Oui, j’ai eu la PS3 à Noël. Oui, j’ai eu FF 13 et FF 13-2. Mais non, je n’y ai pas encore joué pour la simple et bonne raison que j’étais trop occupé sur FF 8. Après un Final Fantasy 7 absolument épique, Squaresoft devait placer la barre haute pour répondre dignement à l’attente des fans d’une saga à la renommée désormais mondiale. Squaresoft nous livre le second volet PS1 de sa licence en 1999 et il est difficile de ne pas succomber au charme qui s’opère dès les premières minutes de jeu.
Amour, guerre et sorcellerie
Après la superbe cinématique d’introduction sur le mémorable thème Liberi Fatali, vous incarnez Squall Lionheart qui se réveille à l’infirmerie. Ce jeune homme fait partie des étudiants en lice pour décrocher le diplôme du Seed (mercenaires d’élite) de la BGU (Balamb Garden University) où il suit une formation militaire.
Peu après sa nomination en tant que Seed avec ses camarades, il fera la rencontre de Linoa Heartilly. Cette jeune femme fait partie de la résistance qui tente de freiner l’invasion grandissante de l’armée Galbadienne. Squall sera amené à aider cette dernière mais sa mission prendra une ampleur des plus inattendus.
Avec son histoire complexe et pleine de rebondissements, FF 8 succède à son grand frère avec maestro sur les plans de l’univers et du scénario. Bien que Manichéen avec ses héros se trouvant pour but de vaincre le mal, le jeu parvient à amener les éléments clés de son scénario de façon si judicieuse que l’on ne peut que saluer le spectacle qui nous est offert.
Vos compagnons de route sont plus charismatiques les uns que les autres. Mais de Zell le bagarreur, Quistis le congélateur, Irvine le séducteur, Selphie la joyeuse ou la troupe loufoque de Laguna, c’est le coupleSquall/Linoa qui retiendra l’attention. Souvent décrié pour son romantisme exacerbé, j’ai personnellement apprécié cette histoire d’amour entre deux êtres que tout oppose.
Si cette alchimie fonctionne à tous les coups et reste assez classique, il est intéressant de voir comme Squall va s’ouvrir grâce à l’amour, un thème récurrent dans toutes ses formes dans Final Fantasy. Il souffre du complexe du hérisson, à l’instar de Shinji dans Evangelion: il craint de nouer des relations fortes avec qui que ce soit mais Linoa va parvenir à étioler ses barrières. La tendresse et l’amour de ces héros est l’un des principales attrait du soft.
Les associations, les G-Forces et le level-up : toute une histoire…
FF8 marque enfin l’heure du renouveau pour une Saga qui s’était jusqu’alors cantonné à un système d’attribution de job (FF 1,2,3 sur NES et le 5 sur SNES) ou de classe bien défini (FF4, 6 sur SNES et 7 sur PS1) avec du level-up classique à la clé. On vous propose dorénavant un nouveau menu, le système des associations. Mais faisons tout d’abord le tour des réjouissances…
Ici, le level-up pourrait bien vous être fatal en début de partie : en effet, les monstres ont eux aussi la possibilité de monter en niveau. Pour peu que vous ne possédiez pas les bonnes magies et/ou capacité au moment adéquat, un monstre a priori facile à vaincre pourrait prendre des airs de mini-boss. Il vous sera conseillé de transformer vos adversaires en carte grâce à la capacité du même nom de votre G-Force Golgotha. Ceci vous permettra de récupérer des PDC (Points de compétences destinés aux G-Forces) sans gagner d’expérience.
Les chimères/éons deviennent des G-Forces. Lorsque vous faites appel à elle, après le chargement de votre barre ATB, une seconde apparaît en bleu. Le temps que celle-ci soit chargé, les HP de votre G-Force se substituent aux vôtres. Ces dernières peuvent donc être mises KO en combat, ce qui ne vous prive cependant pas des capacités qu’elles vous accordent.
