OLYMPIE (Grèce)

Publié le 24 janvier 2014 par Aelezig

La cité ancienne s'étend près de la nouvelle. On y allume toujours la flamme olympique quelques mois avant la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques d'hiver et d'été.

Le site semble avoir été occupé de manière continue depuis le début du IIIe millénaire avant JC. Olympie était un sanctuaire, dédié à Zeus, et non une ville, uniquement habité par le personnel des temples et les prêtres du culte. Et c'est sous l'égide de Zeus que se tenaient les Jeux, tous les quatre ans à partir de -776 ! C'est la date officielle de début, mais il est probable qu'il y en ait eus auparavant.

A l'origine, le sanctuaire d'Olympie aurait été fondé par les Achéens, peuple qui dominait la région. Puis ils furent chassés au début du VIe siècle avant JC par les Eléens qui venaient de la Grèce centrale. Les Eléens faillirent perdre à leur tour Olympie au profit des premiers occupants. Après des luttes sanglantes, ils reprirent le contrôle du sanctuaire et des Jeux, qu'ils conservèrent sans discontinuer jusqu'à la dernière célébration en 393. A cette époque, les occupants romains (ils étaient arrivés en -146), convertis au christianisme, les déclarèrent païens et les interdirent.

Le site est assez grand et de nombreuses ruines nous évoquent la vie du lieu sous l'Antiquité.

Le temple de Zeus :

Il fut érigé en -470 et -456. Il subit plusieurs catastrophes, notamment un incendie vers -426 et un tremblement de terre un siècle plus tard, qui le détruisit. L'ensemble du site a été retrouvé enfoui sous une couche d'alluvions de plusieurs mètres d'épaisseur. Les deux frontons du temple abritent des scènes mythologiques sculptées. La plus grande, au centre, mesure 3,15 mètres. Des plaques situées aux extrémités supérieures des porches intérieurs représentaient les douze travaux d'Héraclès (fils de Zeus, considéré comme fondateur des Jeux Olympiques dans la mythologie).

Le temple de Zeus abritait l'une des anciennes sept merveilles du monde, la statue chryséléphantine (or et ivoire) de Zeus, décrite par Pausanias, célèbre géographe de l'Antiquité. Elle mesurait 12,75 mètre de haut.

Le Bouleuterion  :

De plan rectangulaire, c'est là où siégeait le sénat olympique (autorité supérieure des Jeux). C'est également à cet endroit que les concurrents prêtaient serment.

Le temple d'Héra :

Consacré à Héra, il abritait la table sur laquelle on plaçait les couronnes préparées pour les vainqueurs.

La palestre :

C'est l'école de lutte, où tous les compétiteurs étaient obligés de s'entraîner un mois avant les Jeux. Les athlètes se dépassaient en l'honneur des dieux. L'exercice physique avait une place importante dans la civilisation grecque car perfection morale et excellence physique allaient ensemble.

Le Prytanée :

C'est le lieu où les vainqueurs des Jeux étaient reçus et se divertissaient. Il y a aussi de nombreuses infrastructures sportives (bains et thermes). Le village olympique en somme...

La villa de Néron, construite par l'empereur du même nom (il accède au trône en 54).

Le stade, bien sûr...

Et d'autres choses encore...

En 1723, un moine bénédictin demande à l'archevêque de Corfou de rechercher et fouiller les sites olympiques, mais on ne donnera pas suite. Le site est finalement redécouvert en 1766 par Richard Chandler, helléniste et archéologue britannique. Les fouilles commencent réellement en 1829. La plupart des bâtiments étaient recouverts d'une épaisse couche de sédiments dus aux nombreux débordements des rivières Alphée et Cladée. Des tremblements de terre avaient contribué à la destruction d'un grand nombre d'édifices.

La flamme olympique d'aujourd'hui rappelle l'allumage d'un foyer lors de l'ouverture des Jeux antiques. Devant les ruines du temple d'Héra, des actrices jouent le rôle de prêtresses et procèdent à l'allumage de la flamme à l'ancienne : en utilisant les rayons du soleil sur un récipient en miroir.

C'est évidemment un lieu à voir en Grèce. En tant que berceau des si célèbres Jeux qui enthousiasment encore le monde entier après des millénaires... le lieu est émouvant.

Visité en 1992.