Selon des chiffres récents de l’office du tourisme britannique, Londres détrônerait Paris en terme de touristes étrangers avec plus de 16 millions contre seulement 15,9 millions pour la capitale française, ce qui représenterait une progression de 8% pour la ville britannique par rapport à 2012. Paris a annoncé qu’elle publierait ses chiffres dans les semaines prochaines et ne valide absolument pas cette passation de pouvoir, mais le mal est fait. Comment expliquer ce dépassement soudain ?
Les Jeux Olympiques
La ville de Londres a su se servir des Jeux Olympiques comme d’un tremplin, et alors qu’il est coutume d’observer une baisse de fréquentation l’année suivante de l’organisation, il n’en a rien été. Certes 2013 a été riche en événements, de la naissance du Royal Baby en passant par le concert de David Bowie, il ne manquait plus que la météo…
Mais au delà des événements, la capitale britannique a su mettre en œuvre une stratégie de développement cohérente. L’administration britannique a assoupli sa politique en terme de visas de séjour notamment pour les touristes chinois. Aussi, les moyens de transports et de nombreuses infrastructures ont été entièrement rénovés, et Londres a réussi à rendre incontournable ses magasins et ses soldes. Force est de constater qu’en terme de panier moyen dépensé par les touristes, la capitale britannique se situe loin devant la France.
Le facteur : loi sur le travail dominical
Alors qu’en France le débat sur la loi du travail dominical est d’actualité, il est instructif d’observer les différences entre les deux pays sur ce sujet. Au Royaume-Uni les magasins peuvent ouvrir tous les dimanches avec certaines restrictions d’horaires pour les plus grandes enseignes. En France seuls les magasins situés dans les PUCE (périmètre d’usage de consommation exceptionnel) sont autorisés, sinon jusqu’à 5 ouvertures sont possibles un dimanche. Il ne faut pas oublier non plus les magasins d’ameublement qui ont la possibilité d’ouvrir un jour dominical, bref rien de plus clair…
Ces règles d’une complexité inouïe sont en partie à l’origine du décalage entre la forte fréquentation et la dépense moyenne des touristes.
D’autre part, la position centrale de la France en Europe en fait un passage obligé et permet d’expliquer la grande proportion de séjours de courte durée et ainsi les faibles paniers de dépense. Cependant la fermeture des magasins durant ces courts séjours ne permet pas de relayer une image dynamique et positive du shopping, c’est ainsi que les clientèles les plus jeunes préfèrent se tourner vers Londres ou d’autre capitales européennes où la communication et les offres sont plus adaptées.
F.M.