Les chercheurs du Département d’épidémiologie de Rome rappellent que la pollution de l’air par particules est responsable, chaque année, de 3,2 millions de décès dans le monde, mais l’association entre l’exposition à long terme et l’incidence des événements coronariens est toujours discutée. La limite annuelle actuelle en UE pour les particules (PM2.5) de diamètre <2,5 micromètres (µm) est de 25 µg/m3, bien supérieure à la limite américaine (12 µg/m3) et à celle recommandée par l’OMS (10 µg/m3).
L’analyse a porté sur plus de 100.000 participants sans antécédents de maladie cardiaque suivis pendant une moyenne de 11,5 ans. La concentration de particules autour du domicile des participants a été mesurée. Durant la période de suivi, 5.157 événements coronariens ont été recensés.
Après prise en compte des facteurs de confusion possibles, comme les autres maladies, le tabagisme et les facteurs socio-économiques, les chercheurs constatent que,
· une augmentation de 5 µg/m3 de PM2.5 est associée à un risque accru de 13% d’événements coronariens,
· une augmentation de 10 µg/m3 de PM10 est associée à un risque accru de 12%.
· des associations positives sont détectées en deçà de la limite européenne annuelle actuelle de 25 µg/m3 pour les PM2.5 et de 40 µg/m3 pour les PM10,
· des associations positives mais non significatives sont également suggérées avec d’autres polluants.
Pour des normes plus strictes : L’étude confirme ainsi l’association entre l’exposition à long terme aux particules et l’incidence des événements coronariens et, plus important, en dessous des limites européennes actuelles. Ses résultats plaident naturellement pour un abaissement de ces limites et la mise en œuvre de normes plus strictes afin de réduire la morbidité et la mortalité cardio-vasculaire.
Source: BMJ 21 January 2014 BMJ2014;348:f7412 Long term exposure to ambient air pollution and incidence of acute coronary events: prospective cohort study and meta-analysis in 11 European cohorts from the ESCAPE Project