Or donc, le président de tous les Français a une maîtresse. Or donc, après avoir trompé sans vergogne la mère de ses enfants pour une journaliste, il s’est empressé de tromper – toujours sans vergogne – cette journaliste pour une actrice. Or donc, le président François a réussi le pari d’exister au-delà des pages « International » dans tous les journaux du monde pour occuper celle des cancans, des paillettes, du people glamour ou trash, et fait maintenant les gorges chaudes des humoristes, outre-Atlantique y compris. Or donc, le couple présidentiel est en déroute, et l’avenir pour la première copine semble bien bouché : non seulement, il a discrètement déclaré ne plus vouloir de première dame du tout, mais en plus s’est-il rendu lundi aux Pays-Bas sans Valérie Trierweiler.
Pour le dire clairement, François a donc jeté Valérie.
Pour le dire encore plus clairement, François, socialiste éhonté et progressiste assumé, qui ne s’est jamais engagé dans quoi que ce soit, et n’a réussi brillamment qu’un concours, celui de circonstances, et par voie de conséquence tout autant que par commodité électorale évidente, féministe déclaré, va à nouveau jeter une femme à la rue sans déclencher la moindre protestation, ou la moindre réprimande des féministes du gouvernement et d’ailleurs. Ces dernières constatent, de visu, la duplicité du chef de l’État et de celui qui fut patron des socialistes mais ne mouftent pas.
Et dans le silence cliniquement lourd de signification des féministes de combat, celui de Najat Vallaud-Belkacem est d’autant plus remarquable qu’elle est pourtant engagée en parallèle dans un de ses combats fermes et définitifs pour une nouvelle société taillée à grands coups d’explosifs sociétaux dans le genre et l’égalitarisme, dont le dernier exemple en date, son projet de loi « pour l’égalité entre les femmes et les hommes », ne laisse aucun doute sur l’ampleur de ses motivations. Et pour la porte-parlote du gouvernement, question projet-perso, on est loin d’un petit Mako-Moulage : lorsqu’on épluche tout ce qu’elle fait actuellement pour pousser ses idées, c’est véritablement à une avalanche de trucs tous aussi délétères les uns que les autres à laquelle on est confronté.
On peut passer rapidement sur l’article 2 de ce projet, qui essaie par un énième bricolage juridique de modifier les comportements des individus : cet article a pour but de réformer le congé parental en incitant les pères à profiter du dispositif. Ainsi, ce congé serait étendu de six mois pour un enfant à condition que cette extension soit prise par le second parent et non par celui qui a déjà bénéficié des six premiers mois. Coïncidence, ce sont souvent les femmes qui ont pris ces premiers six mois. On se demande pourquoi puisque depuis que les hommes et les femmes sont devenus parfaitement égaux par la loi, les fatigues et conséquences de l’accouchement sont portées à égalité parfaite par les deux sexes … Non ?
Évidemment, une telle mesure, si elle aboutit bien à l’effet escompté, reviendra à distribuer pendant six mois de petites sommes aux conjoints, petites sommes qui multipliées par un nombre aussi conséquent que possible d’hommes impliqués, feront de gros montants, gros montants qui trouveront leur financement dans le … la … Euh… Évidemment, une telle mesure sera financée par des prouts de licornes que les fonctionnaires du ministère des Droits des Femmes iront récolter avec des épuisettes dorées (et vu le prix d’un gramme de prout de licorne, on est bon).
Si, sociétalement parlant, tout ceci n’est pas délétère a priori, a posteriori (de licorne), ça sent bon le trou dans les finances dont Najat n’a apparemment absolument rien à cirer. Elle est pour l’égalité entre les hommes et les femmes, pas pour l’égalité entre les recettes et les dépenses, non mais oh.
L’article 5 du même projet de loi, lui, est subtilement chargé en Clivaline 200, la drogue miracle des socialistes pour cliver la société française histoire d’occuper le terrain loin des préoccupations économiques qui leurs seraient fatales aux prochaines élections ; l’agitation médiatique que va susciter la réouverture des discussions autour de l’avortement, discussion qui n’avait été demandée par absolument personne de sensé, sera fort pratique pour camoufler les déboires de l’actuelle majorité dans sa non-gestion courante du pays, et pour éviter de s’attarder sur les autres articles, notamment le 17.
