Janvier est un mois propice à écouter du bon folk. Depuis le début de l’année, quelques pépites régalent nos oreilles (James Vincent McMorrow, Damien Jurado, William Fiztsimmons…). Cette fois, c’est en live que l’on s’en va en écouter avec Neeskens. Le lauréat du Prix Ricard S.A Live Music est de passage à Paris. D’habitude il est seul en scène, cette fois ils sont trois. Forcément, j’ai un peu peur. La dernière fois qu’il s’était produit en trio, l’expérience ne m’avait pas emballée. Là, c’est tout le contraire. Philippe, le chanteur, a embarqué avec lui un batteur (Cyrille) et un bassiste-claviériste (Anis). Et c’est trois-là semblent s’être plutôt bien trouvés. L’alchimie est parfaite. La batterie est délicatement dosée, la basse sait se fait entendre comme elle sait se faire oublier, quant au clavier discret lui-aussi apporte une dimension plus profonde à la mélancolie de Neeskens.
Ce soir-là, on découvre donc un aperçu du Neeskens 2014. On retrouve avec plaisir des anciens titres réarrangés ("Lucy", toujours aussi belle, "Falling Down", "Jesus is A Horse"…) et des nouvelles que l’on adopte instantanément comme "Mont-Royal" , titre du premier album à paraître (dont on compte faire les éloges très bientôt). Les bases de Neeskens demeurent restent inchangées, évidemment : du folk hanté et des chansons intemporelles que certains songwriters du siècle précédent n’aurait certainement pas renié. Une chose en revanche a changé : la voix. Fragile quelques années auparavant, aujourd’hui elle se libère, elle est assurée, elle ose, tutoie les aiguës comme les graves. Malheureusement, on ne pourra pas en profiter assez. Le concert ne dure que trente minutes. C’est court. Trop court. Il est tant de changer de plateau.
C’est Delacroix qui enchaîne.
Et Delacroix. Ben voilà quoi.