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A la poursuite de Robert Moses, bâtisseur de New-York

Par Casedepart @_NicolasAlbert

mosesQue serait Paris sans le baron Haussmann? Sans doute une autre ville que celle que connaissent aujourd’hui nos contemporains. Et New-York? La « grosse pomme », ou Big Apple, ne serait pas non plus celle qu’elle est aujourd’hui sans la patte d’un Robert Moses ( 1888-1981)

Des années trente aux années soixante-dix, cet architecte-urbaniste a façonné cette ville. C’est sa vie, extraordinaire et mal connue des Français que le duo Christin-Balez retrace dans un passionnant one shot de 104 pages paru ce mois chez Glénat.

Un rénovateur controversé

Moins connu que son ami Walt Disney, avec qui il partage des rêves de grandeur, Robert Moses va révolutionner l’urbanisme de New-York pendant près d’un demi-siècle. Pas une route, un pont, une autoroute, un parc de loisirs , une piscine, un barrage, une aire de jeux ou un terrain de base-ball qui ne porte aujourd’hui la marque de ce rénovateur. Car au milieu du vingtième siècle, la ville est encore faite de taudis, de quartiers insalubres et dans une société qui glorifie déjà l’automobile, la circulation y est souvent anarchique.

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Robert Moses va alors, à la faveur de plusieurs postes de prestige et jouant d’appuis politiques successifs ( politiciens, maires et gouverneurs) s’évertuer à transformer la ville. Parfois sans ménagements, détruisant de nombreux logements pour laisser place à d’immenses autoroutes urbaines. On reprochera aussi à cet « utopiste conservateur » d’avoir été l’artisan de la « ségrégation invisible », en construisant notamment un pont vers Long Island, trop bas pour laisser passer les bus alors utilisés par les Noirs…

A l’orée des années soixante-dix, « le maître caché de New-York » ( c’est le sous-titre de cet album) verra sa suprématie contestée par une femme, Jane Jacobs, qui mènera le combat contre le tout voiture et la « bétonnisation ».

Aux manettes de ce roman graphique, biographique qui prend aussi parfois la forme d’une BD-reportage, le tandem Pierre Christin au scénario et Olivier Balez au dessin fait merveille. Les deux hommes avaient déjà publié « Sous le ciel d’Atacama ». Le sens du récit n’est plus à démontrer chez Christin depuis sa collaboration à Pilote et sa série mythique Valérian (avec Mézières) Plus jeune mais tout aussi talentueux, Olivier Balez restitue parfaitement par sa ligne claire la géométrie majestueuse et démesurée de cette ville hors du commun.

  • Robert Moses ( Le maître caché de New-York)
  • Scénario : Pierre Christin
  • Dessin: Olivier Balez
  • Editeur: Glénat ( Collection 1000 Feuilles)
  • Parution : janvier 2014
  • Prix: 22 €  

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