Par Victoria Melville.
Toute sa petite organisation bascule le jour de la grande révolution chez Life : l’édition papier du célèbre magazine américain est vouée à disparaître. Son poste, comme celui de ses collègues, sera supprimé. Le film se présente comme une quête à la recherche de la photo perdue que le photographe Sean O’Connell (Sean Penn rigoureusement magnifique dans le rôle du photographe inatteignable) lui a laissée pour la couverture du dernier numéro de Life.
Cette fois, c’est l’épreuve de force pour notre héros qui ne va plus pouvoir se contenter de rêver. Le personnage se transforme alors en aventurier, parcourant les océans à la recherche du photographe, du Groenland à l’Islande, à pied, en bateau ou en hélicoptère avec un pilote complètement bourré, donnant lieu à l’une des meilleures scènes du film. Véritable ode à la volonté humaine, au courage et à l’honneur, le film est un festival de paysages magnifiques, de dialogues percutants et de scènes extrêmement poétiques, toujours à la limite du fantastique. L’aspect complètement dérisoire de la quête du héros, puisque quel que soit son résultat, l’issue restera la même, rend le récit particulièrement héroïque. Le superbe résultat de cette dernière couverture, dont on ne dira rien pour ceux qui n’ont pas vu le film, boucle élégamment et presque philosophiquement, tant l’œuvre que les rêves de la vie de Walter Mitty.
Nostalgique, le film n’en est pas moins en phase avec son temps. Le personnage apprend à se refaire une vie au travers de son aventure alors même que sa vie précédente disparaît. C’est un personnage qui se pose mille et une questions auxquelles le film n’a pas la prétention de chercher à répondre, ce qui le classe définitivement dans la catégorie des films de divertissement. Un beau divertissement de qualité, bien écrit, bien filmé, bien interprété et très bien accompagné musicalement. A ne pas manquer.
On sort de ce film avec un grand sourire. On a bien envie de partir en voyage, de répéter la devise attribuée à Life mais surtout, on se dit qu’on pourrait bien faire de quelques-uns de nos rêves notre réalité.
“To see things thousands of miles away, things hidden behind walls and within rooms, things dangerous to come to, to draw closer, to see and be amazed and to feel that is the purpose of life.”