La lutte contre les déserts médicaux se dote d’une cabine de télésanté

Publié le 24 janvier 2014 par Pnordey @latelier

Que ce soit dans les pays développés comme dans les pays en voie de développement, l’accès aux soins pourrait être favorisé par la télésanté. Exemple d’une cabine de télésurveillance agréée.

La télémédecine apparait-elle toujours comme une solution fiable pour résoudre les problèmes de déserts médicaux ? En France, c’est en tout cas ce qu’estime la Ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, qui a fait du développement de ce genre de technologies une de ses priorités, il y a un peu plus d’un an, dans le cadre de son pacte territoire santé. Et c’est également l’avis de Franck Baudino, médecin, qui explique que, selon lui, “les nouvelles technologies sont à terme une solution efficace”. Preuve en est, celui-ci s’est associé avec Laurent Filippi, entrepreneur, afin de mettre au point une cabine médicale permettant le suivi des patients à distance. Celle-ci, portant le nom de Consult-Station et développée par H4D pour Health For Development, pourrait offrir un environnement médicalisé aux patients et aux médecins aussi bien des pays “riches” que des pays en voie de développement "tout en respectant le cadre stricte des agences régionales de santé et des directives sur la télémédecine".

Trois cabines pour le prix d’une

Mais pour cela, la cabine se présente sous trois formes différentes. La cabine la plus simple permet un check-up de 10 minutes avec mesure du poids, de la taille, du pouls etc… Deux tickets sont ensuite délivrés au patient, un pour lui et un pour son médecin, avec les identifiants permettant d’accèder aux données recueillies et stockées dans une banque de données agréée sur le site jemesurveille.com. La seconde forme est relativement similaire, mais inclut en plus un eléctrocardiogramme. “Quand la première s’adresse principalement aux maisons de retraite, la seconde intéresse plutôt les cliniques, l’objectif étant de s’intégrer au parcours de santé”, continue Franck Baudino. Enfin, la troisième cabine imaginée par les deux créateurs permet un véritable échange via visioconférence avec un médecin. Elle comprend aussi bien un stéthoscope (pour les données cardiaques), un otoscope (inspection du conduit auditif), un dermatoscope (pour les problèmes de peau), ainsi que différents capteurs et oxymètres. Toujours selon Franck Baudino, “cette dernière aurait pour principales cibles les collectivités territoriales et même les entreprises”.

Conserver l'identification médicale

On peut se demander toutefois pourquoi utiliser un tel support ? Selon le médecin, si l’on s’appuie sur l’aspect purement scientifique, “l’intérêt de celui-ci réside dans la maîtrise de l’environnement permettant l’analyse et l’ajustement des données recoltées”. Mais surtout c’est le point de vue social qui importe à Franck Baudino : “la cabine permet une réidentification d’un lieu médical, ce qui est extrêmement important pour le patient, mais elle permet également de conserver la confidentialité entre patient et médecin.” Un moyen efficace donc de “rompre l’éloignement sanitaire, puisque la notion de proximité devient galvaudée” ajoute-il. Et peut être aussi de donner un coup de pouce nécessaire au pacte territoire santé dont les résultats resteraient particulièrement mitigés. En effet, celui-ci dont le but était d’attirer de jeunes médecins via une meilleure couverture sociale et une rémunération de 3640 euros pendant 1 an dans des zones dites de “désert médical” peine encore  à trouver preneur dans certaines régions.