Body double - 6/10

Un film de Brian De Palma (1985 - USA) avec Craig Wasson, Gregg Henry, Deborah Shelton, Melanie Griffith, Dennis Franz

Un peu tirée par les cheveux, c'te affaire.

L'histoire : Jake Scully est acteur à Hollywood et vient de se faire virer de son dernier rôle, assez minable du reste, car il est claustrophobe et ne peut assumer une scène. Et quand il rentre chez lui, enfin plus exactement chez sa petite amie, il trouve celle-ci en pleine séance de galipette avec un inconnu... C'est pas sa journée, à Scully... Un autre acteur, rencontré par hasard, va lui mettre un peu de baume au coeur en lui trouvant de quoi se loger. Il occupe un appartement somptueux, appartenant à un ami, et il doit le quitter pour aller tourner un film. Or le propriétaire tient à ce qu'on arrose ses plantes TOUS les jours. Il propose donc à Jake de lui sous-louer l'appart. Quelle aubaine ! Et petit plus : une longue-vue qui plonge sur la maison d'en face, où une superbe fille se fait un petit délire toute seule, en tenue extrêmement légère, tous les soirs, à 18 heures... Jake n'y résiste pas, forcément ! Mais il s'aperçoit que la belle a un amoureux violent, et il se met à surveiller ça de plus en plus près, d'autant qu'il est tombé amoureux de cette superbe créature...

Mon avis : Attention je vais spoiler, mais bon c'est un thriller ; ils sont tous un peu foutus pareil non ? Body double est un assez bon petit film mais non dénué de défauts. D'abord c'est un peu longuet. Il faut attendre une bonne heure pour comprendre que notre héros est pris dans une machination ; en attendant, on le suit dans ses errances pour traquer sa belle brune, c'est un tantinet ennuyeux ; et par contre, après la scène choc du meurtre, ça se bouscule soudain pour le dénouement. Avec une musique 80' assez horripilante, je dois dire. Tout n'était pas bon, à cette époque, faut pas croire... Et puis c'est vraiment un peu exagéré, tout ça : genre pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Et puis la réalisation vire souvent au kitsch (interminable scène de baiser tournoyante... risible !). Un autre truc étrange : la promo de la chanson Relax du groupe alors à la mode, Frankie goes to Hollywood. C'est long, et ça vient comme un cheveu sur la soupe, cette choré ! Rien à voir avec celle, ultra hot, de Melanie Griffith... culte !

Mais il n'empêche qu'on s'intéresse à cette histoire, un thriller série "complots", dont le thème de fond est le voyeurisme, et plus précisément le type qui voit ou croit voir quelqu'un commettre un meurtre, alors qu'il est en train de l'observer en toute discrétion. On pense bien évidemment à Fenêtre sur cour d'Hitchcock, chef d'oeuvre en la matière, à des productions à peine correctes comme Paranoiak, ou encore carrément des daubes telles Folles de lui.

Mais le voyeurisme à proprement parler n'est pas traité. Il y a juste le flic qui dit que ce n'est pas bien ! Point barre. La longue-vue n'est qu'un prétexe pour mettre en place le scénario. Et pour monter quelques fesses et quelques lolos. Un peu facile donc, un peu racoleur même, disons-le tout net ! Et point de réflexion sur la chose en elle-même. Ca n'aura même pas servi à éviter un meurtre !

Ceci étant, on ne demande pas à tous les films d'être intello-cérébraux.

C'est juste un assez bon thriller, et voilà tout. Mais un peu kitsch.