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Landru (1963)

Publié le 24 janvier 2014 par Olivier Walmacq

Landru

genre: thriller, drame
année: 1963
durée: 1h25

l'histoire: La vie du tueur en série Henri Désiré Landru. Pendant la Première Guerre mondiale, il séduisait des femmes seules et riches. Ayant réussi à leur faire signer une procuration, il les assassinait dans sa maison de campagne puis faisait disparaître leurs corps en les brûlant dans un fourneau.    

La critique d'Alice In Oliver:

Inutile de le préciser, mais Landru, réalisé par Claude Chabrol en 1963, s'inspire évidemment du célèbre tueur en série français. Etonnant de retrouver le cinéaste à la réalisation d'un thriller. Néanmoins, l'intérêt de Claude Chabrol pour ce tueur en série n'a rien du hasard.
Au niveau de la distribution, le film réunit Charles Denner, Michèle Morgan, Danielle Darrieux, Stéphane Audran, Françoise Lugagne et Jean-Pierre Melville. A noter également la présence de Claude Zidi en tant que caméraman.

Le scénario est écrit par Françoise Sagan. Le film retrace donc les années meurtrières du tout premier tueur en série français et reconnu comme tel. Attention, SPOILERS ! Pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses quatre enfants, Henri Désiré Landru décide de séduire des femmes seules et riches qu'il élimine après leur avoir fait signer une procuration.
Il brûle ensuite leurs corps dans sa cuisinière. Comme je l'ai déjà souligné, l'intérêt de Chabrol pour ce meurtrier n'a rien du hasard. En effet, le cinéaste inscrit tout d'abord son personnage dans une époque précise.

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En effet, les crimes de Landru se situent juste après la Première Guerre Mondiale. La France est ravagée et la classe moyenne vit dans la misère et la pauvreté. Landru utilise par ailleurs ce prétexte pour voler et arnaquer des femmes seules et riches.
Contre toute attente, Claude Chabrol ne montre aucun meurtre mais préfère décrire la personnalité complexe de ce tueur en série. Personnage manipulateur, aristocrate et égocentrique, Landru est un serial killer atypique, qui parvient même à tromper son entourage.

Le cinéaste a l'intelligence de choisir Charles Denner pour interpréter Landru. Charles Denner est absolument terrifiant dans la peau du tueur en série. L'acteur a visiblement étudié les manières et les stéréotypies gestuelles et verbales de son personnage.
Encore une fois, Charles Denner livre une excellente performance. Seul petit bémol, les maquillages ne sont guère convaincants. C'est à peine si on ne remarque pas la barbe postiche et le faux crâne en latex qui orne la tête de l'acteur.

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A aucun moment, Claude Chabrol n'insiste sur la violence des crimes commis par son personnage. Au contraire, comme je l'ai déjà souligné, les meurtres sont volontairement oubliés par le cinéaste. Encore une fois, Claude Chabrol se concentre davantage sur une époque violente et sur une France encore terrorisée par la Première Guerre Mondiale.
Claude Chabrol opacifie son propos via de nombreuses images d'archives, un peu trop peut-être. A tel point que le contexte historique finit par noyer un peu le film, son scénario et son personnage principal. Ensuite, Claude Chabrol reste fidèle à son cinéma.
Par là, comprenez que Chabrol fait du Chabrol.
Landru est donc un film lent, dont le parti pris (qui s'apparente davantage à drame social plutôt qu'à un thriller) pourra décontenancer les plus avertis.

Note: 13/20


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