Avant dernière soirée du Winter Jazz Festival Marni/Flagey.
Direction l'INR, pour les culottes courtes: l'Institut National de Radiodiffusion, devenu Flagey, qui accueille dans la salle disposant de la meilleure acoustique de notre bien-aimé royaume, le Studio 4, l'événement "An Evening of European Jazz : The Low Countries!"
Avant de gagner ton confortable siège: un détour par le foyer pour t'enfiler deux ou trois ballons de rouge accompagnant des canapés appétissants, gracieusement offerts par l'Ambassade des Pays-Bas, lors d'une réception pas bidon!
Au menu musical, trois formations pratiquant un jazz hors piste, deux d'entre elles sont 100% kaaskop, la troisième acceptant en son sein deux Vlamingen en bonne santé!
Une affluence mitigée, à 20:25, lorsque débute le show.
OK, le nom éveille en toi des ébats sous les draps, efface ce malicieux sourire illuminant ton faciès de rat musqué,
kapok, en malais kapuk, est une fibre végétale!Merci qui?
Saint- Nicolas?
M'est avis que t'as éclusé plus de trois ballons, ket!
Kapok est un jazz trio composé de Morris Kliphuis : cor et cornet - Timon Koomen : Guitare - Remco Menting : Drums.
T'as bien lu, Morris joue du cor, un instrument rarement utilisé dans le milieu.
... Hubert! Hubert! Jusqu'à quand poursuivras-tu les bêtes dans les forêts? Jusqu'à quand cette vaine passion te fera-t-elle oublier le salut de ton âme ?... je crois que Kliphuis est végétarien, fieu!
En 2012 Kapok remporte la Dutch Jazz Competition , le groupe a deux albums à son actif:
' Flatland' et le tout récent ( pochette fabrication maison) 'Kapok' qui se vendra début février!
'Earthbound' débute mollo, après un exercice solitaire au French horn, la guitare limpide, aux accents Joe Pass, prend le relais pour vagabonder insoucieusement.
Insensiblement, sous l'impulsion de Remco, le tempo s' accélère.
Les flots prennent un caractère tumultueux, l'embarcation affronte deux ou trois cascadelles avant de retrouver un cours plus fluide.
Tu penses amarrer la pirogue lorsque la guitare ombrageuse amorce un mouvement bluesy, un aparté free jazz du cor, puis un mouvement jazz rock virant funk de l'équipage au complet, pas à dire le film ( un court métrage de près de 15') est bourré de rebondissements.
T'étais venu pour du mainstream, tu t'es trompé d'adresse!
Cette seconde plage est baptisée 'Americana', non ne viens pas avec Wilco, Tom Petty ou les Byrds, il s'agit de jazz!
' Senor Mysterioso' une aventure exotique parsemée d'embûches.
Ces gamins font non seulement preuve d'une maîtrise étonnante et leur bouillon est pour le moins original, pour ne pas dire incatalogable.
Un cornet pour 'Day of the Tentacle' et ses saveurs latino.
Une cassure, une série d'improvisations osées et un final tumultueux!
' Nausicaa' sur l'album précédent, une plongée sous-marine sans guet-apens!
Le trip approche du terme, le chemin du retour ne sera pas de tout repos, 'The long way home', en passant par la Savane hostile, tu croises quelques zébus, salues Humphrey Bogart ayant quitté l'African Queen pour se soulager contre un baobab, tu lui piques son flacon de Bourbon et poursuis ta route te menant vers Utrecht.
Cinquante minutes pas banales!
Pas des bleus, le pianiste Rembrandt Frerichs est dans le milieu jazz depuis la fin des nineties,il a sorti six albums et accumulé les médailles.
Si un gars comme Michael Brecker lance "This guy sounds great", tu n'as pas à faire à un pingouin!
Sur scène il est accompagné par le costaud Vinsent Planjer aux drums et le grimaçant Guus Bakker à la contrebasse ( a travaillé chez nous aux côtés de Tutu Puoane, Robin Verheyen, Fred Delplancq e.a.).
Le concert de la soirée fera la part belle au dernier né, ' A Long Story Short'.
Le roi du clair obscur débute pourtant par une pièce plus ancienne 'Carrousel'.
Boum, boum fait Vinsent, Guus, un cousin de Dr. House triture le Hanlet avant de faire gémir son instrument d'un coup d'archet malveillant, le pianiste s'invite à la sauterie.
