Une semaine de BD

Par Alittlepieceof @Alittle_piece

Cette semaine, j’ai dévoré 3 BD dont j’ai envie de vous parler.

Le magasin des suicides de Domitille Collardey, Olivier Ka, Jean Teulé et Max de Radiguès

Depuis dix générations, la célèbre maison Tuvache vend des kits suicide pour clients désespérés. La petite boutique familiale prospère dans la tristesse et…› Lire la suite l’humeur sombre jusqu’au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable, la joie de vivre, en la personne d’Alan, fils cadet et éternel optimiste. Pas facile de trouver sa place en famille ! Et puis, c’est mauvais pour les affaires !

Mon avis : Les dessins sont très fins, très beaux. L’histoire à la fois glauque et drôle ou comment rire de la mort. Le sujet et la façon dont il est traité est très original mais je pense que le roman de Jean Teulé dont est tiré la BD doit doit être encore plus intéressant à lire et comble certainement les petits manques lié au format BD. Les personnages sont très bien dépeints et les moyen de se donner la mort vraiment bien pensés. La fin m’a vraiment fait un choc.

Lulu, femme nue T1 d’Étienne Davodeau

Abandonnant provisoirement le documentaire et l’enquête dessinés, Étienne Davodeau renoue avec la fiction, à sa manière, c’est-à-dire au plus près des gens, ceux de la vie de tous les jours, ancrés à plein coeur dans le réel. En racontant l’étrange voyage de Lulu, Étienne Davodeau nous emplit du bonheur, retenu ici, explosif là, de connaître une femme simple et magnifique qui devient, définitivement, notre amie.
« C’est dans la proximité qu’une des grandes forces de la bande dessinée réside. On parle au creux de l’oreille du lecteur », écrit Étienne Davodeau. Et nous ne pouvons être que subjugués par cette élégance des mots, cette justesse graphique, cette sobriété expressive et joyeuse qui sont l’expression de son art, plus vivant que jamais : Lulu, femme nue, première partie d’une histoire qui en comptera deux, est à coup sûr l’un des récits phare de cette rentrée.
De même que, après les succès des Mauvaises gens et d’Un homme est mort, avec Lulu, femme nue, Étienne Davodeau s affirme comme l’un des acteurs majeurs de la bande dessinée contemporaine.

Mon avis : C’est en voyant la  bande annonce du film du même titre que j’ai eu envie de découvrir la BD mais comme une idiote je n’avais pas vue qu’elle était en 2 parties. Ma bibliothèque ne proposait que le tome 1. Du coup j’ai trouvé cette lecture totalement décousue, je n’en ai pas compris la fin. Bref, j’ai été déçue. Pourtant on sent qu’il y a énormément de choses dans cette histoire, une réelle réflexion, une grande émotion. Peut-être arriverais-je à mieux comprendre si je trouve le tome 2…

Le photographe T1 de Lefevre/Guibert

Fin juillet 1986. Didier Lefèvre quitte Paris pour sa première grande mission photographique : accompagner une équipe de Médecins Sans Frontières au coeur de l’Afghanistan, en pleine guerre entre Soviétiques et Moudjahidin. Cette mission va marquer sa vie comme cette guerre marquera l’histoire contemporaine. Au croisement des destins individuels et de la géopolitique, à l’intersection du dessin et de la photographie, ce livre raconte la longue marche des hommes et des femmes qui tentent de réparer ce que d’autres détruisent. Didier Lefèvre fait ses premiers reportages photographiques en 1984 à Médecins Sans Frontières. Pour eux, il raconte le contexte des pays dans lesquels se déroulent leurs missions. C’est ainsi qu’il effectue son premier voyage en Afghanistan en 1986, raconté dans Le Photographe. Il quitte MSF en 1988 pour devenir photographe de presse. Depuis 1986, Didier Lefèvre est retourné sept fois en Afghanistan « pour retrouver les gens et observer les changements ».
« D’un même élan, d’une même foulée, on attaque notre premier col. C’est la montagne-frontière, le Dewana Baba, le col du vieux fou. 5 000 mètres. On m’a prévenu que ce ne serait pas une partie de plaisir. Effectivement, c’est très pénible. Toute la nuit, on grimpe au pas de charge un tas de cailloux sans fin qu’on ne voit pas. Tandis que ma raison me répète en boucle que je ne vais pas y arriver
mes pieds continuent d’avancer. Il fait de plus en plus froid. Vers cinq heures, l’aube point. Saoul de fatigue, au passage du col, je dois avouer qu’au fond de moi, je me demande ce que je fous là. Et comme d’habitude, je me réponds en prenant des photos. »

Mon avis : Énorme coup de coeur ! J’ai littéralement dévoré les pages de cet album et j’ai hâte d’aller emprunter la suite ! J’ai beaucoup aimé l’humour qui se dégage de l’histoire, malgré toutes les difficultés que rencontrent les personnages et la situation oh combien complexe lié au contexte. On comprend très vite que c’est d’ailleurs grâce à cet humour que les médecins et les infirmières de MSF tiennent le coup. Le fait qu’il s’agisse d’une histoire vécue apporte une réelle émotion et on ne peut qu’être admiratif devant une telle dévotion, un tel engagement. Le photographe lui permet au lecteur de se placer entant que spectateur plutôt qu’acteur et ses réflexions pourraient être les nôtres.
Il découvre un pays, une guerre, un peuple que l’on découvre avec lui.
Le mélange dessins et photos façon documentaire est absolument génial. Certaines pages sont difficiles et prennent aux tripes. Malgré tout le choix du noir et blanc pour les photos atténue un peu ce sentiment de malaise.