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10. Vampire Weekend - Step
“Every time I see you in the world, you always step to my girl”. C’est ainsi que Vampire Weekend a signé son retour en grande pompe. Retrouvant à l’occasion le clavecin qu’ils avaient remis au goût du jour dès le premier album, le groupe s’amuse à mélanger des instruments classiques avec des effets beaucoup plus modernes dont on ignorait leur intérêt pour ces derniers comme l’Auto-Tune. Ce retour surprenant et bouleversant n’est pas atténué par des paroles floues où d’innombrables références sont balancées. Mais d’Angkor Wat à Dar es Salaam en passant par San Francisco, c’est la beauté toute simple de ce morceau basé sur quelques notes de piano qui nous touche.
Issu de l’album : Modern Vampires Of The City Label : XL Recordings
09. Yeah Yeah Yeahs - Sacrilege
Sans aucun doute la plus grosse déception de l’année. Yeah Yeah Yeahs c’est un disque tous les trois/quatre ans, autant dire que l’attente est grande! Surtout, Yeah Yeah Yeahs, c’est une carrière irréprochable. Alors quand on a écouté Mosquito on était un peu gêné à l’écoute de certains titres… Heureusement on peut encore compter sur eux pour nous sortir une ou deux grandes chansons comme c’est le cas avec Sacrilege. Le coup de foudre n’a pas été immédiat, d’abord sympathique à sa sortie, cette composition s’est révélée petit à petit. Avec son groove lancinant, l’alchimie des guitares presque savantes qui surviennent comme des lames tranchantes, on finit par être conquis. Mais que serait ce morceau sans sa conclusion? Sacrilege n’est finalement qu’une longue montée qui se termine en apothéose avec ce final étonnant où des chœurs gospel viennent conclure, dans un moment des plus épiques, ce premier single occulte et envoûtant à vous en coller des frissons dans la nuque.
Issu de l’album : Mosquito Label : Interscope
08. La Femme - Sur la planche 2013
Paru à l’origine fin 2010, on profite de la version 2013 pour le glisser dans notre top histoire de célébrer une nouvelle fois cet hymne. Sur un rythme frénétique, le quintet balance entre surf music et ambiance paranoïaque, une chanson singulière qui ne nous rappelle rien de connu en France. Au-delà de son originalité, Sur la planche possède une énergie sans pareille. La grosse caisse simpliste bat à la chamade, tandis que la chanteuse se contente de quelques bons mots répétés à l’envie. Joué à toute vitesse, ce morceau en devient presque punk, presque abrutissant. Tout comme l’album que l’on considère comme le meilleur album de 2013, Sur La Planche mérite lui, le meilleur titre Français de cette année voire de ce début de décennie?
Issu de l’album : Psycho Tropical Berlin Label : Barclay / Universal
07. Kanye West - Black Skinhead
Le blockbuster My Beautiful Dark Twisted Fantasy prenait la forme d’un album pop grandiloquent et ambitieux. West a frappé un grand coup avec son contraire Yeezus. Lorgnant du côté de Death Grips en beaucoup plus gentil, on retient surtout l’extrême noirceur de Black Skinhead. Saturé, agressif, ce titre tribal montre un nouveau Kanye West insoumis, qui n’a pas peur de partir au combat. Entre les voix chamaniques et les percussions qui envahissent l’espace, le patron du rap US dévoile un flow violent et dévoué qu’on n’avait pas encore entendu chez lui. Sans cesse en train d’explorer de nouveaux chemins et en évitant toute concession, il est certain que Yeezus a gagné encore un peu plus de fanatiques qui attendent son prochain album à paraitre en 2014 comme le messie.
Issu de l’album : Yeezus Label : Roc-A-Fella / Def Jam
06. Justin Timberlake - Mirrors
Sur son dernier album, parmi toutes les chansons néo-soul alambiquées il y a Mirrors ou le pont parfait entre le style développé sur ses deux premiers disques et The 20/20 Experience. Débutant sur une guitare très cheesy, elle laisse très vite la place aux synthés et au beatboxing de Timbaland dont on reconnait sa production, nous rappelant alors les nombreux classiques qu’ils ont laissés derrière eux jusqu’ici. Avec Mirrors, cette alliance, qui est une véritable machine à tube, en produit un de plus, peut être pas le plus grand mais suffisamment de quoi le faire rentrer dans le panthéon. Ce qui est étonnant dans ce single c’est bien sûr sa longueur, une durée peu courante chez ces grosses stars FM destinés à tourner en boucle sur toutes les radios. Bien sûr ce discours est quelque peu biaisé à l’heure où l’on écoute plus de musique devant son ordinateur plutôt que sa chaine. Cependant, Il fait tout de même preuve de culot avec cette composition complexe où la fin, indissociable de son début est justement la plus belle partie du titre. Car c’est justement vers 4 minutes 30, lorsque les synthés laissent place à l’orchestre de violons, que le jeune Justin rejoint le nouveau Timberlake. Plus humble, la conclusion, qui voit un ensemble de chant se répondre les uns aux autres sur un piano discret, nous colle des frissons. Incroyable tour de force, Justin Timberlake finit ici sa mue et tue l’éternel adolescent qui transpirait jusque là dans sa musique pour devenir un homme émancipé.