L’ensemble de vos capacités Actives (Magie, Voler, Objet, Carte, ect…) et passives (Bonus Vigueur, Boutique dans le menu, Créa-Magie ect…) passent par les PDC attribués à vos G-Forces. Il vous faudra choisir quelles sont les capacités susceptibles de vous être utiles lors de votre aventure afin de les rendre disponibles dès que les PDC nécessaires à son utilisation sont atteints. Certaines G-Force possèdent des capacités qui leurs sont propres, il vous faudra donc les associer à vos héros avec une certaine rigueur pour exploiter au mieux le potentiel de vos troupes.
Les magies ne se gagnent plus en montant de niveau mais en les volants. Les PM n’existent plus, il vous faudra piller vos adversaires ou les puiser dans des sources de magies. Vos capacités peuvent vous permettre d’en créer à partir d’objets de votre inventaire. Vous ne pouvez posséder que 100 exemplaires de chaque magie. Les magies sont à associer à vos caractéristiques. Pour vous simplifier la tâche, sachez que vous pouvez utiliser le sous-menu optimisation dans le menu association afin d’avoir un héros boosté en Attaque, en magie ou en défense.
Les combats ne rapportent plus de Gils ! Vous êtes payé avec une solde en fonction du nombre de vos pas. C’est la rémunération Seed. Elle varie en fonction de vos résultats à l’examen du Seed au CD1, aux questionnaires disponibles dans le menu ou via certaines de vos actions. FF 8 n’a donc pas été avare en termes de contenus, rien de bien difficile même pour les néophytes : suivez attentivement les instructions de Quistis. Sinon, le menu aide est fait pour vous.
Gameplay, chara-design et cinématiques
FF 8 a voulu trancher avec ses prédécesseurs en nous proposant un chara-design réaliste. Fini le côté Chibi ! Les couleurs champêtres et industrielles laissent place à un mélange d’Europe futuriste et mystique (Deling City et son arc de triomphe qui rappelle celui de Paris, la tombe du roi inconnu) qui se prête plus à l’ambiance du titre.
Vous vous déplacez comme à l’accoutumé sur une mappemonde encore plus travaillée et belle que dans FF7. Vos moyens de déplacements ne changent presque pas : train, voiture, Vaisseau, bateaux… les villes se composent d’arrières-plans 3D somptueux dans lesquels vous progressez sur plusieurs écrans. Il est possible d’interagir, de rentrer dans les maisons, de faire de nombreuses quêtes annexes (G-Force, boss secret…).
Les phases de combat connaissent quelques améliorations qui sont les bienvenues. Vos ennemis ne se contentent plus de se volatiliser après un combat, mais défaillent avant de mourir, puis disparaissent. Les limit Breaks sont toujours présentes mais se déclenchent à la condition d’avoir vos HP bas ou après l’utilisation du sort Aura. Celles-ci sont déblocables à partir de magazines ou d’objets, voire en fonction de vos armes.
Les affrontements sont dynamiques et fluides, on regrettera cependant que la capacité « voler » soit si longue à exécuter. Ajoutons que les combats aléatoires sont nombreux, ce qui peut vite lasser en début de partie. Seul Squall bénéficie d’une commande spéciale : en appuyant sur R1 au bon moment, vous décuplerez les dégâts faits à vos adversaires. Les G-Forces bénéficient toujours de splendides cinématiques, même si leur utilisation se révélera être quasiment nulle.
Enfin, les cinématiques poussent l’exploitation de la PS1 à son maximum. On est immédiatement frappé par la qualité grandissante de ces dernières, déjà impressionnantes dans FF 7. Seul regret : les OST. Quelques thèmes marquent, mais rien de bien exceptionnel.
Final Fantasy 8 marque donc l’heure du renouveau pour une série qui avait déjà amorcé cette envie sur FF 7. Plus mature, plus sombre et innovant que ses prédécesseurs, FF 8 reste un jeu qui s’apprivoise tant est si bien que l’on suive les tutoriaux d’association. Un must have, définitivement. Je lui donne 8 Gunblade sur 10 !