Selon un sondage de l’institut Ifop sur les perceptions et les comportements des Français en matière d’aventures extra-conjugales publiée ce mois-ci, nos compatriotes seraient plutôt très tolérants en matière d’infidélité.
Ce sondage qui a été pratiqué sur un échantillon de 804 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus nous en apprend davantage sur l’évolution des comportements sexuels des Français.
En France, l’infidélité est loin d’être une pratique marginale… Les résultats français de l’Observatoire européen de l’infidélité montrent au contraire une banalisation des comportements extraconjugaux dans une société française où plus d’un homme sur deux (55%) et près d’une femme sur trois (32%) admettent avoir déjà été infidèles au cours de leur vie soit des niveaux nettement supérieurs à ceux qu’on pouvait observer chez les hommes (30%) et les femmes (10%) au début des années 70.
Dans le détail des résultats, on observe que les catégories les plus âgées (66% des hommes de plus de 50 ans) et les plus aisées (53% des hommes CSP+) de la gent masculine se distinguent par une plus grande expérimentation des comportements extra-conjugaux. Mais si on adopte une vision plus large de l’infidélité – au-delà de la transgression du seul principe d’exclusivité sexuelle –, la proportion de Français s’étant livrés à une forme d’extra-conjugalité est encore plus élevée.
Si l’on ne s’en tient qu’aux actes impliquant un contact physique, c'est près d’un Français sur deux (46%) qui a déjà embrassé quelqu'un d’autre que son partenaire. Et ils sont aussi nombreux (50%) à admettre s’être déjà livrés à un jeu de séduction à caractère adultérin, sachant que 30% d’entre eux sont allés jusqu’à échanger des messages coquins (ex : sms). Naturellement, si l’on prend en compte les formes d’infidélité « psychique » ou « fantasmatique », les scores sont encore plus élevés. Ainsi, trois hommes sur quatre (76%) et 2 femmes sur 3 (67%) ont déjà rêvé de faire l’amour avec quelqu'un d’autre que leur partenaire et un tiers des Français (32%) a déjà eu un rapport en pensant à une autre personne que son partenaire.
Un Français sur deux (49%) déclare d’ailleurs avoir été lui-même victime d’infidélité : les femmes étant un peu plus nombreuses (53%) que les hommes (45%) à penser à avoir été trompées par un de leurs conjoints.
Les victimes d’aventures extraconjugales s’avèrent en surnombre dans certains pans de la population comme les habitants de la région parisienne (66%), les femmes actuellement célibataires (63%) et celles appartenant aux catégories supérieures (68% chez les cadres, indépendantes ou professions intellectuelles supérieures).
Tendant à croître avec l’âge et le nombre de partenaires sexuels rencontrés au cours d’une vie, la proportion de personnes ayant été trompées est ainsi particulièrement élevée chez
les femmes de plus de 65 ans (62%) et chez les personnes affirmant une part d’homosexualité (61% chez les bis et les homosexuels).
Où commence l’infidélité ? Si les Français s’accordent sur ses limites en termes de relations physiques, ils sont plus partagés sur sa délimitation en termes d’exclusivité « psychique » ou sentimentale.
Un certain consensus se dégage en effet autour de l’idée que l’infidélité commence avec un contact physique avec une autre personne que son partenaire et ceci qu’il s’agisse de relations sexuelles – régulières (88%) ou exceptionnelles (85%) – mais aussi d’échanges buccaux (62%) ou bucco-génitaux (84%) : 2 femmes sur 3 estimant ainsi qu’ « embrasser, c'est tromper ».
L’avis des Français sur les autres formes d’extra-conjugalité est en revanche plus partagé : si 57% d’entre eux considèrent qu’échanger des messages coquins est une forme
d’infidélité, ils sont moins d’un sur deux à le penser pour ce qui est des jeux de séduction (45%) ou de fantasmes comme le fait de faire l’amour en pensant à une personne que son partenaire (41%).
Une majorité de Français (68%) croit encore possible de rester fidèle toute une vie à la même personne, leur nombre a sensiblement baissé depuis le milieu des années
70, et ceci tout particulièrement dans la gent féminine où il est passé de 86% en 1976 à 69% en 2014.
On observe aussi la progression de l’idée selon laquelle « il est possible d’aimer quelqu’un tout en lui étant infidèle » : près des deux tiers (63%) des Français vivant actuellement en couple partagent ce point de vue, contre 53% en 2010. Notons toutefois que la plupart d’entre eux ont un avis nuancé sur le sujet : 44% considérant que « cela dépend des circonstances ».