Magazine Humeur
Pour certains spécialistes américains, le « remodelage » de la NSA par Obama, considéré par la plupart des observateurs comme mineur, aurait au moins la valeur d'un premier pas important : « la NSA ne pourra plus espionner en toute impunité »
Peut-être.
Il n'en reste pas moins qu'un chien dressé pour attaquer et mordre ne change pas de comportement parce que son nouveau collier est d'une autre couleur.
Il n'en reste pas moins non plus, que le virage ultra sécuritaire et peu respectueux de la démocratie et des droits des citoyens pris sous Bush Jr n'a pas été fondamentalement changé, quel que soit le souhait intime d'Obama.
Pour les États-Unis - comme pour le monde entier, par ricochet - la puissance et l'indépendance de ses nombreuses agences de sécurité restent un problème majeur.
Même si les mesures prises par Obama « annoncent la fin d'une ère marquée par une escalade effrénée de la collecte de renseignements aux États-Unis », d'après un éditorialiste de Los Angeles Times.
Obama, en cours de son deuxième mandat - traditionnellement, le dernier -, aurait pourtant plus de facilités pour prendre des risques « politiques »... si les membres de son parti lui laissent l'opportunité de le faire ou s'il décide de suivre une ligne plus « forte », plus « indépendante » et de s'appuyer sur les citoyens plus que sur les professionnels de la politique.
Le fera-t-il ?
Il a été, lors de sa première élection surtout, un bol d'air frais.
Il a été aussi un gigantesque pas en avant pour l'égalité des Noirs, après des siècles de ségrégation effective dans la société américaine, appuyée par les lois ou pas.
Mais on attendait de lui, après le très négatif épisode de Bush Jr, une sorte de « révolution Copernicienne » démocratique.
C'était, sans doute, trop lui demander.
Vraisemblablement, on ne saura pas vers où se dirigent les États-Unis qu'après les prochaines élections, en 2017.
Par des temps de grands changements, accélérés ou aggravés par la crise économique, c'est long !
©Jorge