Les écuries d'Augias :
4ème de couv' :
Les Romains et les Grecs ont eu leur grand héros : Hercule. Les temps modernes ont leur grand détective : Poirot. Mais si Hercule se distinguait par sa force prodigieuse, Poirot, lui, est un cérébral _ les petites cellules grises... Comme son illustre prédécesseur, il va nettoyer les écuries d'Augias, dompter le taureau de Crète, capturer Cerbère... et autres besognes éreintantes. Mais sans bouger un muscle. En réfléchissant. De là à dire que ses exploits surpassent ceux du mythique colosse, il n'y a qu'un pas. Que Poirot hésite à franchir. Après tout, il n'est que l'éblouissant successeur d'un demi-dieu...
Mon avis :
126 pages. Roman publié en 1947.
126 pages pour six intrigues reprenant les travaux d'Hercule, c'est peu. Et c'est d'emblée mon petit regret vis-à-vis de ce livre car je pense que certaines histoires auraient mérité d'être développés un tant soit peu. L'immense Agatha Christie avait probablement matière à nous tenir davantage en haleine.
Ceci excepté, j'ai trouvé cette lecture assez sympathique tant cela me semblait évident de rapprocher les deux héros, au-delà de leur prénom commun. La comparaison est osée mais Poirot n'est-il pas le plus grand détective de tous les temps, après tout ?
De la même façon, ce n'était pas évident de transposer les travaux d'Hercule en Angleterre au vingtième siècle. Pari dans l'ensemble réussi même si, pour les raisons que j'ai évoquées plus haut, cela aurait pu être plus long et, quitte à moderniser le mythe, pourquoi ne pas l'avoir fait dans son ensemble ? Avec six aventures, c'est six de moins que l'original !!! Gourmandise, quand tu nous tiens !
Tiens, je viens de me documenter sur la toile, il apparaît que la première publication (1947) faisait état d'un recueil des douze aventures d'Hercule Poirot, intitulé Les travaux d'Hercule !!! Etonnant
Les écuries d'Augias comprennent, outre l'épisode du même nom, Le taureau de l'île de Crète, Les chevaux de Diomède, Les troupeaux de Geryon, Les pommes d'or du jardin des Hespérides et La capture de Cerbère.
Comme je connais mal les épreuves qu'a surmontées le héros Grec, les titres de chaque intrigue ne m'ont pas semblé évidents (dans leur transposition moderne) mais j'avoue une petite préférence pour Le taureau de l'île de Crète (l'histoire de la lente vengeance d'un homme sur un fils soupçonné de démence) et La capture de Cerbère (Poirot y croise une vieille amie, propriétaire d'un restaurant dans lequel un trafic de drogue semble se développer. Un chien terrible garde l'entrées des cuisines. Le détective belge, assisté de l'inspecteur Japp, saura-t-il y faire face ?)
En résumé, je vous recommande cette lecture si vous voulez vous essayer au petit jeu des comparaisons mythologico-policières...!
Enna a lu ce livre dans le cadre du challenge GSTL, édition 2011. Le temps passe !
Ma note : 3.5 / 5.
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Black Coffee :
4ème de couv' :
Une demeure isolée dans la campagne anglaise. Un physicien et atomiste de renom, sir Claud Amory, qui vient de mettre au point une redoutable invention guerrière. Autour de lui, son fils Richard et Lucia, sa bru, désargentés et qu'il maintient sous une tutelle autoritaire ; sa soeur, son secrétaire, le valet de chambre et un mystérieux médecin italien de passage.
Voilà ce que découvre Hercule Poirot, invité par le savant, à son arrivée à Market Cleve. Sans oublier, bien sûr, Claud Amory lui-même. Mort empoisonné, après la disparition de la formule...
Mon avis :
221 pages. Roman publié en 1999.
Je n'avais jamais entendu parler de ce livre (si l'on fait exception de la chronique de l'un des participants au challenge il y a quelques mois ; vous apprendrez l'identité de la personne en question en fin d'article !).
Je me suis vraiment laissé porter par cette intrigue. A mon sens, Black coffee est un roman sous-côté dans l'oeuvre d'Agatha Christie. Tous les ingrédients du succès sont réunis. Un personnage porteur d'un message ou d'un secret (ici, en l'occurrence, il s'agit d'un physicien qui a mis au point une formule permettant de décupler le pouvoir destructeur d'une arme) ; une situation de huis-clos (tous les protagonistes se retrouvent enfermés dans une salle) ; une mort mystérieuse (notre fameux physicien). Tout porte à croire que le coupable est connu d'avance ? La réponse semblera évidente au commun des mortels (dont je fais partie !). Oui, mais c'est sans compter la perspicacité d'Hercule Poirot, le plus grand détective de tous les temps.
Le temps des questions :
Qui diable avait intérêt à s'approprier la formule du physicien ? Par extension, pour quelle raison était-il devenu nécessaire de se débarrasser de sir Claud Amory, le vol de la formule ne suffisait-elle pas au bonheur de son nouveau propriétaire ? Comment justifier la présence inopportune à Market Cleve du docteur Carelli, alors qu'il ne s'agit pas du docteur attitré de la famille Amory ? Pour quelle raison Lucia, la femme de Richard, a-t-elle plongé un comprimé de scopolamine dans l'un des cafés servis après le denier repas pris par sir Claud Amory ? Est-elle la meurtrière que recherche le petit détective Belge ? Et si la réalité se voulait autre, qui est le coupable parmi la famille Amory, le personnel de sir Claud et le docteur Carelli ?
Mes amis, vous ne le découvrirez qu'en vous mêlant à l'enquête d'Hercule Poirot et du capitaine Hastings...!
Jusqu'ici, il n'y a rien qui vous choque ? Non ? Sûr ? La date de parution du roman, peut-être ?
Antoni, tu craques ? 1999 alors que cette pauvre Agatha nous a quittés en 1976. Je vous rassure tout de suite : ce n'est pas une erreur.
En effet, à la base, Black Coffee était une pièce de théâtre ! Le huis-clos induit dans cette aventure d'Hercule Poirot, dès lors, ne vous surprendra pas outre-mesure. Cette pièce de théâtre a donc subi une transformation en 1999, à la demande de l'éditeur, sous la plume du romancier Australien Charles Osborne (ironie de l'histoire : le jeune Charles Osborne, aujourd'hui âgé de 86 ans, a joué dans la pièce du même nom, qu'il novellisera donc quelque quarante années plus tard). Déconcertant, non ?
Sharon a lu ce roman dans le cadre du challenge GSTL, édition 2012.
Ma note : 5 / 5.
Ces deux romans, lus dans le cadre du challenge AGATHA CHRISTIE, organisé par George et du challenge GOD SAVE THE LIVRE, sont les 3ème et 4ème romans lus depuis le début de l'année.