" Pourquoi les agriculteurs sont-ils subventionnés ? Voilà la question à laquelle a répondu Nicolas Dhuicq devant les élus. Pour cela, il a effectué un retour au début du XXe s quand un ménage dépensait 80 % de ses revenus dans la nourriture contre 8 à 12 % aujourd’hui.
« Il n’y a plus de grandes épidémies. La sécurité alimentaire arrive à un niveau jamais atteint. La productivité a augmenté. Des progrès ont été réalisés dans les intrants (pesticides, engrais ou même les antibiotiques). Aujourd’hui, l’agriculture fournit une alimentation à bas prix. Si on supprime les subventions et qu’on vend au prix réel, les prix doublent à l’autre bout de la chaîne. Ce serait impossible », a-t-il souligné avant de rappeler que tous les pays subventionnent leur agriculture." L’Est éclair
Or donc... :
Plus de 78.000 tonnes de fongicides, herbicides et insecticides phytosanitaires sont utilisées en France par an pour se protéger des insectes ravageur et des champignons dans les cultures agricoles. Le jardinage, les collectivités locales n'en consomment que 10% mais avec des doses bien trop fortes. Résultat : on trouve des pesticides dans 90% des rivières et dans 60% des nappes d'eau souterraines.
Les pesticides en France représentent un marché de 1,9 milliard d'euros en 2011. 62.700 tonnes et plus de 5 kilogrammes en moyenne de pesticides et matières actives sont déversés par hectare cultivé et par an.
Une personne qui consomme les 12 fruits et légumes les plus contaminés ingurgiterait en moyenne 10 pesticides par jour !
La consommation mondiale de pesticide est en augmentation constante depuis les années 40, passant de 0,49 kg/ha en 1961 à 2 kg/ha en 2004. 20% de la surface totale des Etats-Unis, 35% de celle de la France, sont soumis à des traitements.
3 millions de personnes sont intoxiqués au pesticides chaque année. Selon l’OMS entre 20.000 et 200.000 décès sont dus aux pesticides chaque année, surtout dans les pays en développement où environ un tiers des pesticides utilisés ne sont pas aux normes de qualité internationales.
Les pesticides et l'eau en France
Selon l'IFEN, ce sont 36% des rivières françaises qui comportent des pesticides à un niveau de seuil considéré comme "mauvais" et plus de 90% des rivières françaises qui sont polluées.
• En 2004, les pesticides ont été présents sur 96% des points de mesure des cours d’eau en France,
• 61% des points de mesure des eaux souterraines contenaient des pesticides,
• 27% des points d'en eau souterraine devrait être traités pour éliminer les pesticides s’ils étaient utilisés pour la production d’eau potable en eaux de surface,
• 49% des points de mesure ont une qualité moyenne à mauvaise
Pesticides et agriculture : des chiffres qui font frémir
Les conséquences sur notre santé ne sont pas à prendre à la légère puisque de nombreuses études ont démontré les effets toxiques des pesticides sur l’homme, en particulier sur la population agricole, la plus exposée : taux de cancers plus élevés, maladie de Parkinson, troubles neurologiques, risque accru de fausses couches.
1 agriculteur sur 6 souffrirait d’effets indésirables liés à l’utilisation de pesticides selon la Mutualité sociale agricole. l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a lié l’apparition de leucémies chez l’enfant à l’utilisation de pesticides dans un rapport datant de 2008.
Même à faibles doses, nous sommes tous exposés aux pesticides puisque ces substances se retrouvent directement dans notre assiettes:
- 52% des fruits et légumes dans lesquels nous croquons contiennent des résidus de pesticides, dont 7,6% au-dessus des limites autorisées (LMR)* par la Répressions des fraudes (DGCCRF)
- 70,3 % des fruits contiennent des résidus de pesticides et en moyenne 8,5 % sont non conformes. Les dépassements concernent essentiellement les fraises, les mandarines et les raisins.
- 78,2% des céréales et produits céréaliers analysés présentent un taux de résidus non conforme.*
Les limites maximales résiduelles (LMR) sont les quantités maximales de traces de pesticides autorisées dans un aliment donné. Chaque fruit, légume ou céréale a vu sa LMR harmonisée au niveau de la communauté européenne.
La France a fixé ses propres limites maximales résiduelles LMR. Les 7,6% de dépassement des LMR relevés par la DGCCRF ont été calculés selon les LMR nationales : ce dépassement ne concernerait que 3,8 % des produits en ne considérant que les LMR communautaires, plus élevées les LMR françaises.
Ces évaluations ne tiennent pas compte de tous les « cocktails » phytosanitaires existants (seulement 266 sur 6000).
De plus le nombre d’échantillons analysés restent limité à 5412 / an, d’où la possible présence dans nos rayons de certains fruits et légumes contenant des pesticides importés mais interdits ou non homologués en France.
103 tonnes de pesticides illégaux ont été découverts dans l’hexagone en 2008! Mais ne vous inquiétez pas brave gens, il y a le fauchage tardif (parfois) et le concours des prairies fleuries par ailleurs très jolies...
Source Consoglobe
Et je pourrai également parler de la viande de cheval, parfois avariée, ou dopée car issue de la réforme de bêtes "de compétition", trop vielles, ou pas assez compétitives qui rentrent dans la chaine alimentaire comme "boeuf haché" pour lasagnes, moussaka et autres hamburgers congelés…
Pas de doute, Nicolas Dhuicq, la* député maire de Brienne-le-Château a encore une fois raison : "La sécurité alimentaire arrive à un niveau jamais atteint".
François Terrasson a dit : "Il ne suffit pas de penser pour avoir raison. Il faut aussi que les autres le croient". (Les français et la confiance alimentaire)
* Nicolas Dhuicq fait partie de ceux qui donne du "Madame le ministre" à la tribune...
Nicolas Dhuicq lit-il les journaux? Ecoute-t-il les informations?
Alimentation : les Français ne font pas confiance à la grande distribution
La majorité des sondés (59 %) assure aussi s'interroger "souvent" sur les ingrédients que contiennent les produits fabriqués par les industriels de l'agroalimentaire. Un quart s'interroge même "très souvent". La question de l'étiquetage des aliments s'est reposée de façon cruciale après le scandale de la viande de cheval retrouvée dans des plats préparés censés contenir uniquement du boeuf, alors qu'aucun industriel en Europe n'est tenu d'indiquer l'origine de la viande utilisée dans les plats préparés.
Les Français veulent privilégier l'alimentation "naturelle"
Consommer nature, cela signifie se nourrir d'aliments qui ne contiennent aucun produit chimique (63 %). Pour 48 % de personnes interrogées, il s'agit aussi de manger des aliments non transformés. Dans cet esprit, 71 % des Français font confiance aux produits bio, et les deux tiers des consommateurs en mangent.
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