C'est parti pour un chamber jazz souple, aux consonances 'Aimez-vous Brahms', avec une touche de Brad Mehldau, le tour de manège prend fin par un petit solo de batterie pas inepte.
Au suivant, le au départ fracturé 'Silberschmitt' mue en jazz de facture classique dans un moule Michel Petrucciani.
'Stav' une rêverie ethnique aux avenantes sonorités arabo-andalouses engendre la mélancolie.
Le trio poursuit dans la même veine cinématique séduisante.
Quoi, Simone?
Cette joliesse est soporifique!
Tu déconnes, écoute le moteur s'emballe!
Une bête poussée de fièvre, mon grand, tiens, les 'Spring Bells' carillonnent gentiment.
N'ai pas composé la suivante, l'ai piquée during a travel somewhere en Orient.
Le titre sera tendu avec une montée en puissance graduelle suivie d'une décélération progressive.
La calèche poursuivant sa route au petit trot .
Connaissez-vous le 'Antiques Roadshow', une émission où des particuliers dénichent du brol dans leur grenier pour le faire expertiser, chez nous c'est devenu Kitsch oder Kunst, j'adore, et ça m'a inspiré.
Coup de bol il aurait pu regarder Piet Huysentruyt.
Une dernière fantaisie rococo achève ce récital plus décoratif qu'exaltant.
Avant les ours grognaient, maintenant ils mugissent.
Et les vautours?
Ils barrissent!
A 23:05 devant une assistance de plus en plus clairsemée, trois ursidés se pointent: Fulco Ottervanger (Piano), Lieven Van Pee (Bass), Simon Segers (Drums)!
T'as déjà vu ces têtes, Fulco chez Stadt - Lieven chez Collapse et Simon avec Kartasan, Stadt et Maya's Moving Castle!
Ici aussi un second cd dans le bacs, 'A raveling' suit 'wirklich Welt so'.
Même scénario que chez Rembrandt, ce piano souffre de sérieux problèmes intestinaux, Fulco sort le bistouri et rafistole les entrailles malades, ce n'est ni beau à voir, ni agréable aux tympans, couic, couic, couic.. heureusement les gosses sont couchés!
' Asbrokken' se nomme cette séquence de torture, un coup sec sur une caisse annonce le vrai départ.
Les oursons s'ébrouent malicieusement, basse et drums assurent un fond rythmique plus ou moins conventionnel, le piano, convalescent, soubresaute maladroitement.
Le dresseur, un fan de Debussy, réussit à le calmer et ébauche un mouvement impressionniste apaisé.
Par accident tu zappes sur un autre canal, une tribu noire sur le pied de guerre vient piétiner le menuet courtois.
Zorro, où es-tu?
'Vakantiebestemming', du cool jazz Sunair à écouter sur un transat.
Garçon, svp, un cocktail avec une cerise, comme celui que vous avez servi à madame!
'Slippery men' (on the riverbank), pas de préliminaires, d'emblée dans le vif du sujet...attention terrain glissant.
Un titre musclé et acrobatique, ces ours ont fait un stage chez Achille Zavatta.
Le projet traite de la vie des poissons!
Bordel, un ours savant!
La suivante a pour nom ' Sweet repose threat', du jazz aventureux à la structure complexe.
Ce groupe étonne!
Fulco a oublié d'annoncer le morceau qui succède, on peut te dire qu'à côté de cette plage la chevauchée fantastique c'était de la rigolade pour débutants.
On résume: au galop, Messala - fouette, cocher - fonce, Alfons...
Quoi, le feu est rouge, rien à cirer!
Le mec à képi gesticule et siffle, tu ignores, pousse sur le champignon!
' Ontdekking van materie', le stade de l'apprentissage.
Le mioche touche à tout.
Paul, tu as la parole... Dag ventje met de fiets op de vaas met de bloem
ploem ploem
dag stoel naast de tafel
dag brood op de tafel
dag visserke-vis met de pijp...
Euh, Paul, arrête l'absinthe!
Dis, Fulco, tu connais ma femme?
Le bluesy 'Curious young woman' est pour elle?
Een mooi brok cool jazz se terminant de manière abrupte.
On vous souhaite une bonne nuit avec 'Koekjes 's nachts', un rondo pas Turc annonçant une nuit agitée.
T'es pas obligé de te taper le zoo pour admirer les Beren Gieren, après un petit tour en Allemagne et chez nos amis hollandais, ils se produisent à Hasselt le 10 avril.
Don't feed the animals, listen to them!