologie et j'espère d'ici quelques mois m'installer à mon compte. 

Est-ce que c'est une situation qui vous plaît ?

Nous sommes donc tous les deux très contents de notre situation, d'autant que le cadre de vie à Singapour est très agréable, notamment pour les familles. On sait que nous ne vivrons à Singapour que temporairement alors on essaye au maximum de profiter de tout ce que cette ville a à offrir.

Combien de temps pensez-vous rester là-bas ?

Pour le moment, nous n'avons pas de date de retour prévu. A priori le poste d'Alban demanderait qu'il reste là pour un minimum de 3 ou 4 ans. En fonction de comment nos situations évolueront ici et des différentes opportunités qui se présenteront, nous verrons bien si cette durée sera amenée à changer ou pas.

Êtes-vous nostalgique de la France ? Qu'est-ce qui vous manque ? 

Bien sûr la France nous manque parfois. Le plus difficile reste pour nous d'être éloignés de notre famille et de nos amis. Même si les webcams, le blog et Facebook parviennent parfois à effacer la distance, ça ne suffit pas toujours... 11000km, c'est loin ! Nous sommes obligés de composer avec le décalage horaire (+6h en été, +7h en hiver) et de partager notre quotidien différemment qu'autour d'un traditionnel repas dominical. Il faut savoir se réinventer, cela demande des efforts et parfois un peu d'imagination et de créativité.

Après il y a aussi les petites choses qui faisait partie de notre quotidien et qui ont bien changé : la nourriture (fromage, pain, saucisson, vin, etc... que l'on peut parfois trouver à Singapour mais à un prix souvent élevé), la télévision (ici on ne la regarde jamais), les livres en français (encore une fois le prix fait frémir, heureusement qu'il y a un bon réseau de revente d'occasions), les fringues sympas et un bon coiffeur (pour le moment il n'y a que Alban qui a testé).

Qu'y a-t-il de mieux à Singapour ? 

Le climat sans aucun doute! Ici c'est tous les jours l'été (30° en moyenne la journée, 25° la nuit). Nous vivons dans une résidence avec piscine, court de tennis, salle de sport et barbecue. On peut donc en profiter très souvent et c'est vraiment appréciable. La propreté et la sécurité de la ville sont aussi deux choses que l'on remarque très vite. On se dit souvent que le métro parisien risque de nous faire un choc en comparaison avec le MRT singapourien. 

Quel regard portez-vous maintenant sur la France ?

Pour le moment, les seules nouvelles dont nous avons écho ne sont pas très réjouissantes. On a l'impression qu'une morosité ambiante s'est installée et c'est assez triste qu'un pays avec autant de potentiel ne soit pas plus optimiste sur l'avenir et sur les capacités de chacun à améliorer la situation. La vie d'expatriés remet beaucoup de choses en perspective et on se rend sans doute beaucoup mieux compte de la chance que l'on a d'être né Français pour tout un tas de raisons économiques, sociales, politiques et culturelles.

Quelles ont été vos craintes avant de partir, dans le fait de s'expatrier avec un enfant ? 

Nous avons eu assez peu de craintes à embarquer Meryl dans l'aventure. Elle est petite et c'est sans doute elle qui s'est adaptée le plus vite. Elle comprend déjà quelques mots d'anglais et la vie à la singapourienne n'a plus de secret pour elle ! 

Le seul point un peu difficile, c'est encore une fois de la savoir éloignée de notre famille, notamment de nos parents. Mais avec le temps, on s'aperçoit qu'elle créé elle-même sa relation avec eux, à distance et à sa manière. Elle dit beaucoup "papi" et "mamie", les reconnaît sur les photos, joue avec eux par webcam interposée et est toujours enjouée quand on évoque le mot Skype.

Et justement pour la petite, comment cela se passe au quotidien ? 

Tant que je ne travaille pas, son quotidien est identique au mien. Elle rencontre plein d'enfants et a aussi sa petite bande de copains qu'elle voit régulièrement. On se retrouve chez les unes ou chez les autres pour des cafés en groupe, ou alors on se donne rendez-vous dans les nombreux playgrounds et waterplays qui font la joie des petits et des plus grands. 

Quand on reste à la maison, c'est une petite fille comme les autres qui joue avec ses jouets et essaye de faire toutes les bêtises possibles. Quelques petites différences peut-être: nous avons fait le choix de lui faire regarder autant de dessins animés français qu'anglais pour qu'elle soit habituée aux deux langues (elle-même nous réclame d'ailleurs plus souvent les comptines et épisodes en anglais), nous allons très souvent donner à manger aux poissons et tortues qui vivent dans le bassin de la résidence, nous essayons d'aller au moins une à deux fois par semaine à la piscine ce qui enchante Meryl qui adore ça et sa garde-robe est uniquement estivale!

Le portrait chinois

Si vous étiez :

- une citation : "Il faut toujours viser la lune, car même en cas d'échec, on atterrit dans les étoiles" (Oscar Wilde)

- un fruit : la banane

- un verbe : créer

- une ville : New-York

- une heure de la journée : 21h

Retrouvez-les sur leur blog : http://the-singapore-miminews.blogspot.fr/


 

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