Avec le bistrot qui occupait la majeure partie du temps de mes parents, j'étais heureuse à l'approche de l'été de pouvoir profiter du grand jardin en friche seule ou avec mon frère et ma petite soeur, nous nous amusions dans les hautes herbes folles, et nos jeux occupaient toute nos journées.
Mais lorsque les vacances d'été arrivaient, nos parents trouvaient préférable de nous envoyer au centre aéré, moi et mon frère, ce qui ne nous enchantait pas réellement puisque nous avions pris un certain gout d'indépendance.
Je détestais le centre aéré, je n'y trouvais aucune amie et je m'y ennuyais.
Je pense que mon frère ne l'appréciait pas non plus.
C'est ainsi qu'un jour, alors que nos parents lui avaient confié l'argent de la cantine pour la semaine, nous quittions la maison sans enthousiasme pour nous y rendre.
Il faisait beau et une envie d'évasion nous inspirait beaucoup plus que ce centre aéré.
Sur le chemin mon frère me suggéra une alternative beaucoup plus intéressante, et comme je n'avais pas d'autre solution que de le suivre, je le suivis dans ses pérégrinations.
Avant d'entreprendre notre excursion, nous étions préalablement passés chez l'épicier proche du centre aéré que nous venions de contourner, afin de lui commander des bonbons et autres boissons sucrées, afin de nous remplir l'estomac pour cette agréable journée buissonnière que nous venions de projeter.
Puis nous avions emprunté des chemins à travers les champs, pour aller retrouver une bonne amie de mon frère, ravie de sa visite qui se prolongea un certain temps. A mon humble avis il me semblait bien qu'elle était l'élue de son coeur, mais je me réservais de ne faire aucun commentaire à ce sujet.
Notre journée se passa agréablement en trio, en balades champêtres et en dégustations de sucreries mais nous n'avions aucune idée de l'heure ni du temps qui s'était écoulé depuis notre départ.
Lorsque nous nous étions enfin décidés à prendre le chemin du retour nous ne nous attendions pas à ce qu'un client du bistrot nous reconnut, et s'empressa d'aller raconter à nos parents, nous croyant au centre, de nous avoir aperçus dans un lieu tout autre....
Malheur à nous !!! Notre retour à la maison se termina par de sacrées réprimandes et chose rare de la part de mon père, il nous infligea une bonne fessée mémorable à chacun, et privés de bonbons jusqu'à nouvel ordre pour avoir dépensé la somme prévue pour la semaine de cantine du centre aéré !!!!!
Néanmoins, nous n'avions rien perdu au change, puisque suite à notre escapade, nos parents avaient décidé de nous priver définitivement du Centre Aéré pour toute la saison et les autres à venir, ce qui finalement ne put que nous réjouir, et nous avions la joie de retrouver notre jardin aux grandes herbes folles.......
1958 - Notre jardin aux herbes folles, devant l'unique arbre du jardin un pêcher, mon frère, moi et ma petite soeur.
1958 - Ma petite soeur dans notre jardin encore en friche.
1961 - Dans notre jardin aux herbes folles, moi me prenant pour une trapéziste devant ma petite soeur admirative !!!