Et si la solution pour la relocalisation était dans l’impression 3D? Cette hypothèse nous provient de Haute-Savoie où l’entreprise finlandaise Amer Sport a installé son bureau d’étude. Au sein du service Footwear de L’Annecy Design Center, ce ne sont pas moins de 1 40 ingénieurs qui travaillent pour le développement des offres des marques telles que Salomon, Mavic, Wilson et Arc’Teryx, représentant 15% du chiffre d’affaire du groupe.
En 2013, Frédéric Giacobone, le directeur d’Amer Sports Footwear déclarait : « Nous fabriquions 3 millions de paires de chaussures en 2008. Nous passons le cap des 10 millions cette année ».
Un gain de temps pour la réalisation de prototypes
Auparavant réalisés en 2D, les plans étaient envoyés chez un prototypiste extérieur qui fabriquait l’objet et le renvoyait à l’expediteur. Ce processus, qui prenait 3 jours, dure maintenant 1 nuit grâce aux plans réalisés en 3D sur des logiciels de CAO (conception assistée par ordinateur). Un gain de temps non des moins considérables lorsqu’on travaille dans ce milieu où il faut savoir faire preuve de créativité et de réactivité!
Frédéric Giacobone poursuit : »En une nuit, nous disposons d’un modèle de semelles imprimées en couleur, contre un délai de plusieurs jours auparavant ».
Pour l’instant réalisé en plastique dur, l’objet permet en premier lieu de juger de sa forme. Ainsi, le scanner 3D permet aux sportifs d’avoir des chaussures sur mesures avec des patronages adaptés en un temps record.
Même si pour l’instant, la durée de réalisation d’un produit est encore de 18 mois puisque l’équipementier tiens toujours à le tester plusieurs mois en temps réél, Frédéric Giacobone nous explique que cela devrait s’accélérer car selon lui « Depuis un an, il y a une vraie accélération des rythmes dans le renouvellement des concepts [passé de 30 à 50 % ]. Surtout, nous arrivons à faire beaucoup mieux du premier coup. Ainsi, nous revenons à de la conception locale avant de s’adresser à nos usines-partenaires en Asie pour la réalisation des prototypes et échantillons, puis la production en série. »
Les ingénieurs désirent d’ailleurs ne pas en rester là puisqu’ils voudraient une machine disposée à imprimer en 3D dans des matières souples. Même si pour l’instant il semblerait qu’ils n’aient pas trouvés les résines adéquates, l’équipe Footwear se penche sérieusement sur le problème car selon le Directeur industriel : « Plus la création et la réalisation des prototypes seront intégrées, plus facile il sera de relocaliser à moyen terme, en Europe, la production de chaussures« .
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