François Mitterrand était venu à Gaillon pour découvrir la statue de Pierre Mendès France due à l'artiste chilien Barrientos. (photo JCH)
Beaucoup d’inconnus, quelques personnalités au-dessus du lot, la conférence de Bernard Bodinier consacrée aux grands « hommes » statufiés dans l’Eure, samedi, n’a pas manqué de surprendre par la précision de la narration et le choix de l’éventail des héros…ordinaires dont le souvenir se perpétue en bronze ou dans la pierre. L’époque n’est plus à l’érection de ces statues devant parler à l’histoire et aux générations. Le piédestal d’hier ne s’accorde plus avec la recherche d’une forme d’anonymat d’aujourd’hui. Et pourtant, qu’il s’agisse de rendre hommage à Pierre Mendès France, à Dupont de l’Eure ou au généreux Parissot, à Aristide Briand ou à Layens, l’ami des abeilles, aux généraux flattés ici ou là, à Gambetta, à Monet ou à Raoul Thorel à Louviers, bien des édiles des villes et villages ont tenu, à leur époque, à servir la mémoire par un geste qui se voulait éternel de tous ces grands personnages de l’histoire locale, départementale voire nationale. Il y eut des peintres (Poussin) des médecins, des avocats, un comédien, une bienfaitrice, des élus évidemment, dans le cercle restreint des statufiés puisque Bernard Bodinier n’en a compté que 46 dans l’Eure. Il a parcouru rues et ruelles, places et mairies pour retrouver la trace des médaillons, des bustes et des monuments. Il a relu les articles de presse rendant compte sur deux pages (le journal en comptait quatre) des inaugurations en grande pompe. Travail minutieux d’où surgissent un certain Rever, plus connu qu’on croit, et des noms de villes comme Les Andelys, Breteuil, Evreux, Tilleul Othon, Louviers… Claude Cornu, préposé aux recherches de documents, avait lancé en préambule un appel vibrant à tous les membres (et non membres de la Société d’études diverses) afin qu’ils acceptent de lui prêter pour une certaine durée tous documents écrits (lettres, carnets intimes, cartes postales, journaux) photographiques, des objets divers (armes, casques, uniformes, outils… etc.) liés à la guerre de 1914-1918. Sur le front ou à l’arrière. La SED prépare, en effet, un recueil destiné à populariser l’action des Lovériens et des Lovériennes durant la grande guerre. Claude Cornu a précisé que la SED avait déjà récupéré des documents et pièces intéressantes mais son appel doit enrichir sa collection provisoire en cette année de centenaire du début d’une guerre qui faucha toute une génération de jeunes Français. Les personnes désireuses de prêter leurs biens doivent s’adresser à la SED : [email protected] S.E.D. Maison du Parlement, 41, rue aux Huiliers, 27 400 Louviers