J’ai passé de nombreuses pages à me demander si je n’étais pas tout simplement passée à côté de ce livre, si je n’avais pas tout simplement rien compris. Car je ne suis jamais parvenue à entrer dedans. La forme de très courts chapitres, comme des impressions jetées, des réflexions, parfois même des sortes de petits poèmes où elle crie son spleen et son mal-être, aurait pourtant pu créer une dynamique, mais ils se contentent de survoler des journées toutes semblables les unes aux autres dans lesquelles il ne se passe (osons le dire) rien. Vous me direz, c’est le concept, et je n’ai jamais été très fan des romans basés sur l’attente. Mais là, j’ai eu l’impression, malgré le peu de page de ce livre, d’une interminable attente qui ne menait nulle part et ne débouchait sur rien. Du coup, on a l’impression d’un roman décousu, répétitif, qui tourne en rond et reprend les mêmes scènes sans rien leur apporter.
Cette absence d’intrigue aurait pu être rattrapée par une réelle introspection. Mais on ne sait finalement presque rien sur cette héroïne, et on ne comprend pas vraiment pourquoi elle prend la peine de jeter sur le papier son inaction. Je ne nie pas que ce genre de sentiment de fuite ne peut pas trouver un écho chez certains lecteurs, mais il faut avouer qu’il ne fait pas un livre très attractif: elle ne creuse pas ce malaise, n’en cherche pas les causes, ne se révolte pas contre lui. Elle n’a donc rien à raconter. Pourtant, j’ai essayé de me raccrocher à quelque chose, notamment à cet amant inaccessible qui, pendant un temps, m’a semblé la cause d’une telle apathie et qui aurait pu faire un fil conducteur, mais il reste évasif et jamais approfondi. Quel dommage. Du coup, je reste sur l’impression d’un roman qui parle de rien et qui l’assume: “Je ne suis rien à force de respirer le vide”.
La note de Mélu:
Pas pour moi du tout, ce livre lu dans le cadre du Prix Océans.
Un mot sur l’auteure: Céline Nannini est une auteure française dont c’est le premier roman.