Aujourd’hui, je vais changer de disque un peu.
Tu t’en souviens surement (mais oui, réfléchi un peu!), j’ai eu quelques différents avec mon ancien patron dans l’hôtel-restaurant où je travaillais avant. Si tu as le courage, tu peux aller jeter un œil là et là, sinon je te fais le pitch vite fait.
Le 31 octobre 2012 (et oui, déjà…), après un an et demi de travail acharné, d’heures sup’ non comptabilisées, de responsabilités illimitées, j’effectuais mon dernier service à l’hôtel-restaurant. Après avoir occupé tous les postes, de femme de ménage à chef de cuisine en passant par coursier ou comptable (alors qu’à la base j’étais simplement assistante de direction), j’avais décidé de démissionner tant je sentais la dépression me guetter.
A partir de ce jour, j’ai commencé à galérer pour récupérer mon salaire d’octobre, mes 22 jours de congés payés et mes papiers. Mon ancien patron était un filou et il avait tellement mal pris le fait que je démissionne qu’il faisait trainer les choses… de fils en aiguille, le temps est passé et l’argent n’était toujours pas sur mon compte. Mon père m’a alors conseillé de saisir les Prud’hommes. Je ne voulais pas en arriver là, mais il fallait être honnête, mon ancien patron me baladait en me prenant pour une conne en plus, profitant de mon côté « trop gentil ». Quand j’y repense, je me demande comment j’ai pu laisser la situation aller aussi loin, mais pour ma défense, je dirais que lorsque j’ai quitté ce travail, j’avais les 2 genoux à terre et je ne m’en était pas rendue compte et finallement ma liberté n’avait pas de prix (même pas les 1300 euros qu’il me devait).
C’est pas évident de se lancer dans ce genre de procédure seule. Mais je l’ai fait. J’ai souvent douté de moi car j’ai été assez mal conseillée mais je suis allée jusqu’au bout. Et je peux te dire que le 19 septembre dernier, lorsque je me suis retrouvée dans la salle d’audience seule face à 5 mecs pas drôles qui constituaient le conseil des Prud’hommes et que je me suis rendue compte que j’étais la seule personne à ne pas avoir d’avocat pour me défendre, j’en menais pas large…
La décision a été donnée le 11 décembre dernier et bien sur, j’ai gagné.
Mais j’étais consciente que l’argent était loin d’être dans ma poche.
D’autant que mon ex-patron avait une règle, c’est d’ailleurs à cause d’elle que la procédure a tant trainé, il n’acceptait jamais les lettres en recommandé. C’est pour ça que jamais il ne s’est présenté aux Prud’hommes et c’est pour ça qu’un mois après le verdict, j’ai reçu une lettre du tribunal m’informant que le recommandé étant resté non-réclamé, je devais me débrouiller comme une grande et faire appel à un huissier pour faire appliquer le jugement.
J’ai même pas accusé le coup tant je vais d’échecs en victoire depuis le début de cette affaire.
Je me suis contentée d’appeler l’huissier de la ville qui a été très gentil et m’a informé qu’il ne pouvait pas intervenir car mon ancienne entreprise est en liquidation judiciaire mais il m’a donné le nom de son contact au cabinet du liquidateur judiciaire.
J’imagine que tous les comptes ont du être épluchés et c’est marrant, personne n’a remarqué qu’on ne m’avait jamais payé.
Bref, je me disais que peut-être je toucherais l’argent à Noël… finalement j’aimerais bien que ce soit pour Pâques mais j’ai de légers doutes. L’huissiers a été clair: ce n’est pas gagné.
Moralité?
On ne m’y reprendra plus, même si l’affaire n’est pas encore terminée, j’en ressors grandie.
Puis si jamais j’ai de nouveau un problème de ce genre, j’enverrai le Mari péter la gueule au mauvais payeur, ça ira plus vite ;-)