Marcher encore un peu
Se défaire de soi
Laisser aller plus avant
L’homme pressé
Qui nous ronge
Nous sommes
Notre plus lourd fardeau
Notre bâillon le plus acharné
Quand pourrait venir l’heure
De tendre les lèvres
Vers le thé brûlant d’une parole
Marcher encore un peu
Se décharger de ce qui pèse
Habiter la lenteur de ses pas
***
Philippe Mathy (poète belge né en 1956) – Monter au monde (1994)