Certains de mes contemporains, donc, ont trouvé joli et mignon tout plein ces immeubles avec terrasses (ou pas) qui donnent, pour certaines, sur le lac (avec sa rocade en arrière-plan). Ils n’ont pas toujours bien réalisé que cet ensemble d’immeubles était bâti sur une zone humide, qu’il fallut drainer. Il faut dire que les commerciaux chargés de promouvoir le quartier, avant même sa mise en chantier, n’en savaient rien eux-mêmes. Car, selon eux (ou du moins celui que j’avais rencontré), les belles mares rectangulaires n’étaient en rien des bassins de drainage mais n’étaient là que pour l’esthétique et le romantisme. Soit.
Donc mares il y a. Avec ses corollaires bien compris : les moustiques. L’été dernier, des résidents se sont émus de la présence des insectes piqueurs, voire ont réclamé un traitement chimique offensif, ce qui, dans un éco-quartier, n’est pas le bienvenu. Attendons que chauve-souris et hirondelles trouvent leurs marques dans le coin, sous réserve que des résidents n’aillent pas se plaindre des déjections de ces insectivores, voire qu’ils n’inventent de pseudo-attaques de ces petites bêtes.
Car, il faut le savoir, dans ce quartier qui porte le nom de "Ginko", des bêtes sauvages très féroces attaquent les gens. Si. En particulier un ragondin. Certes, l’animal est d’autant moins farouche que des humains lui donnent à manger, mais de là à le considérer comme agressif, la marche est quand même haute. Ce ragondin très méchant est peut-être celui que j’ai récemment photographié, tranquille dans ses roseaux, et qui illustre cette note. J’ai eu peur, ouh là là que j’ai eu peur. J’en tremble encore.
L’ânerie gigantesque des purs produits du bitume cités plus haut a eu l’honneur d’un article récent de Sud-Ouest, qui rapportait, non sans ironie, les fantasmes de certains habitants de Ginko : le ragondin apporterait des maladies, pourrait agresser les enfants. C’est bien connu, ce pur végétarien fait parfois des entorses à son régime en boulottant un gosse dodu ! Internet aurait même cafté auprès d’un malheureux résident : le ragondin pourrait peser jusqu’à 18 kilos. En tout cas pas celui de la photo, ni aucun autre dans la région. Sur Mars, peut-être ?
PS : depuis quelques temps, WordPress me fait le coup du caca nerveux, que ce soit sous Firefox ou sous Chrome. Une attaque de ragondin ? va savoir … toujours est-il que je ne peux plus faire apparaître aucun lien (donc pas possible de lier l’article de Sud-Ouest cité dans la note !), sans évoquer d’autres joyeusetés qui freinent mon enthousiasme bloguesque.