Elles constituent un des grands charmes de la région, que j'ai visitée plusieurs fois et où j'irais bien refaire un petit tour.
La maison basque ou etxe est la pierre angulaire de la vie sociale traditionnelle du Pays basque français (Iparralde). Selon les lois basques, elle était généralement transmise, ainsi que toutes ses dépendances, à l'ainé de la famille. Elles arborent très souvent, au-dessus de la porte d'entrée, leur date de naissance ou le nom de leur propriétaire.
L'extérieur est reconnaissable par ses pans de bois. À l'intérieur, les supports verticaux espacés de plusieurs mètres partent d'un seul bois du sol jusqu'à la charpente ("maisons de bois longs"). Par la suite, la pierre a été employée comme support de base, le bois étant relégué au premier niveau (ou grenier) ou seulement pour la charpente. Cette évolution a été favorisée par une situation économique plus favorable, permettant à la population de financer un matériau plus coûteux, et par le risque d'incendie que couraient les anciennes bâtisses.
Rares sont les maisons que l'on peut voir actuellement qui datent d'avant la fin du XVIe siècle. Le pays ruiné par les guerres de religion se redresse sous Henri IV et semble frappé d'une frénésie de construction, qui s'explique par la brusque augmentation démographique des XVIe et XVIIe siècles. En effet, introduit en Europe par le Pays basque, le maïs, plante américaine, mieux adaptée que le blé, a permis aux Basques de mieux se nourrir, et a fait diminuer les famines.
Le pays basque comprend trois régions, juxtaposées d'ouest en est : le Labourd sur le littoral atlantique, la Basse Navarre au milieu, et la Soule, la plus à l'est, voisine du Béarn.
La maison labourdine
Faite de torchis, elle a des pans de bois apparents, peints le plus souvent en rouge brun. Son orientation traditionnelle est Est-Ouest, avec l’entrée à l’Est, pour se protéger des vents chargés de pluie provenant de l'océan à l’Ouest.
Elle est constituée d’un bloc rectangulaire, parallélépipède long, étroit et haut, qui évolue en fonction des reconversions professionnelles (agriculture vers l’élevage intensif par exemple) ou de l’agrandissement de la famille, donnant ainsi l’aspect dissymétrique final si caractéristique. Elle est surmontée d’une toiture à deux versants en pente douce bien que le climat soit pluvieux, mais la faible pente offre moins de prise au vent, débordant beaucoup à l’est et peu ou pas à l’ouest, avec pignon en façade. Souvent, le toit est plus long d'un côté que de l'autre.
La façade orientale, largement percée avec son porche caractéristique (le lorio), est particulièrement soignée. La porte d’entrée est en général très travaillée, le linteau donnant des informations sur les propriétaires. Il a également souvent une fonction religieuse ; le soleil, souvent représenté, est assimilé à l’œil de Dieu ; le coq, annonciateur du soleil levant, traduit la même croyance.
Le pignon occidental est aveugle, pour se protéger des vents et des pluies.
Le lorio fournissait un abri pour dépouiller le maïs, pour stocker les marchandises ou faire attendre les mulets. On pouvait aussi l'utiliser pour des assemblées de village.
Les volets pleins en bois à barre sont peints de la même couleur que les autres pièces de bois des façades ou de la charpente. Ils sont en général d’un rouge assez foncé dit rouge basque (à l’origine, le sang de bœuf était utilisé pour enduire les pièces de bois, mêlant un aspect rituel à l’aspect pratique - le sang de bœuf était renommé avoir des vertus protectrices contre les insectes et le pourrissement). On trouve également, à partir du XIXe siècle un bleu très foncé, ou un vert profond ; on voit plus rarement du gris ou du bleu clair. Les contrastes de la couleur avec le blanc chaulé des murs confèrent à la façade cette légèreté distinctive et surprenante pour une maison relativement massive et imposante.
La maison de Basse-Navarre
La maison de Basse-Navarre a subi l’influence de la Navarre espagnole (dont elle fit partie jusqu'en 1530) et de la géologie des sols de la région. On trouvera ainsi des maisons tout en pierre, à façade plate (sans encorbellement ni lorio) et sans colombage en bois. La pierre donc a été un des matériaux de base de la construction, mais la présence d’argile (et de briqueteries qui se développent au XVIIIe siècle) a également influencé la physionomie des bâtisses, et la brique plate a été utilisée comme matériau de remplissage des murs.
La maison navarraise est une succession de rectangles de proportion 1 x 2 dont la petite longueur. Elle est à l’origine symétrique et s’est vue adjoindre des dépendances d’une largeur égale au quart de la longueur de la façade initiale.
Ces différents rectangles communiquent entre eux et ont un accès à la façade par des portes de dimensions respectables, à la mesure de la façade (dont la largeur est rarement inférieure à 10 m et jusqu’à 20 m). Ces portes permettaient l’entrée des engins de travail (charrettes de bois, de paille ou de foin). Les murs intérieurs sont aussi épais et imposants que les murs extérieurs.
La porte d’entrée, imposante, entourée de pierres de taille de couleur (grès rose) qui donnent une forme de bouteille à l’ensemble, est surmontée d'une petite fenêtre et d’un linteau qui indique le nom et les qualités du propriétaire. Cette carte de visite est écrite en français, mais l’influence espagnole perce et souvent le mot « año » remplace l’ « année ». Le « N » est souvent inversé et les lettres sont de taille irrégulière sur la même ligne... Il est vraisemblable qu'à l'époque, les tailleurs de pierre basques, connaissant mal le français, faisaient des fautes dans l'orthographe ou la graphie des lettres.
Les fenêtres sont assez petites, et dites « à petit bois » c’est-à-dire à petits carreaux.
étend sur toute la façade dessus du premier étage était utilisé pour mettre à sécher les graines qui serviraient de semences telles que le maïs, le lin, le chabre ou les piments.
La maison souletine
Du fait de sa position géographique à l’Est du Pays basque, à la frontière avec le Béarn, et sur les premières pentes d’altitude des Pyrénées, la maison souletine diffère fortement de ses voisines. Elle subit les influences climatiques de la montagne, économiques et religieuses du Béarn.
Elle n’en demeure pas moins basque, mais en marquant sa différence, comme le dialecte souletin le fait au sein de la langue basque.
La maison souletine est prête à affronter la neige et ses toits sont pointus et à forte pente, souvent terminés par un coyau (nouvel angle de pente) à l’extrémité de la toiture.
La maison n’est plus d’un seul tenant massif comme en Labourd ou en Basse-Navarre, mais peut s’ériger en équerre, en T, ou se répartir en plusieurs bâtiments autour d’une cour, tout comme en Béarn.
Les murs, sans pan de bois, sont en pierre, calcaires ou marnes, ou en galets des torrents se rapprochant ainsi de la maison béarnaise.
La porte d’entrée s’ouvre dans un mur latéral et non plus en façade.
D'après Wikipédia