Wende's 'Last Resistance Berlin Sessions Clubshow', is back on tour!
Après avoir, en octobre 2013, rempli les salles chez Willem-Alexander Claus George Ferdinand, le spectacle s'exporte, c'est l'AB qui inaugure une nouvelle série de représentations.
Un club peuplé, à forte majorité, de citoyens dont le véhicule arbore een gele kentekenplaat suivi des lettres NL.
Avec JP et quelques autres égarés, on devait être une quinzaine d'étrangers!
Aux Pays-Bas, Wende Snijders est une vedette, celle qui commença sa carrière comme étant un chantre de la Chanson Française de qualité ( Piaf, Brel, Bécaud, Barbara, Ferré...), un Edison in de categorie Luisterlied/Kleinkunst, passe au néerlandais en 2007 ( De liedjes uit Het Verschil) pour pivoter vers le vocable shakespearien en 2009, 'N°9', de entertainer, elle devient singer/songwriter.
'Last Resistance', sorti en 2013, est le second album chanté en anglais!
Pas d'avant-programme, t'as le temps d'admirer l'arsenal d'instruments sommeillant sur le podium, un double set de batterie, cinq/six claviers, quelques guitares et basses, deux ou trois jeux d'effect pedals, un keytar, un piano, glockenspiel, xylophone miniature sans oublier de mentionner un jeu de lumières digne d'un concert de Sting... la question demeure, à combien seront-ils sur scène?
Réponse vers 20:35', à quatre!
Effets lumineux aveuglants, quatre personnages fringués de noir, une entrée en matière pour le moins spectaculaire et éblouissante, sur fond fingersnaps, Wende entame un spoken word acide sur drumming martial et sons électro massifs, la guitare lacère cet inquiétant et convulsif 'Ask the tree'.
Déjà une méchante gifle en pleine poire.
Les artificiers, probablement, Thijs Lodewijks ( basse) - Maarten van Damme ( guitares) et Dave van den Dries ( drums), des mecs ayant travaillé avec quelques grands noms bataves tels, Stevie Ann, Waylon, Abel, Rosemary's Son, Time Bandits, DishKing.. changent constamment d'instruments, ainsi Maarten s'amuse avec le keytar, un synthé puis le piano pendant la deuxième salve, l'electro /trance track ' Black Feather', pendant lequel le timbre de Wende se rapproche, étonnamment, de celui d'Annie Lennox, alors que musicalement la plume voltige dans un univers Moloko.
Le fragile trip hop 'Nude' sera plus lymphatique et décoré de quelques lignes de guitare exaltées.
Ah, le titre t'interpelle... I feel nude when I'm in front of you... une mise à nu en clair obscur!
'Bohemia' introduit par une batterie remuante n'a pas trouvé place sur l'album, il hante la veine classic rock à la hollandaise, style Anouk.
Elle se faufile derrière le piano pour 'Ritual', quelques notes de Grand Piano auxquelles succèdent une séquence de bruitages frelatés, d'une voix gothique/mélodramatique ( cf. Kate Bush/ Regina Spektor) elle ponctue son désarroi.
Derrière toi, Veerle, une jolie rouquine, grelotte et clôt les paupières .
Virage dance avec 'The Garden', un jardin où on a cru voir batifoler une certaine Goldfrapp et Fraulein Ellen Allien.
Maintenant lorsqu'on te dira que l'album a été produit par Nackt ( Apparat), tu risques de comprendre le parallèle.
Enchaînement sur la bombe 'Do Berlin', à la croisée Grace Jones/ Skunk Anansie avec quelques appels du pied vers le beau David Bowie, époque Berlin, justement!
Charles Taylor, ça vous dit quelque chose?
Un joueur de foot?
Euh, on lui reproche quelques peccadilles à ce charel, président du Liberia de 1997 à 2003... aide et complicité de meurtres, viols, esclavage sexuel, tortures en tous genres, recrutement d'enfants soldats.., c'est lui qui m'a inspiré la comptine 'Pretty little diamonds' que vous allez fredonner avec moi.
L'horreur transformée en sucre d'orge!
Une berceuse, OK?
'Not today, you are mine', avant le titletrack aux riffs de guitare destinés au prochain David Lynch, ' Last Resistance', chanté à la manière de Nick Cave.
T'avais pas remarqué le gong tout à fait à droite sur le podium, tu l'entendras pendant l'angoissant 'Threat of Happiness' qui voit la jolie Juffrouw Snijders transformée en Japanese Butoh artist tandis qu'elle roucoule comme une P J Harvey aliénée.
Impressionnant!
Le fleuri 'Roses in June' et son refrain accrocheur, de l'album précédent, mixe disco pop et electro beats.
Le titre le plus poppy de la soirée malgré un final énervé.
Comment définir le faustien 'Devil's Pact'?
Du techno/gospel... on peut te dire que le truc déménage comme les meilleurs Skip and Die.
Ce titre achève le set normal, la colonie orange en extase quémande un bis!
Elle sera exaucée, l'expressif ' Dragon's tongue' poursuit sur le sentier dance, Wende , seule au piano, terminera par une valse/ slaapliedje au titre explicite 'Goodbye'.
Un concert passionné et passionnant!
Photos: JP DANIELS