Seuil, 2 septembre 2010, 304 pages
Résumé de l'éditeur :
Nous sommes au milieu du XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XV. Deux soeurs, Apolline et Ursule, sont les héroïnes de ce livre. Elles sont nées à Bordeaux, dans un milieu très religieux. Le père, adepte de la Providence, s’adonne avec délice au bonheur de ne rien faire. La mère est en prières. La famille s’enfonce dans la misère. Ce dont Apolline, en disciple de son père, s’aperçoit à peine, tandis que l’aînée, Ursule, ambitieuse et libre, n’a qu’une envie : s’enfuir.
Bientôt, les deux jeunes filles se perdent de vue. Apolline est mise dans un couvent, puis devient préceptrice. Elle en sort quelques années plus tard pour retrouver sa soeur mourante, et découvrir dans un manuscrit le récit de ses aventures.
Ursule, rebaptisée Olympe, a réussi à se faire emmener à Paris par le duc de Richelieu. Elle rêve de faire carrière au théâtre, mais son protecteur a d’autres plans. Fournisseur royal attitré en matière de plaisir, il offre Olympe à Louis XV. Olympe, aimée par Louis XV, est rongée par le désir de s’imposer face à Mme de Pompadour. Devenue mère, elle croit triompher.
Mais, avec la soudaineté des alternances de faveur et défaveur, elle perd tout. On l’exile et la marie de force en province et lorsqu’elle revient à Paris pour dénoncer la violence de son sort, elle est arrêtée et envoyée à l’Hôpital.
Mon avis :
Je suis quelque peu déçue par cette lecture. Je m'attendais à une véritable plongée au cœur du règne de
Louis XV, je n'en ai vu que les arrières cours. Le récit est long à démarrer : il ne fait pas bon vivre à Bordeaux et avoir un père de la noblesse déchue qui ne
travaille pas. Il ne fait pas bon se retrouver au couvent, on y risque sa vie. Quand le récit d'Olympe débute enfin, je n'ai rien appris que je ne sache déjà. Certes, Olympe est une battante, mais qui se révèle vite une parvenue qui va tout perdre sur un coup de tête. Et elles furent sans doute nombreuses, les filles dans ce cas au XVIIIe siècle.
Ceci dit, l'auteur raconte un Paris dominé par l’étrange duo que forment le duc de Richelieu, le plus célèbre libertin de son siècle, et le roi Louis XV, habité par le goût de la mort, le désir des femmes, et le sens du péché. Les jeux du pouvoir sont imprévisibles, et il est bien hasardeux de vouloir défier son destin. Déception encore à la fin du roman : on ne sait pas ce que la sœur d'Olympe va faire du testament de celle-ci. Pourtant, le récit de sa vie occupe une bonne partie du début du roman. Une fin en queue de poisson (un clin d'œil à Mme Poisson, sans doute...) L'image que je retiendrai : Celle du chateau d'Aubrac, perdu dans la neige et la boue, pour une maîtresse habituée au luxe de la Maison aux cerfs.