J’ai redécouvert récemment le musée Carnavalet. Y avez-vous déjà été ? C’est un musée délicieusement
« rétro » situé dans le quartier du Marais, plus précisément 23 Rue de Sévigné dans le 3e arrondissement. Il est consacré à l’histoire de Paris et, pour que vous sachiez
tout, Carnavalet est la déformation du nom de sa propriétaire d’origine bretonne, madame de Kernevenoy.
En me promenant dans les salles du musée, j’ai découvert un certains nombre de tableaux sur le Louvre. J’ai eu l’idée de retourner
dans les salles du Louvre consacrées à son histoire pour vous offrir une promenade aux origines du musée.
Ce tableau de Jean Baptiste Nicolas Raguenet peint en 1754 représente « La Seine en aval du Pont-Neuf à Paris avec, à
gauche, le Louvre et, à droite, le collège des Quatre Nations ». On voit la Grande Galerie et l'activité du port et du quai Saint-Nicolas qui se trouvaient au pied du Louvre.
Ainsi que je l’avais déjà raconté, à la fin de l’ancien régime l’ancien palais des rois de France est en piteux état. Abandonné
par les rois depuis Louis XIV il est « squatté » par toutes sortes d’occupants qui contribuent à la dégradation des lieux. Mais à la fin du XVIIIe siècle, l’exemple du musée du
Capitole, ouvert par le Pape Clément XII en 1734 fait naître l’idée de la création d’un « muséum » : un rassemblement d'oeuvres d'art pour le public des « honnêtes
gens », des antiquaires et des artistes. En 1778 le comte d'Angiviller - directeur des bâtiments du roi - crée un comité pour « l'examen
approfondi et définitif de l'établissement de la Grande galerie » mais faute de moyens rien n'est réalisé. Enfin si, Jean-Jacques Lagrenée peint « l’Allégorie relative à
l'établissement du Muséum dans la Grande Galerie du Louvre ». On y voit, présenté par la Peinture, la Bienfaisance et l'Immortalité, le portrait du comte d'Angiviller qui évoque son
rôle prépondérant dans le projet de création du Muséum au Louvre.
C'est grâce à la Révolution que le Louvre devient un musée, un décret de la Convention fixe son
ouverture en août 1793 et le premier catalogue est édité en novembre de la même année. A cette époque le musée n'a rien à voir avec ce que nous connaissons. D'abord il occupe un petit espace,
ensuite il présente environ 500 tableaux, mais certains pensent déjà à l'avenir et imaginent les futurs aménagements.
Cette « Vue de la salle des Saisons au musée du Louvre » peinte en 1820 nous montre la Galerie des
antiques regroupant des sculptures égyptiennes, grecques et romaines. On voit ainsi à gauche une statue de Ramsès II au milieu de statues grecques. On remarque aussi que l’on est très loin des
foules du musée du XXIe siècle.
Lors de la révolution de 1830 le Louvre est le théâtre de combats entre les insurgés et les troupes du roi Charles X. Ce tableau de Paul
Carpentier s’intitule « Episode du 29 juillet 1830, rue Chilpéric, face à la colonnade du Louvre ». Exposé au salon de 1831, il était accompagné de ce commentaire édifiant :
« Des hommes du peuple vident les gibernes des soldats tombés sous leurs coups ; il en sort de l’argent et en même temps des cartouches. Ces braves saisissent les cartouches et
repoussent avec le pied les pièces d’argent ».
Toujours pour illustrer cet épisode, cette toile anonyme intitulée. « Combats sur le Pont Neuf et prise du Louvre le 29 juillet
1830 ».
Je finis par « La femme au chien » qui nous rappelle l’histoire de « Médor le chien fidèle du
Louvre ».
Lorsque le Louvre fut pris d’assaut par les insurgés, les victimes de cette attaque furent enterrées à l’angle de la colonnade du
Louvre. Le chien de l’un d’entre eux, inconsolable, resta auprès de son maître enseveli au Louvre et donna son nom à des générations de chiens.