Synopsis :À la suite d’un entretien d’embauche qui se passe mal, Lulu décide de ne pas rentrer chez elle et part en
laissant son mari et ses trois enfants. Elle n’a rien prémédité, ça se passe très simplement. Elle s’octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que d’en profiter
pleinement et sans culpabilité. En chemin, elle va croiser des gens qui sont, eux aussi, au bord du monde : un drôle d’oiseau couvé par ses frères, une vieille qui s’ennuie à mourir et une
employée harcelée par sa patronne… Trois rencontres décisives qui vont aider Lulu à retrouver une ancienne connaissance qu’elle a perdu de vue : elle-mêmeAvec Karine Viard, Bouli Lanners, Claude Gensac Mon humble avis : Ce film est l'adaption ciné de la célèbre bande dessinée Lulu
femme nue, du non moins fameux Etienne Davodeau, qu'il est impossible d'ignorer si l'on se promène un peu sur la blogo.Les adaptations sont toujours plus ou moins périlleuses car les lecteurs comparent souvent avec l'histoire du média d'origine.Et bien j'ai trouvé le film très fidèle à la BD. Pas forcément à 100% dans le scénario, mais dans l'atmosphère, dans le message, ça
oui, à 200%.Le système narratif de la BD a disparu (la bande d'amis/famille sur la terrasse en été qui raconte l'aventure de Lulu, si je me
souviens bien). Personne ne raconte. Nous suivons Lulu dans son éveil, son réveil à la vie, à son identitée de femme aimable au sens littéral du terme. Lulu était devenue transparente aux yeux du
monde, et pire encore, même aux siens. Elle retrouve de la couleur, de l'épaisseur, de la beauté au fil de ce parcours initiatique qu'elle s'offre. Lulu redécouvre sa propre valeur à travers
celle des autres qui la regardent pour de vrai, pas comme si elle était un meuble immuable. J'aime terriblement cette histoire de femme qui prend le large quelques jours suite à quelques
désillusions. Lulu met au placard ces responsabilités des mères de famille pour se retrouver elle. Et c'est beau qu'une femme réalise qu'elle n'est pas que mère de famille, même si elle adore ses
enfants, ni que la potiche de son ignoble mari.La réalisation semble simple. Authentique je dirais, comme le sont les sentiments déployés dans ce film. Pas d'effets grandiloquents.
Un film au plus proche de la vie, la vraie. Celle où l'on se cherche, se bat, s'aime, se découvre, se défend.Le message est simple aussi : respect des autres, de la différence, l'amour, le partage, la solidarité. Mais le tout est traité avec
une telle finesse que tout en devient grand, magique. On croirait presque à un conte de fée, même s'il n'y a pas de longues robes, de princesse et que le prince charmant n'est pas là où on
l'attend !Les relations entre les personnages, et les personnages eux mêmes d'ailleurs, sont touchants, drôles aussi dans leurs réparties ou leur
naturel. Ils nous donnent envie de sourire, et aussi, de temps en temps, de rire. Pas d'hilarité non, un rire de bien être que nous provoquent les gens qui sont drôles juste en étant eux mêmes,
sans artifices ni efforts.J'aimerais bien que Karine Viard ait un César pour le rôle de Lulu. Car elle y est splendide, rayonnante, bouleversante. J'ai beau y
réfléchir, je ne vois pas qu'elle autre actrice française aurait pu interprêter ce rôle aussi bien qu'elle. Karine Viard donne vie à Lulu, chair et os, regard, fragilité, force. Elle l'a fait
exister pour de vraie cette Lulu qui n'était jusqu'à maintenant que quelques traits de crayons dans une BD. Et surtout, elle la respecte entièrement et lui rend justice ! Quand à Bouli Lanners
dans le rôle de Charles... Très touchant, doux et mystérieux à la fois. Juste parfaitement juste !Un film magnifique sur une femme qui semble banale à mourir, mais qui a bonté et beauté au fond d'elle même. Joli message. Quand on
sait creuser là où il faut, on trouve toujours son or !PS : Regardez bien.... Dans l'une des scènes du café, le client qui commande un café sans croissant n'est autre qu'Etienne Davodeau
himself !