Issu de l’album : The 20/20 Experience Label : RCA
05. Drake - Hold On, We're Going Home (Feat. Majid Jordan)
Ce qui marque sur Hold On, We're Going Home c’est son intro. La rythmique qui accompagne la chanson sur toute sa durée fait mouche. Typiquement, c’est le genre de chanson qui, lorsqu’elle passe en soirée, attire votre attention, vous la reconnaissez et il est difficile de rester insensible face à ce mix entre R’n’B et pop. Il nous avait habitué à des compositions beaucoup plus rap et aux punchlines brillantes. Ici, il laisse son côté poetic lover prendre le dessus. Sirupeuse, Hold On, We're Going Home l’est du début à la fin mais évite de basculer dans la niaiserie. Malgré les paroles qui auraient pu facilement tomber dans le ridicule, lorsqu’il clame “You're the girl, You're the one, Gave you everything I love, I think there's something, baby” on est prêt à le croire. Lorgnant avec brio vers ce que Michael Jackson a fait de mieux, on est certain que s’il avait sorti un titre de cet acabit, le monde serait sûrement à ses pieds.
Issu de l’album : Nothing Was The Same Label : OVO Sound, Young Money, Cash Money, Republic
04. The Knife - Full Of Fire
Pour leur grand retour, The Knife a signé une fresque Electro / Dance / Expérimentale longue de 9 minutes. Après le très pop Silent Shout, Karin et Olof Dreijer ont laissé tomber les couplets et les refrains au profit d’une longue montée où la rythmique est sans cesse malmenée. Peuplés de sons dissonants, la chanson qui ne faiblit jamais finit par nous avoir et on se laisse prendre au jeu du duo qui a réussi à faire quelque chose de neuf en 2013. Sur une musique parfois dérangeante mais toujours excitante, Full Of Fire évoque les différences ainsi que les plaisirs des hommes et des femmes, parfois tabous, dans la société actuelle. Dévoilé fin janvier ce titre annonçait la couleur de Shaking The Habitual sorti 3 mois plus tard : un gros foutoir conceptuel mais euphorique. Bordélique mais terriblement excitant les Suédois ont signé avec ce single le tube le plus étrange de cette année.
Issu de l’album : Shaking The Habitual Label : Rabid
03. Deerhunter - Monomania
La chanson Monomania, c’est d’abord un live au Late Night with Jimmy Fallon, là où Bradford Cox et sa bande ont signé leur retour. On découvre le chanteur grimé en Connie Lungpin, alter Ego rock’n’roll et Ramonesque, la bouche en sang et deux doigts en moins entourés dans des bandages ensanglantés et grossiers. La décharge est violente, jamais le groupe n’avait été aussi bourrin, la mise en scène brillante voit la caméra suivre un Cox l’air hagard filer dans les coulisses du Late Night. A la fois désabusé et sonné par sa prestation. Deerhunter ne faisait finalement qu’annoncer le cap très rock et très crade à venir. Mais la chanson titre reste le morceau phare de ce disque, Cox exploite ses thèmes préférés (l’amour, la mort) avec une plume toujours aussi poétique avant de conclure dans un final apocalyptique long de 3 minutes (la chanson n’en dure que 5). L’artiste hurle alors à la mort en répétant jusqu’à l’épuisement « monomania » dans un déferlement de guitares. Cette salve à la fois punk et rock montre un groupe plus hargneux que jamais. On les savait magnifique dans les chansons douces, ils ne le sont pas moins lorsqu’ils laissent parler la fureur qui est en eux.
Issu de l’album : Monomania Label : 4AD
02. Kurt Vile - Wakin On A Pretty Day
Il y a des évidences comme celle-ci qui nous font tomber des nues. Bon dieu que c’est long mais que c’est bon… L’incroyable tour de force dont fait preuve Kurt Vile ici est ce naturel qui découle durant toute la chanson, jamais 10 minutes nous avaient paru si courtes. Parcouru d’un certain flegme et d’une sérénité à toute épreuve, l’homme de Philadelphie balance des solos de guitares avec un naturel forçant le respect. Véritable guitar hero à la cool, on suit Kurt dans cette longue ballade ensoleillée. Cet hymne à la contemplation semble avoir été écrit pour nous accompagner sur la route, à regarder les nuages défiler ou encore pour les réveils par un grand soleil printanier. Encore une fois c’est l’alchimie entre les guitares qui nous envoûtent, tout y est fluide, aérien tandis que la lead vient casser la routine avec des solos placés ici ou là. Leçon de songwriting, Kurt Vile compose une chanson intemporelle rappelant autant les grandes heures des 70’s que le style des 90’s.
Issu de l’album : Wakin On A Pretty Daze Label : Matador
01. Arcade Fire - Afterlife
Déjà 1er du top chansons avec The Suburbs il y a 3 ans, Arcade Fire enfonce le clou. Si cette dernière était une magnifique chanson sur le début d’un amour dans un monde qui s’écroule, Afterlife est la célébration de la fin. Encore une fois, la grandeur d’Arcade Fire est de réussir à mélanger des sentiments contradictoires. Sur un rythme dansant, les Montréalais réussissent à exprimer cette forme de mélancolie épique dont ils sont les maîtres depuis leur premier album. Ne sachant plus vraiment s’il faut danser, pleurer ou les deux en même temps, Afterlife a l’allure d’une fête d’enterrement. Bien que le début soit timide, le gimmick est imparable et le dévouement prend vite le dessus face au son qui gagne en ampleur au fil des minutes. L’arrivée des cuivres graves mais entêtant en est le feu d’artifice final qui finira par nous faire rejoindre leur cause. Après 10 ans de carrière, Afterlife est la preuve qu’Arcade Fire a su maintenir la flamme sacrée, d’un groupe qui aura gagné l’amour de son public toujours plus nombreux et dont la ferveur, n’est plus à prouver depuis bien longtemps.
Issu de l’album : Reflektor Label : Merge