C'est un peu comme Hitler jeune, quand il était peintre. Je ne compare pas Dieudonné à Hitler, mais le présent au passé. Cette phrase de Sartre me trottant dans la tête : "L'existence précède l'essence". Cette existence comme une ornière dans laquelle se rigidifient nos opinions, notre petite doxa, notre weltanshauung. Le papier peint de cette chambre dans laquelle nous nous sommes si confortablement enfermés tout seuls et qui est notre seule et unique réprésentation du monde.
C'est un peu aussi comme un ami qu'on a perdu et qu'on se dit que c'est dommage, que les routes ses sont tracées, les choix faits, irréversibles car constitutifs de ce que nous sommes devenus, figés en des figures grimaçantes taillées dans le granit du temps. Nous qui nous croyions si malléables.