L'ombre de Poutine ne suffit pas pour faire peur à tout le monde

On savait que les Ukrainiens avaient une belle réputation de courage. On n'est pas Cosaque pour rien !
Ils ont élu un président, Ianoukovitch qui, lors de la « révolution orange » semblait vouloir s'éloigner autant que possible des griffes de l'ours Russe et se rapprocher de l'Union Européenne.
Son changement de cap fin 2013 pose pas mal de questions restées sans réponse :
-S'il a été convenablement élu avec un peu plus de la moitié des voix, il n'en reste pas moins que le pays reste divisé entre deux fractions de force à peu près égale, et regardant, l'une vers l'est, l'autre vers l'ouest.
-L'U.E. voudrait peut-être bien, politiquement, accueillir l'Ukraine...mais elle n'en a pas les moyens et ne les aura certainement pas avant un bon moment.
-Les finances Ukrainiennes sont en mauvais état et trouver une solution économique est urgent. La Russie, à défaut d'être un choix « sentimental » pour une bonne partie de la population, est en position d'apporter cette solution, au moins dans un premier temps.
-Le prix d'une union économique avec la Russie n'est pas négligeable ; prix économique, bien sûr, mais plus encore prix politique. Ce n'est pas un choix provisoire en attendant une Europe plus ragaillardie et plus disposée à accueillir des nouveaux membres.
-Parmi les reproches faits par les manifestants à M. Ianoukovitch ou, plus exactement, à son « clan » il y a des questions de « droiture économique » qui ne passeraient pas le cap du droit européen. C'est, pour des nombreux opposants, une raison majeure de son changement. Il serait mieux « protégé » en compagnon d'une Russie plus « tolérante » avec de telles pratiques, du moins pour les amis fidèles...
Ianoukovitch a-t-il les moyens d'imposer le choix Russe au pays ? Sans une explosion de violences encore plus fortes que celles des derniers jours ?
La Russie est-elle capable de proposer une étape intermédiaire lui permettant de garder la première place dans les alliances et ne pas porter une part de responsabilité dans les violences actuelles...en attendant mieux ?
©Jorge