J’ai acheté du ‘chocolat’ chez Lidl. Ok ! Action banale ?
Je continue mon voyage dans le magasin et j’arrive à la caisse. Une cliente n’était pas d’accord sur le prix facturé, et la caissière, au bord des larmes, était prise en sandwich entre cette cliente qui essayait de gagner 3 centimes sur son paquet de 300 couches, la patronne qui lui disait d’aller plus vite, et les clients qui râlaient (c’est vrai, quoi… j’ai bien attendu 3 minutes à la caisse… c’est inadmissible…!)
Ca y est, c’est mon tour. Machinalement, le regard vide, la caissière accomplit sa mission dans la plus robotique froideur. J’essaie de lui sourire… rien ! Il faut faire vite, les clients attendent, la patronne surveille… Je demande : ‘Vous avez le droit d’accepter les pourboires ?’ Le temps s’arrête… Une lumière de vie s’allume dans son regard, quelqu’un lui a parlé. Les quelques centimes que je lui laisse mettent l’esclave en joie et finalement, même si j’avais acheté 5 tablettes en laissant le même pourboire, ça me faisait toujours moins cher qu’une seule tablette de chocolat équitable.
Je sors enfin pour goûter ce que je viens d’acheter… ça n’a le goût de rien, et ça fait mal au dents. Je regarde plus précisément les ingrédients : 30 % de cacao ! Je regarde attentivement l’emballage : malgré les gros carreaux de chocolats de la photo, il n’y a pas écrit ‘chocolat’. Malgré la fleur de la photo, il n’y a pas écrit ‘bio’. Malgré le logo pour soulager les consciences, il n’y a pas écrit ‘équitable’.
Je réfléchis quelques instants : j’ai acheté un produit mauvais en goût, mauvais pour ma santé, mauvais pour l’environnement, qui favorise l’esclavagisme des producteurs de chocolat en Côte d’Ivoire et celui de la caissière qui vit au coin de ma rue.
Alors j’ai tout compris : payer la nourriture à sa vraie valeur, ça n’a pas de prix ! Et tant pis si mon budget alimentation représente 75 % de mon RSA : je n’irai plus chez Lidl !