Ce dernier, comme l’explique assez bien cet article récent de PCInpact, entend modifier la responsabilité des intermédiaires, pour le moment protégés depuis 2004 par la loi sur la confiance dans l’économie numérique (LCEN). En substance, la porte-parlote veut accroître cette responsabilité afin de permettre à tous ceux qui se sentent concernés (même vaguement) de dénoncer à ces intermédiaires (FAI, hébergeurs, …) l’incitation, la provocation à la haine, raciale ou basée sur le sexe, l’orientation ou l’identité sexuelle, ou encore le handicap.
En substance, cela veut dire que n’importe qui d’un peu mal luné, à la lecture d’un propos raciste, antisémite, négationniste, qui faisait de l’humour (gras, mauvais, déplacé, ou pas drôle) sur les femmes (ou seulement les blondes, encore pire), les handicapés, les homosexuels, les trans/bis/gays/politiciens, les juifs, les musulmans, les chrétiens ou les fonctionnaires des douanes par exemple, estimant avoir eu un choc psychologique, plutôt que de remplir l’indispensable Cerfa adapté à ce genre de couinements, aura à présent la possibilité de s’en ouvrir directement au responsable final de l’hébergement des propos séditieux (hébergeur, éditeur ou FAI). Et la modification de la responsabilité attenante, couplé à la jurisprudence, aura mécaniquement l’effet d’inciter violemment l’intermédiaire en question à fermer le site dare-dare, purement et simplement.
La suite logique, c’est une délicieuse police privée du Net, dénoncée assez clairement par La Quadrature du Net :
« Compte tenu de la jurisprudence qui tient les hébergeurs pour responsables dès lors qu’ils ont connaissance de l’existence de contenus sur leurs services, cette extension risque de poursuivre la transformation des hébergeurs en police privée du Net, les incitant à la censure automatique de tout contenu signalé. »
Et le positionnement, c’est à dire en 17, tout en fin de la longue liste d’articles, de ce petit morceau de fiel législatif, ne doit rien au hasard : pendant que le pays va copieusement se shooter à la Clivaline sur les articles 2 et 5, l’article 17, lui, passera probablement, même aux forceps s’il le faut et malgré l’opposition des députés, pour rejoindre, dans le panthéon des articles iniques et liberticides, le fameux article 20 de la Loi de Programmation Militaire passé récemment au plus grand profit des grandes oreilles sales de l’État.
Tout ce projet de loi marque plusieurs étapes importantes dans le vivre-ensemble neurasthénique ; en plongeant les pires crasses liberticides dans des barils entiers de moraline sécuritaire à base de protection de tous et chacun contre les pédonazis d’internet, en faisant la guerre ouverte aux mal-pensants, Najat Vallaud-Belkacem s’inscrit sans hésiter dans la plus belle tradition des meilleurs pourvoyeurs d’un État totalitaire et parfaitement fasciste. Et à la différence d’Aurélie Filippetti qui, en utilisant la Culture pour propagander lourdement, se contente finalement d’aboyer derrière ses chefs en trottant sur le chemin qu’il lui ont désigné, Najat Vallaud-Belkacem fait partie de cette élite dangereuse qui entend, elle, tracer le fameux chemin.
Parce que ces petits lois amusantes sur les autorisation de locations d’utérus et l’interdiction de la location de vagins, ces bricolages sociétaux articles par articles ne sont ici qu’une étape supplémentaire dans le plan global dont l’aspect final ne présage absolument rien de bon. Ce que peu voient, ce que beaucoup refusent de voir, c’est que la Najat, elle a déjà prévu le coup suivant :
Eh oui : vous pourrez bien tenter de rouspéter, vous pourrez bien tenter de faire bouger les choses de façon politique, ce qui se met en place actuellement formera un étouffoir bien plus efficace que toute loi ouvertement liberticide, qui, de toute façon, semblent actuellement passer les unes après les autres après un cheminement parlementaire qui ressemblerait presque à un parcours de santé si ce n’était l’opposition de quelques députés d’un bord ou l’autre, pour le spectacle.
Chaque jour qui passe dans ce pays donne une raison de plus de sortir cette illustration que vous connaissez déjà ; elle est en anglais, mais sa traduction pose une question simple à comprendre : pensiez-vous vraiment que le fascisme allait revenir avec armes et bagages, de façon aussi voyante ? Allons ! Regardez Najat : elle a su conserver toute l’onctuosité nécessaire…
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