Direction premier étage

Après l’histoire de la crème dessert revisitée, il faut dire que la cour avait retrouvée une certaine sérénité, et mes parents un certain soulagement.

Mariette continuait à rendre visite à ses voisines pour les commérages habituels.

Ces absences fréquentes ne contribuaient qu’à encourager mon frère à se rendre chez elle lorsqu’elle n’y était pas, et s’adonner pour son plus grand plaisir à y faire les 400 coups.

Les punitions et interdictions de mes parents de se rendre chez Mariette restaient vaines.

Comme de coutume, j’avais suivi mon frère chez la voisine absente.

Le cadet s’y trouvait, malgré les mésaventures que mon frère lui avait fait subir, il était toujours disposé à l’écouter ou le suivre.

C’est ainsi que ce jour là mon frère lui proposa de se rendre en sa compagnie et la mienne, à l’étage supérieur de la maison. Comme d’habitude, illico-presto il s’exécuta…

Arrivés dans les chambres situées à l’étage, mon frère proposa un jeu qui devait tous nous concerner : il ouvrit une fenêtre, et ordonna au gamin de grimper sur le rebord, le gamin fut un peu hésitant, mais mon frère le rassura en lui expliquant que lui et moi étions également concernés par ce jeu auquel nous allions participer à tour de rôle.

Rassuré, le gamin n’hésita pas à grimper sur le rebord de la fenêtre.

Aussitôt mon frère lui ordonna de sauter, lui précisant que nous allions le suivre, ce que mon frère ne fit pas évidemment, ni moi totalement affolée par ce jeu plus que dangereux.

Des cris et des hurlements attirèrent les locataires de la cour, qui accoururent auprès du pauvre gamin qui venait de sauter par la fenêtre, et se retrouvait figé au sol devant les voisins affolés et stupéfaits de ce qui venait de se passer.

Le pauvre petit venait de se briser les deux jambes, suite à la cynique initiative de mon frère, et se retrouvait hospitalisé, les deux membres inférieurs plâtrés pendant 6 mois.

Je me sentais triste pour lui, mais soulagée pensant que cela aurait pu m’arriver.

Autant vous dire que mon frère fut plus que sévèrement puni.

Quant à mes parents et Mariette, je n’assistais pas à leur discussion pour savoir quelle en était la conclusion.

Une chose est certaine, pendant un certain temps mon frère se fit tout petit, afin d’éviter le regard ou les remarques des voisins, mais cela n’allait pas durer.

Me voici avec mon frère très protecteur malgré ses facéties.