Christian Bourquin est une belle et bonne âme. Il est socialiste, et cela seul suffit qui devrait convaincre juges, journalistes, électeurs et mon voisin, qui ne vote plus depuis belle lurette, de son absolue honnêteté dans cette affaire de « marchés publics » conclue au profit de son ami - il ne s’en cache pas - , et pour laquelle la Cour de Cassation vient de confirmer sa condamnation en première instance et en appel à deux mois de prison avec sursis. À son dire, celui de Bourquin , qui ne manque pas d’aplomb pour quelqu’un qui a tranquillement tordu et violé la loi, la Cour de Cassation et ses magistrats ne connaîtraient pas leur coeur de métier et les tendres subtilités du Droit. Drapé dans une arrogance d'élu au dessus de lois qu'il invoque pour d'autres que lu même, il maintient impertubablement que les marchés incriminés étaient réguliers sur la forme comme au fond. Autrement dit qu'il n’y a rien à voir dans cette pseudo affaire, qui serait orchestrée par de " dangereux ennemis de la démocratie, de la justice et du droit " . Rien donc qui pourrait l'empêcher de présider la Région dans un entre soi commercialement douteux avec une agence de communication « amie » … Et d'ajouter, en conférence de presse, vendredi matin, à Perpignan, pour bien montrer l’estime qu’il porte à la justice de ce pays : « Je ne vais pas rigoler... je respecte le truc... vous savez ce que je pense de la justice... regardez mes actions au Sénat... et vous verrez qu'il faut quand même limiter les pouvoirs de la Justice … et les contrôler »
Dans un autre pays que le nôtre, la Justice en question aurait demandé des comptes sur ces derniers commentaires et ce Monsieur Bourquin aurait été immédiatement contraint à la démission pour sa condamnation à de la prison, même assortie du sursis. Mais ici, à Montpellier et à Perpignan, il continuera à exercer ses fonctions d’élu avec tous les privilèges liés à sa fonction, pendant qu’à Nîmes ou à Narbonne un « jeune » condamné à la même peine se verra poussé à la porte sans autre considération que celle de bien vouloir aller pointer à Pôle Emploi, au mieux … Il y a des jours comme ça , où l’on comprend que la rage puisse s’emparer des esprits à qui rien, absolument rien, n’est épargné de l’arrogance et du déshonneur dont font preuve certains « puissants » … À ces " sans-rien " là surtout, à tous ces petits condamnés à de la prison avec sursis je pensais écrivant ces quelques lignes ; comme je pensais aussi, la compassion en moins, à tous ceux qui , toujours la morale et la vindicte aux lèvres quand il s’agit du « camp » d’en face, toujours en ces circonstances où leurs « amis » sont pris la main dans le sac, platement se taisent ...